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FLORIDA – MARCH 29: during the Miami Open Presented by Itau at Hard Rock Stadium March 29

Bienvenue à Dans le feu de l’action, une nouvelle chronique de TennisCanada.com qui nous fait revivre quelques-uns des parcours historiques de nos joueurs canadiens sur le circuit professionnel. Vous souvenez-vous de la présence des jeunes prodiges canadiens Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov en demi-finale de l’Open de Miami ? Nous, oui. Voici comment cela s’est déroulé…

Revenons à il y a environ un an. Si vous êtes un amateur de tennis canadien, vous vous prépariez sans doute à regarder deux jeunes vedettes du pays lutter pour obtenir leur place en finale de l’Open de Miami.

Et comme nous ne pouvons pas regarder le tennis de Miami cette année (ni d’ailleurs en ce moment), pourquoi ne pas revivre un des plus beaux moments des jeunes carrières de Denis Shapovalov et de Félix Auger-Aliassime ?

shapovalov and auger-aliassime

Retour vers le 18 mars 2019. Shapovalov, qui était à la veille de célébrer son 20e anniversaire de naissance (le 15 avril) avait déjà pris part à sept tournois depuis le début de la saison, notamment à celui d’Indian Wells quelques semaines auparavant.

Après avoir subi deux défaites consécutives en quart de finale à Montpellier, en France, et à Rotterdam, aux Pays-Bas, Shapo occupait le 24e rang au début de l’épreuve d’Indian Wells. Grâce à quelques victoires impressionnantes dans le désert californien, y compris une face à l’ancien numéro trois mondial Marin Cilic, le Canadien a plié l’échine face à Hubert Hurkacz en quart de finale.

Si vous suivez bien, cela fait trois quarts de finale en quatre tournois pour Shapo en 2019. Il se rendra toutefois un peu plus loin à Miami.

Pendant ce temps, Auger-Aliassime connaissait un début de saison 2019 tout aussi mouvementé avec huit tournois à son actif avant la fin du mois de mars. Son moment fort s’est déroulé sur la terre battue de Rio de Janeiro en février ; FAA avait alors atteint sa première finale du grand circuit en ne concédant qu’une seule manche avant de s’incliner face au Serbe Laslo Dere.

Alors que le parcours de Shapovalov avait été arrêté par Hurkacz, Auger-Aliassime avait été éliminé un tour plus tôt par Yoshihito Nishioka.

Californie ✈️ Floride

miami open 2019
Photo : Mauricio Paiz

Après un vol entre Indian Wells, en Californie, et Miami, en Floride (photo du Hard Rock Stadium ci-dessus), ni la température ni la surface dure n’avaient changé.

Mais quelque chose avait changé dans le cœur des deux adolescents canadiens. Ils croyaient tous les deux qu’ils pouvaient faire des ravages dans ce tournoi du Circuit Masters 1000. Le 18 mars, Shapovalov et Auger-Aliassime avaient tous les deux grimpé au classement ; Shapo était maintenant 23e, tandis que FAA se trouvait au 57e rang.

Alors que Shapovalov avait obtenu sa place au tableau principal, les bons résultats d’Auger-Aliassime, 18 ans, n’avaient pas suffi à lui épargner un passage aux épreuves préliminaires.

Ce n’était toutefois pas un problème pour le Montréalais. Deuxième tête de série des qualifications, Auger-Aliassime a eu raison des Italiens Luca Vanni et Paolo Lorenzi pour se tailler une place au grand tableau aux côtés de Shapovalov et de Milos Raonic.

Après avoir profité d’une exemption au premier tour et d’un forfait au deuxième, Raonic (12e) est entré en action au troisième tour, mais est immédiatement tombé aux mains de Kyle Edmund, 19e tête d’affiche.

Première semaine parfaite pour les ados

L’Open de Miami et l’Open BNP Paribas (Indian Wells) forment le « Sunshine Double », deux tournois consécutifs sur surface dure qui sont les seuls à part les quatre épreuves du Grand Chelem à s’étendre au-delà de huit jours. Ce sont également deux des plus importants en dehors des grands tournois.

En gros, toute personne qui réussit bien à ces tournois se fait connaître sur la planète tennis.

Nous n’avons qu’à penser à Bianca Andreescu qui, après avoir conquis le titre de l’Open BNP Paribas de 2019, est devenue une grande vedette instantanément. En effet, son triomphe aux Internationaux des États-Unis ne lui a pas nui !

Shapovalov et Auger-Aliassime tentaient de faire la même chose à Miami, mais ils devaient d’abord survivre à la première semaine.

FAA a produit du magnifique tennis pour accéder à la deuxième semaine ; après avoir éliminé le qualifié Casper Ruud, il a indiqué la sortie à la 29e tête de série Marton Fucsovics en trois manches chaudement disputées au deuxième tour. La logique aurait voulu qu’il croise le fer avec Dominic Thiem (3e) au troisième tour, mais ce dernier a été surpris par Hurkacz, qui devenait ainsi le rival du jeune Canadien.

Alors que Hurkacz avait disposé de Shapo en Californie, Auger-Aliassime a vengé la défaite de son bon ami en infligeant un revers au Polonais.

FAA, qui comptait maintenant cinq gains consécutifs, a ensuite fait preuve de sang-froid pour éliminer Nikoloz Basilashvili (17e) et ainsi atteindre son premier quart de finale du Circuit Masters 1000. Il devenait également le deuxième qualifié en 20 ans à réussir cet exploit.

La semaine de Shapovalov à Miami a commencé par une exemption au premier tour, mais s’est vite transformée en une véritable épreuve. Au deuxième tour, il est venu à bout du Britannique Daniel Evans après avoir concédé la manche initiale, puis a éliminé Andrey Rublev en deux manches. C’était une excellente victoire pour le Canadien, car Rublev avait alors le vent en poupe — il occupait d’ailleurs le 14e) rang en mars 2020.

Le quatrième tour n’a pas été de tout repos, car Stefanos Tsitsipas se trouvait de l’autre côté du filet. L’actuel sixième mondial était la huitième tête d’affiche du tournoi et avait participé au carré d’as des Internationaux d’Australie quelque mois plus tôt, éliminant en cours de route Roger Federer.

Toutefois, en mars 2019, le Grec n’a pas réussi à faire tomber le Canadien qui a arraché une victoire à son rival en des comptes de 4-6, 6-3 et 7-6 (3) pour ainsi se joindre à Auger-Aliassime en quart de finale.

« Je savais que la partie ne serait pas facile contre Stefanos », confiait Shapovalov. « C’était prêt pour une longue bataille et, bien sûr, le match est allé à la limite. Je suis juste content de la façon dont je me suis contrôlé. »

Des quarts de qualité avant la déception des demi-finales

Quels parcours ! Atteindre les quarts de finale d’un Master 1000 est un exploit en soi pour deux Canadiens qui n’ont pas encore 20 ans.

Ce qui est encore plus impressionnant est le fait que, pour la première fois depuis 2013, deux Canadiens accédaient aux quarts de finale ou mieux d’une épreuve du Circuit Masters 1000 — Milos Raonic et Vasek Pospisil avaient réussi cela à la Coupe Rogers cette année-là.

Mais la magie n’allait pas s’arrêter là à Miami.

Si l’on considère que Roger Federer (4), Kevin Anderson (6) et John Isner (7) faisaient également partie des huit derniers survivants, affronter Borna Coric (11), dans le cas d’Auger-Aliassime, et Frances Tiafoe (28), pour Shapovalov, était un moindre mal.

Et ils ont été à la hauteur. Après deux victoires en qualification et quatre autres au tableau principal, FAA a signé un gain de 7-6(3) et 6-2 contre Coric, alors que Shapovalov comblait un écart d’une manche pour venir à bout de l’Américain.

Il aurait été phénoménal de pouvoir dire que deux adolescents canadiens participaient à la finale d’un Masters 1000, n’est-ce pas ? Mais c’est déjà phénoménal de dire que deux Canadiens avaient la chance de réussir cela.

Malheureusement, nos deux joueurs se sont frottés à des vétérans au sommet de leur art. En demi-finale, Auger-Aliassime a donné tout ce qu’il pouvait contre Isner ; il a perdu deux jeux décisifs palpitants après avoir mené par un mini-bris dans chacun.

Quant à Shapovalov, celui qui se trouvait de l’autre côté du filet était une légende. Federer, détenteur de 20 titres de Grands Chelems, a eu raison du gaucher canadien en deux manches avant de vaincre Isner pour mettre la main sur son quatrième trophée de l’Open de Miami.

Quel extraordinaire tournoi pour les deux jeunes Canadiens ! On pourrait appeler cela un premier moment de gloire pour Auger-Aliassime ; il occupe aujourd’hui le 20e rang, soit une amélioration de plus de 30 places depuis l’Open de Miami de 2019.

Pour Shapovalov, c’était une autre occasion de prouver qu’il peut rivaliser avec les meilleurs joueurs du monde et les battre. Parfois, il n’y a simplement rien que l’on puisse faire contre Roger Federer.

Il n’y a pas eu de tennis à Miami en 2020, mais nous attendons avec impatience le retour des Canadiens sous le soleil de la Floride en 2021. Si on se fie à l’an dernier, tout peut arriver.

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