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Photo : Pascal Ratthé|Photo : Pascal Ratthé

Les réactions sont nombreuses à la suite de l’annonce de la retraite de Jacques Hérisset, à 76 ans, après en avoir passé 45 comme entraîneur.

« Jack est “Monsieur Tennis” à Québec et le demeurera toujours », affirme Réjean Genois, ex-76e mondial, dix ans membre de la Coupe Davis et toujours actif dans son sport dans le rôle de président de Tennis Québec.

Il faut indiquer qu’avant Félix Auger-Aliassime, qui a appris son tennis à l’Académie Hérisset-Bordeleau au Club Avantage de Québec, Réjean a été un élève de Jacques Hérisset.

« Jack a été encore plus, il a été notamment un mentor et un ami », ajoute-t-il.

Également un ancien de la Coupe Davis et membre du Panthéon des sports du Québec, à l’instar de Réjean, Richard Legendre est un autre de ses protégés.

Lorsque vous écoutez Hélène Pelletier jaser de tennis à RDS, sachez que les connaissances ont d’abord été celles de Jack comme entraîneur dans son parcours l’ayant menée à la NCCA, la WTA et la Fed Cup.

AU DÉBUT, IL A VOULU BOUDER LE TENNIS

« Petit, mon sport, c’était le baseball. J’étais bon dans la catégorie peewee. Lorsqu’est venu le temps de passer dans les rangs bantam avec les plus costauds, cela a moins bien fonctionné parce que j’étais petit. Mon père m’a alors dirigé vers le tennis. Je ne voulais tellement pas. Voyons donc faire un sport en culottes courtes ! Les gars à St. Pat’s (son école) allaient tous rire de moi », rappelle-t-il en riant.

On connaît la suite…

Saviez-vous que Jack avait d’abord été joaillier à Québec, à l’atelier familial, et qu’il était un as de la création.

Bien que ce ne soit pas sa réputation première, Jack s’est révélé un solide joueur à une certaine époque.

« J’ai déjà reçu un ouvre-boîte pour avoir gagné un tournoi. Le finaliste aussi sauf que le sien était manuel », se remémore-t-il.

Cela explique vite le passage dans les rangs d’entraîneurs.

« J’étais allé trois semaines en France pour un stage d’enseignant. C’était avec les plus influents experts de l’Institut national des sports, dont Pierre Daroan. C’est à ce moment que le déclic s’est fait », se souvient-il très bien.

ENTRAÎNEUR, MAIS ORGANISATEUR ET DIRECTEUR

Photo : Pascal Ratthé

Jacques Hérisset, c’est aussi le Challenge Bell, devenu la Coupe Banque Nationale, pendant 25 ans.

En plus d’en être le directeur, il a formé un groupe d’investisseurs comprenant Patrick Roy et Jacques Tanguay pour cette compétition qui a attiré à Québec les sœurs Williams (Serena alors junior et Venus) en plus de Maria Sharapova, Lindsay Davenport et Jennifer Capriati, trois autres numéros un mondiales qui ont conquis le titre.

À ses activités, il faut ajouter les années aux conseils de direction de Tennis Québec et de Tennis Canada.

L’ACADÉMIE ET LA SUITE

Une très grande fierté chez Jacques Hérisset est l’Académie.

« Alors qu’on entend beaucoup parler de l’anxiété chez les enfants en cette semaine de la santé mentale, nous sommes heureux que notre programme sports-études ne compte aucun décrochage scolaire, les jeunes étant motivés par le tennis », précise-t-il.

Lors de la vente de l’Académie à Sam Aliassime, Jack est resté dans l’organisation alors que son actionnaire et ami Jacques Bordeleau est passé chez le Rouge et Or de l’Université Laval.

« Sam et Serge (Jacques, proprio du club Avantage) espéraient que je fasse un ou deux ans pour la transition. C’est fait. Sam a toujours eu la passion. Je sais maintenant qu’il a les bonnes ambitions et la bonne vision en plus », commente-t-il.

S’il compte être plus disponible auprès de Sylvie (son épouse) dans les fonctions de celles-ci et aller aux courses avec son fils Anthony (très compétent entraîneur à SkiBec), il n’est pas question d’accrocher la raquette.

« Je vais bien sûr retourner au Club Avantage frapper des balles en compagnie de mon ami Jacques et j’irai au gymnase, car l’aime m’entraîner pour garder la forme », révèle-t-il.

Jack reste très proche de son sport. Pas plus tard que la veille de la conférence de presse de la retraite, Monsieur Tennis était où pensez-vous ?

Au bureau du maire Régis Labeaume en compagnie de Sam Aliassime pour discuter d’un projet de centre national d’entraînement comme quoi le tennis est dans l’ADN de Jacques Hérisset pour y demeurer d’une façon ou d’une autre, retraite ou pas.