« Un laissez-passer vers la finale » est peut-être exagéré, mais si le Canada avait pu venir à bout de la Belgique dans ce quart de finale de la Coupe Davis, il aurait eu d’excellentes chances de jouer pour le saladier d’argent Dwight Davis plus tard cette année. En plus, cette rencontre aurait eu lieu à la maison contre l’Australie ou la Grande-Bretagne.

Toutefois, en l’absence des deux meilleurs joueurs du pays – Milos Raonic et Vasek Pospisil – c’est l’équipe belge menée par David Goffin qui accueillera l’Argentine en demi-finale, du 18 au 20 septembre.

Milos Raonic David Goffin

Il y a une certaine ironie dans la photo prise le vendredi avant le début de Wimbledon montrant Goffin et Raonic lorsqu’il semblait très possible que les deux s’affrontent trois semaines plus tard à Middelkerke (Ostende), en Belgique, pour la Coupe Davis. Raonic tourne sa raquette pour déterminer qui servira en premier alors qu’ils s’apprêtent à disputer des parties d’entraînement sur les terrains d’Aorangi.

Malgré la déception de la défaite, les Belges ont été d’excellents hôtes et leurs joueurs de très bons gars, ce qui rend la pilule un peu plus facile à avaler. Ça et le fait que les attentes n’étaient pas excessivement hautes sans Raonic et Pospisil, blessés tous les deux.

Les Belges ont effectué un travail colossal pour installer un terrain de terre battue rouge par-dessus un terrain de soccer. « Je crois que le terrain a bien tenu », commentait le capitaine Martin Laurendeau. « Surtout qu’il a plu durant trois jours au début de la semaine. Construire un terrain temporaire dans un espace comme celui-ci n’est pas évident, mais nous avons pu jouer sur un terrain en bon état et cela n’a pas eu d’incidences sur le résultat du week-end. »

Il régnait une ambiance universitaire, principalement parce que Filip Peliwo et Kimmer Coppejans sont de bons amis et qu’Adil Shamasdin avait déjà joué avec Ruben Bemelmans.

En plus de tout ça, après trois jours de pluie, le soleil était au rendez-vous tout le week-end, ce qui a ajouté au plaisir.

Un bon exemple de cela est survenu après le quatrième et le cinquième match de dimanche – Coppejans a battu Frank Dancevic en trois manches et Steve Darcis a eu raison de Peliwo en deux.

David Goffin crowd

L’atmosphère détendue est évidente dans la photo ci-dessus où Goffin s’en retourne vers le salon des joueurs après avoir assisté aux matchs de dimanche. Il n’est pas entouré d’agents de sécurité et il se prête de bonnes grâces aux demandes d’autographes et de photos de ses partisans.

Peliwo Laurendeau wave

Immédiatement après le match, Laurendeau et Peliwo ont remercié les amateurs canadiens qui se sont époumonés tout le week-end pour encourager l’équipe.

Il n’est plus rare de voir des Canadiens dans les estrades et ce soutien est beaucoup apprécié.

Filip Peliwo and flat head of Frank

Alors que Goffin prenait un bain de foule, les joueurs canadiens en faisaient autant – ci-dessus – avec leurs partisans. Ce n’est pas aussi facile que quand on célèbre une victoire, mais c’est une attention délicate pour souligner le travail des trois derniers jours.

Le point positif du parcours du Canada à la Coupe Davis est que, grâce à sa victoire de 3-2 aux dépens du Japon en mars dernier, il est assuré de faire partie du Groupe mondial en 2016 – pour une cinquième année consécutive. Le tirage pour la compétition de l’an prochain sera effectué en septembre après les demi-finales.

Il est facile de penser que la Belgique battra l’Argentine en demi-finale pour accéder à sa première finale depuis 1904, à moins que Goffin, 14e mondial, ne puisse pas jouer. En effet, Darcis, Coppejans et Bemelmans sont des joueurs solides, même sur une surface rapide que devraient choisir les Belges. Sans Goffin, les Argentins Leonardo Mayer, Juan Monaco et Federico Delbonis auraient des chances.

L’autre demi-finale entre la Grande-Bretagne et l’Australie repose pas mal sur les épaules d’Andy Murray. Les Australiens possèdent cinq joueurs – Bernard Tomic (s’il est réinvité), Nick Kyrgios, Thanasi Kokkinakis, Sam Groth et Lleyton Hewitt – qui sont favoris face au numéro deux britannique James Ward, peut-être sur la terre battue, qui n’est assurément pas la préférée des Australiens.

De plus, Murray est probablement le seul joueur susceptible de participer à la demi-finale ou à la finale des Internationaux des États-Unis, le week-end précédent. Il pourrait donc être vulnérable physiquement et émotionnellement – comme il l’a été par moments contre la France, sept jours après sa défaite aux mains de Federer en demi-finale de Wimbledon.

Si on se projette encore plus dans le temps, Murray pourrait faire face aux mêmes défis si la Grande-Bretagne dispute la finale du 27 au 29 novembre. Cela serait la semaine après la finale de l’ATP World Tour, à Londres – un tournoi où il est toujours sous la loupe.

Petr Pospisil Daniel Nestor Adil Shamasdin

Entretemps, le Canada lèchera ses plaies et espèrera être de retour en force avec Raonic et Pospisil (son frère Petr avec Nestor et Shamasdin en Belgique dans la photo ci-dessus) pour le premier tour de 2016 présenté au 4 au 6 mars. Ce sera une année olympique, les calendriers des joueurs seront encore plus occupés que d’habitude.

Martin Laurendeau with Borfiga

Après le week-end, le capitaine Laurendeau (ci-dessus avec Louis Borfiga) confiait : « cela n’a pas été facile pour nos joueurs qui n’ont pas eu beaucoup de temps pour se préparer. Nous avons reçu coup sur coup les nouvelles au sujet de Milos et de Vasek et c’était vraiment à la dernière minute. Nos autres joueurs disputaient d’autres tournois et ont dû se retourner sur un vingt-cinq cents pour être prêts pour ce long week-end, des matchs de cinq manches et une surface différente.

« Il faut admettre que, pour n’importe quel pays, perdre ses deux meilleurs joueurs change la donne. Et même si tu es dans le Groupe mondial, cela ne veut pas dire que tu as cinq ou dix joueurs du calibre du Groupe mondial.

« À l’instar d’autres pays, perdre nos deux meilleurs joueurs est un dur coup pour l’équipe. Malgré tout, les gars ont vraiment essayé de gagner. J’ai vraiment pensé que l’on pouvait gagner. La force de leur équipe est leur numéro un (Goffin) et il est difficile à battre. Les autres joueurs sont bons, mais battables. »

Don Fontana : 1931-2015

Don Fontana

Don Fontana est un Canadien d’exception qui a fait carrière dans le tennis durant plus d’un demi-siècle.

Il a été joueur, directeur et promoteur de tournois, capitaine de la Coupe Davis et analyste à la télévision.

Après des problèmes de santé au cours des cinq dernières années, Fontana est décédé vendredi dernier à l’âge de 84 ans.

En tant que joueur, il a fait partie du Top 10 canadien à 11 reprises entre 1956 et 1967 – y compris quatre années de suite (1957-1960) en tant que numéro deux derrière le légendaire Bob Bédard. Il a participé une fois aux Internationaux de France, deux fois à Wimbledon et 11 fois aux Internationaux des États-Unis.

Il a également atteint la finale de l’édition 1956 des Championnats du Canada (maintenant la Coupe Rogers) et a été couronné champion du double en 1955, 1957 et 1959 avec Bédard.

Fontana, de Toronto, a été le directeur des Internationaux du Canada (maintenant la Coupe Rogers) de 1971 à 1978 et a aussi brièvement été celui du tournoi de La Quinta, en Californie – un prédécesseur de ce qui est maintenant Indian Wells. De plus, il a participé à l’organisation de démonstration à l’ancien Maple Leaf Gardens et autres sites.

De 1955 à 1962, il a pris part à dix rencontres de la Coupe Davis au sein de la formation canadienne et était capitaine-joueur en 1962, puis capitaine de 1974 à 1976.

À la télévision, il a été analyste des années 1970 au milieu des années 1990, travaillant principalement pour CTV Sports lors des Internationaux du Canada et souvent aux côtés de Rod Black.

Fontana était le directeur du premier tournoi que j’ai couvert en tant que journaliste – l’édition 1974 des Internationaux du Canada au Toronto Lawn Tennis Club – et nous sommes devenus amis.

Un de mes souvenirs préférés de « Fonts » remonte à 1978 et un duel de huitième de finale des Internationaux des États-Unis entre Jimmy Connors et Adriano Panatta – un joueur italien aux allures de vedette de cinéma.

Ce match est probablement encore l’un des dix meilleurs de tous les temps des Internationaux des États-Unis. Panatta a conservé son service pour faire 5-3 à la cinquième manche, mais a été nonchalant au jeu suivant, pensant qu’il servirait pour le match à 5-4. Cependant, Connors s’est accroché et a ravi le service de Panatta pour finalement l’emporter 7-5. Je me souviens encore d’avoir croisé Fontana après le match et il me disait que Panatta avait fait une grave erreur en ne forçant pas Connors à se battre pour conserver son service à 5-3.

Fontana a aidé plusieurs jeunes joueurs, notamment Glenn Michibata, de Toronto – le premier Canadien à franchir la barre du Top 50 de l’ATP en accédant au 48e rang en 1986 –, en lui permettant d’aller s’entraîner en Californie quand il était adolescent.

Don Fontana était un vrai homme de tennis et un contributeur important à la croissance du tennis au pays.

Carte postale d’Ostende

Belgian boats

Un endroit à ne pas manquer quand on visite Ostende, en Belgique, est Bruges, qui se trouve à 15 minutes en train. Un groupe de Canadiens qui était à la Coupe Davis est allé y faire un tour le dernier samedi de la compétition, mais a trouvé la place un peu trop achalandée (ci-dessus) par des Belges en vacances.

La photo ci-dessous, prise au retour vers la gare, montre un coin de Bruges beaucoup plus paisible.

Ostend peaceful scene

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