Un lob du désespoir par Pablo Cuevas alors qu’il tirait de l’arrière 4-3 au jeu décisif de la première manche contre Denis Shapovalov, au deuxième tour de l’Open BNP Paribas samedi, s’est avéré un moment charnière dans la victoire de 7-6(4) et 6-3 de l’Uruguayen.

Après des échanges de bris au début de la manche, Shapovalov semblait le plus en contrôle en prenant les devants 4-2 au jeu décisif grâce à une superbe volée gagnante. Il avait mis beaucoup de pression sur Cuevas lorsque ce dernier a produit le fameux lob, qui semblait vouloir sortir du terrain, mais qui a atterri sur la ligne de fond. Pris de court, Shapovalov a frappé un smash qui est allé mourir dans le filet, perdant ainsi son avantage et donnant un répit à Cuevas.

Cuevas a sauté sur l’occasion et a empoché les cinq points suivants, le dernier alors que Shapovalov ratait un retour au revers pour conclure cette manche de 62 minutes, interrompue dix minutes après le cinquième jeu en raison d’une légère averse.

Si ce smash raté a été un moment décisif, le deuxième est survenu au troisième jeu du deuxième acte quand Shapovalov a eu une balle de bris, mais n’a pu que regarder son retour de service frapper le haut du filet et retomber de son côté. Il a concédé son service au jeu suivant pour tirer de l’arrière 1-3 et ne s’en est jamais vraiment remis.

« J’avais le match dans ma main, du moins, la première manche », commentait Shapovalov après la rencontre. « Je pense que j’ai dicté les échanges tout le long du match et c’est ce qui est le plus frustrant. Je vais maintenant essayer de revenir plus fort. »

« J’ai été un peu malchanceux sur quelques balles — son lob sur la ligne de fond, quelques balles qui ont frappé le haut du filet ou que j’ai manquées de peu. C’est un match de tennis — des choses comme celles-là surviennent dans tous les sports. C’est vraiment frustrant, surtout à ce stade-ci. Je n’ai que 18 ans, j’ai encore tant de choses à apprendre. Je vais sûrement avoir beaucoup de matchs comme celui-là, je ne dois donc pas en faire ne affaire personnelle. Je dois simplement continuer de travailler fort. J’espère pouvoir en tirer des leçons. »

Photo : Mauricio Paiz

Après la première manche de son match du premier tour, Shapovalov avait demandé une pause médicale pour se faire soigner le bas du dos, mais a déclaré que cela n’avait pas affecté la rencontre de samedi. « C’était correct. J’étais simplement un peu tendu et j’avais besoin de me faire craquer le dos. Après le match, mon physio m’a traité et c’était correct aujourd’hui. »

Malgré tout, Shapovalov en retire des aspects positifs : « J’ai réalisé de belles volées, je suis monté souvent au filet. Je me sens de plus en plus en confiance. Je n’ai peut-être pas disputé mon meilleur tennis, mais j’ai quand même eu des chances de gagner. Je vais rester positif et bien me préparer pour Miami (dans deux semaines). »

Photo : Mauricio Paiz

La défaite de 6-1 et 6-4 de Peter Polansky aux mains du Français Adrian Mannarino était tout le contraire du tennis éblouissant du duel entre Shapovalov et Cuevas. Il s’agissait davantage de deux joueurs essayant de produire les plus longs échanges.

C’est finalement le talentueux gaucher français qui a eu le dernier mot après une heure et 24 minutes de lutte.

« J’avais l’impression de jouer contre un mur », commentait Polansky. « Une vraie farce ! Il était extrêmement solide et chaque point était une bataille. Je ne savais plus quoi faire tant il ramenait toutes les balles. »

Le joueur de 29 ans, de Richmond Hill, en Ontario, mentionnait qu’il s’était bien remis de sa victoire de 7-6(3), 6-7(5) et 7-6(12) de jeudi aux dépens du Roumain Marius Copil. « Je me sentais bien physiquement après avoir été courbaturé la veille, ce qui est normal. Mais aujourd’hui, j’aurais été capable de disputer une troisième manche si j’avais pu gagner la deuxième. »

Pour la suite, Polansky pourrait accepter un laissez-passer pour le Challenger Banque Nationale de Drummondville, mais il pense prendre une semaine de congé pour s’entraîner en vue des qualifications de l’Open de Miami.

RAONIC CONTRE AUGER-ALIASSIME

Photo : Mauricio Paiz

Il ne fait aucun doute que l’affrontement entre Milos Raonic, 27 ans, et Félix Auger-Aliassime, 17 ans, sera une bataille de générations du tennis canadien. Ce sera le cinquième match présenté sur le Court 3, à partir de 11 h (14 h HE), donc probablement entre 17 h et 19 h HE.

Depuis le début de la saison, la fiche de Raonic est d’un gain et trois revers, alors que le puissant Canadien éprouve de la difficulté à retrouver à forme après des blessures au poignet, au mollet et au genou.

Il pourrait donc être un peu vulnérable face à Auger-Aliassime qui avait le vent en poupe dans son triomphe de 6-2 et 7-6(4) contre Vasek Pospisil, vendredi.

La dernière défaite de Raonic aux mains d’un compatriote est survenue en mars 2010 contre Pospisil dans un tournoi Futures disputé au Canada.

Raonic, qui occupe le 38e rang mondial, disputera son premier match sous la tutelle de Goran Ivanisevic (ci-dessus), champion de Wimbledon en 2001.

Photo : Mauricio Paiz

Fred Fontang, l’entraîneur d’Auger-Aliassime (ci-dessus sur un terrain d’entraînement, samedi), avait ces propos au sujet du duel : « Félix doit battre le fer pendant qu’il est chaud. Il doit poursuivre sur sa lancée et rester bien concentré, peu importe l’adversaire. »

Quand on lui a demandé quel est l’élément crucial pour une victoire, Fontang a répondu en souriant : « c’est évidemment les retours de service — et c’est tout ce que je dirai. »

« La pression sera sur les épaules de Raonic », indiquait Shapovalov. « On ne sait jamais. Félix joue du très bon tennis et je crois qu’il peut le vaincre. Toutefois, Milos a beaucoup d’expérience, il est bon, c’est un adversaire redoutable. Félix n’aura pas la tâche facile. »

NESTOR TOMBE / DABROWSKI POURSUIT

Photo : Mauricio Paiz

Jumelé à l’Américain Steve Johnson, Daniel Nestor, qui prend part à au tournoi d’Indian Wells pour la 23e et dernière fois, s’est incliné 7-6(4) et 6-3 aux mains des troisièmes têtes de série (et champions des Internationaux d’Australie) Oliver Marach et Mate Pavic, au premier tour du double.

À 45 ans, Nestor ne s’améliorera pas, mais il a admirablement bien tenu son bout et était satisfait de sa prestation.

Il a été couronné champion d’Indian Wells à quatre reprises avec Mark Knowles, des Bahamas — en 1997, 2002, 2005 (battant Roger Federer et Max Mirnyi en finale) et 2006, en plus d’avoir atteint la finale avec Nenad Zimonjic en 2008 (Jonathan Erlich et Andy Ram) et en 2010 (Rafael Nadal et Marc Lopez).

Maintenant classé 72e, Nestor a besoin de laissez-passer pour participer aux tournois et espère en obtenir un avec Donald Young pour l’Open de Miami.

Photo : Mauricio Paiz

Gabriela Dabrowski, d’Ottawa, et la Chinoise Xu Yifan, qui forment la troisième meilleure équipe du double féminin, ont accédé aux quarts de finale grâce à un gain de 6-4 et 7-5 aux dépens de l’Américaine Nicole Melichar et de la Tchèque Kveta Peschke.

Leurs prochaines adversaires seront la Slovaque Andreja Klepac et l’Espagnole Maria Jose Martinez Sanchez, huitièmes têtes de série de l’épreuve.

CARTE POSTALE D’INDIAN WELLS

La vallée de Coachella, où se trouvent Palm Springs, Cathedral City, Rancho Mirage, Palm Desert, Indian Wells, La Quinta, etc., est généralement un endroit extrêmement ensoleillé. Toutefois, c’était différent samedi. En raison de nuages qui dérivaient plus bas que les sommets des montagnes, l’humidité s’est progressivement installée et de rares pluies du désert ont finalement forcé l’annulation de la plupart des matchs de la soirée au Indian Wells Tennis Garden.

 

*Photo en vedette : Mauricio Paiz

Tags