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LONDON

Lors de la première journée de Wimbledon, alors que le but était d’atteindre le deuxième tour, Félix Auger-Aliassime et Milos Raonic ont franchi l’étape initiale tout en livrant leur propre bataille.

Auger-Aliassime a gardé son sang-froid pour vaincre son compatriote Vasek Pospisil 5-7, 6-2, 6-4 et 6-3, tandis que Raonic a accédé au deuxième tour pour la neuvième année consécutive grâce à une victoire de 7-6(1), 6-4 et 6-2 aux dépens de l’Indien Prajnesh Gunneswaran, 93e mondial.

Photo : Mauricio Paiz

Pour Auger-Aliassime, le résultat de lundi était important. Après 32 gains sur le grand circuit de l’ATP, le Montréalais de 18 ans signait enfin sa première victoire au tableau principal d’un Grand Chelem.

Interrogé sur sa première victoire en tournois du Grand Chelem, le très rationnel Auger-Aliassime a minimisé la situation. « Je pense que les gens doivent relaxer », a-t-il dit. « J’ai 18 ans. Gagner son premier match en Grand Chelem est un soulagement pour n’importe quel joueur. C’est une belle réalisation, mais en même temps, avec le niveau auquel je joue et mes ambitions, je cherche à aller encore plus loin. »

Photo : Mauricio Paiz

Comme Pospisil disputait son premier match compétitif depuis octobre dernier, et à la suite d’une opération au dos, on aurait pu s’attendre à un match à sens unique. Cela a d’ailleurs semblé être le cas lorsqu’Auger-Aliassime a réussi un bris de service pour prendre les devants 3-2 à la première manche, puis qu’il menait 40-15 sur son propre service. Toutefois, il a raté un « tweener » et a commis une double faute pour faire 40-40. Une deuxième double faute — une des sept de la manche — et un superbe retour de service de Pospisil et l’égalité était créée.

Auger-Aliassime ne semblait pas à l’aise et Pospisil jouait étonnamment bien — services efficaces, solides retours et amortis judicieusement placés.

Photo : Mauricio Paiz

Mais une fois qu’Auger-Aliassime a pris une avance de 4-0 au deuxième acte et que Pospisil a demandé un arrêt médical pour traiter son genou et sa hanche (ci-dessus), l’issue du match semblait déterminée.

« J’ai bien joué », commentait Pospisil. « Honnêtement, c’est probablement ce à quoi je m’attendais dans le meilleur des cas. » Il a indiqué qu’il disputera le double avec l’Australien Matthew Ebden et qu’il prendra ensuite part à quelques tournois du Circuit Challenger pour améliorer son 187e rang.

Pospisil est âgé de 29 ans et a toujours été un des joueurs les plus matures, mais Auger-Aliassime, qui aura 19 ans dans 38 jours, est remarquablement précoce et fait preuve d’une très grande maturité.

Quand on lui a demandé s’il était nerveux avant le match, il a répondu : « Évidemment. Je ne sais pas si vous avez regardé les pointages, mais (Alexander) Zverev tire de l’arrière deux manches à une et (Stefanos) Tsitsipas est mené deux manches à une [les deux ont perdu]. Je pense que c’est normal pour n’importe quel joueur. Les premiers tours sont difficiles et ils le sont encore plus dans les Grands Chelems. Sur le gazon, tout peut se dérouler très rapidement si tu ne retournes pas bien, si tu ne sers pas bien. »

Photo : Mauricio Paiz

Auger-Aliassime est devenu la plus récente étoile montante du tennis masculin et sa maturité était évidente lorsqu’un journaliste britannique lui a demandé quel effet cela lui faisait d’être le cinquième ou le sixième favori pour remporter Wimbledon selon les preneurs de paris londoniens.

« À mon avis, c’est un peu exagéré. Je comprends l’excitation — ce serait un beau papier à écrire. En même temps, je n’ai pas pensé à ça. Le premier objectif était de signer ma première victoire. Je ne dis pas que je suis ici pour perdre, si je peux aller jusqu’au bout, j’irai jusqu’au bout. Me placer au cinquième au sixième rang pour remporter le titre est un peu exagéré. C’est un peu fou. »

Le duel de lundi n’était que son neuvième sur le gazon chez les professionnels et voici comment il a évalué les terrains de Wimbledon comparativement à ceux de Stuttgart et du Queen’s Club. « Le gazon est un peu différent de celui de Queen’s ou de Stuttgart. Il est un peu plus long, donc les rebonds sont un peu plus bas. D’une certaine façon, c’est comme un tapis qui est plus lent alors que les autres étaient plus durs et permettaient à la balle de rebondir plus haut. Le gazon s’usera au fil de la semaine, mais pour l’instant, c’est différent et il faut s’adapter. »

Photo : Mauricio Paiz

Pospisil est un très grand partisan d’Auger-Aliassime. « J’adore Félix. Il a une excellente approche. Il est bien entouré et a une bonne approche — je crois que ses possibilités sont illimitées. Nous verrons comment il progresse au cours des deux prochaines années, mais honnêtement, je pense qu’il pourrait réaliser des choses incroyables dans ce sport. »

Photo : Mauricio Paiz

Un exemple de la capacité d’Auger-Aliassime à résoudre des problèmes (avec les membres de son équipe et son groupe de soutien ci-dessus) était ses difficultés au service au début du match – y compris commettre deux doubles fautes consécutives à deux reprises à la manche initiale. « J’avais deux solutions. Je pouvais simplement me dire que je servais mal aujourd’hui et accepter cette situation, ou tenter de trouver une solution pour améliorer les choses. C’est essentiellement ce que j’ai fait. Plus le match a progressé, plus j’ai trouvé mon rythme et je suis satisfait des progrès que j’ai accomplis pendant le match. »

Son prochain adversaire sera Corentin Moutet, 84e. Lundi, le Français, qui est âgé de 20 ans, s’est bien battu pour éliminer Grigor Dimitrov (qui souffre d’un problème à l’épaule) en cinq manches de 2-6, 3-6, 7-6(4), 6-3 et 6-1. Lors de leur seul affrontement précédent, au Challenger de Lyon en 2018, Auger-Aliassime avait battu Moutet 6-2 et 6-2.

Photo : Mauricio Paiz

Quant au duel entre Raonic et Gunneswaran, il n’y a pas eu de balles de bris au cours des 12 premiers jeux, puis le Canadien, 15e tête de série, a remporté six points consécutifs pour remporter le jeu décisif par 7-1. Il a ensuite pris les commandes du match pour conclure en une heure et 48 minutes.

Il semble que le plus grand défi de Raonic sera peut-être de gérer ses problèmes de dos. Lors de sa conférence d’après-match, il a révélé qu’il avait reçu une injection de cortisone pour le bas de son dos avant le tournoi du Queen’s Club, il y a deux semaines. « Après, j’ai commencé à avoir des problèmes avec le haut de mon dos au cours de la semaine et j’ai dû avoir des traitements d’acupuncture, des massages, tout pour calmer la douleur. Heureusement, il n’y a rien de grave qui pourrait empirer. Il faut simplement gérer les raideurs, la douleur. »

Photo : Mauricio Paiz

Le joueur de 28 ans, qui possède une fiche de 21-5 à Wimbledon depuis les cinq dernières années – y compris sa participation à la finale en 2016 – était satisfait de sa prestation, notamment de ses 67 pour cent de premières balles de service, 82 pour cent de points gagnés sur sa première balle et 68 pour cent sur sa deuxième. Il a également produit 38 coups gagnants (comparativement à 13 pour Gunneswaran) et commis 32 fautes directes. Il a essuyé les deux balles de bris auxquelles il a fait face et a ravi le service de son adversaire trois fois en sept tentatives.

« J’ai été efficace », résumait Raonic. « J’ai toujours trouvé difficiles mes matchs de premier tour à Wimbledon. Je crois que j’ai mieux réussi à prendre de l’avance, à me donner un peu plus de liberté pour frapper. »

Au deuxième tour, il croisera le fer avec le Néerlandais Robin Haase, 76e. Les deux joueurs se sont affrontés une seule fois, Raonic avait alors eu raison de Haase 6-3 et 6-4 aux Masters de Paris, en 2013.

Photo: Mauricio Paiz

Raonic était bien soutenu, lundi, notamment par son entraîneur Fabrice Santoro, première rangée, à gauche, et son père Dusan, première rangée, à droite.

La conférence d’après-match de Raonic a commencé par un échange amusant au cours duquel un journaliste a demandé ce qu’il était advenu des comptes Twitter désormais inactifs consacrés aux « cheveux de Milos » et à la « manche de Milos ».

« J’imagine que j’ai vieilli », a répondu Raonic avec un petit sourire.

Au cours de la prochaine quinzaine, il sera intéressant de voir s’il a assez vieilli en tant que joueur pour produire son meilleur résultat à Wimbledon.

LES CANADIENS MARDI

Trois autres Canadiens entreront en action mardi – Eugenie Bouchard et Denis Shapovalov évoluant un à la suite de l’autre sur le Court 14, qui ne compte que 318 places. Bouchard affrontera la Slovène Tamara Zidansek, 61e, tandis que Shapovalov, 29e tête d’affiche, sera opposée au Lituanien Ricardas Berankis, 77e.

C’est la première rencontre entre Bouchard et Zidansek, tandis alors que Shapovalov possède une fiche parfaite d’un gain contre Bernakis – il a eu raison de lui par 6-3 et 6-3 au premier tour d’Indian Wells en 2018.

Repêché des qualifications, Brayden Schnur, 23 ans, fait ses débuts à Wimbledon et en tournoi du Grand Chelem contre Marcos Baghdatis. Le Chypriote de 34 ans, qui occupait le 8e rang mondial en 2006, a obtenu un laissez-passer pour le dernier tournoi de sa carrière. Il a confié aux journalistes qu’il s’était beaucoup entraîné au cours des six dernières semaines pour être prêt pour Wimbledon, où il a été demi-finaliste en 2006. « Je veux tout donner sur le terrain, comme je l’ai toujours fait. »

Il est marié à l’ancienne joueuse Karolina Sprem, de Croatie. Ils ont deux enfants et en attendent un troisième vers le 13 novembre.

Baghdatis a dit qu’il avait vu Schnur, qui a joué pour l’Université de la Caroline du Nord, s’entraîner et qu’il l’a aussi croisé dans des tournois en Asie.

CARTE POSTALE DE WIMBLEDON

Le cabinet d’architectes Day True, situé sur High Street dans le village de Wimbledon, s’est donné à fond pour sa vitrine de Wimbledon, mettant l’accent sur les quatre mots qui ont contribué à rendre célèbre John McEnroe, vedette des années 1970 et 1980.

(Photo : Mauricio Paiz)

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