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||Photo : TennisTV.com|PARIS

Les journées mornes d’octobre ne sont généralement pas considérées comme une période stimulante sur la scène mondiale du tennis.

Mais la semaine dernière regorgeait de surprises, d’émotions et de réalisations.

Du point de vue canadien, le sommet de la liste appartient à Denis Shapovalov, qui a conquis son premier titre de l’ATP à l’Open de Stockholm. Sur un plan plus général, il y a eu le retour improbable d’Andy Murray, qui, après avoir subi une opération à la hanche en janvier, a remporté les grands honneurs de l’Open européen à Anvers, en Belgique.

Il y a également eu d’autres réalisations notables comme le triomphe de Vasek Pospisil au Challenger de Las Vegas ainsi que les finales des Canadiens Leylah Annie Fernandez (tournoi ITF) et de Steven Diez (tournoi Challenger). Du côté des joueurs internationaux, Jelena Ostapenko, 22 ans, a mis la main sur son premier trophée depuis Séoul à l’automne 2017, trois mois après avoir été couronnée championne de Roland-Garros, alors que Janko Tipsarevic, 35 ans, accrochait sa raquette après un marathon mémorable et un hommage à Stockholm.

Photo : TennisTV.com

Il y a une certaine ironie dans le fait que Shapovalov (ci-dessus juste avant de déposer le lourd trophée lors des cérémonies d’après-match) remporte son premier titre de l’ATP avant son compatriote et bon ami Félix Auger-Aliassime. En 2019, le Montréalais a pris part à trois finales — Rio de Janeiro, Lyon et Stuttgart — en faisant chou blanc, tandis que Shapovalov — perdant sept demi-finales — a réussi dès sa première présence en finale grâce à un gain de 6-4 et 6-4 aux dépens du Serbe Filip Krajinovic, 60e mondial.

Shapovalov joue beaucoup mieux depuis la Coupe Rogers de Montréal en août. Après avoir atteint le carré d’as (tout comme Auger-Aliassime) au Masters 1000 de Miami, en mars, il a accumulé une fiche de deux victoires et neuf défaites sur la terre battue européennes et sur le gazon. Ceci comprend trois revers et aucune victoire sur l’herbe, sa surface préférée.

Mais les choses se sont mises à mieux aller à Montréal et il a maintenant disputé huit tournois sans perdre au premier tour, compilant une fiche de 17-7 au cours de cette période.

Shapovalov s’est confié à ATPTour.com à propos de ses difficultés printanières et estivales en Europe. « Cela a été une période difficile mentalement. J’avais l’impression que je n’étais pas complètement là après Miami. Après un tel parcours, je n’étais pas prêt pour la terre battue et ensuite j’ai eu quelques tirages difficiles et je n’étais mentalement pas très enthousiaste à l’idée de disputer chaque match. Après Wimbledon, j’ai donc fait un peu d’introspection, j’ai pris congé du tennis et j’ai trouvé la raison pour laquelle j’aimais jouer. Depuis, je joue différemment et je traite le sport différemment aussi. »

La victoire de Shapovalov au Kungliga Tennishallen de Stockholm lui a permis de passer du 34e au 27e rang. Il n’a que dix points à défendre à ses deux prochains tournois à Vienne cette semaine (premier tour contre le 34e Pablo Carreno Busta, mercredi) et le Masters 1000 de Paris la semaine suivante. Cela signifie qu’il est peu probable que son classement chute beaucoup et il devrait donc être assuré de faire partie des 32 têtes de série des Internationaux d’Australie, en janvier.

Photo : TennisTV.com

Le gain de Murray face à Stan Wawrinka (3-6, 6-4, 6-4) à l’épreuve d’Anvers a peut-être été la finale la plus enlevante de la saison 2019. Murray avait tellement souffert après sa défaite au premier tour des Internationaux d’Australie et avait semblé si résigné à ne plus jamais jouer au tennis à un haut niveau que son triomphe est quasi miraculeux.

Photo : Andy Murray Instagram

Il a fallu six tournois en simple – et une fiche de 6-6 – pour que Murray retrouve suffisamment la forme pour vaincre le 18e mondial Wawrinka et empoche le 46e titre de simple de sa carrière.

Photo : Andy Murray Instagram

Murray a subi une opération — sa deuxième après une opération à la hanche un an plus tôt — à la fin du mois de janvier, afin de placer une couche métallique sur son fémur et une autre dans l’os de la hanche (voir la radiographie ci-dessous). Il est revenu au jeu en simple pour la première fois au Masters 1000 de Cincinnati, en août.

Il a dû disputer trois manches à ses trois derniers duels à Anvers, y compris une bataille de 2 h 27 contre Wawrinka, avant de remporter les grands honneurs. Submergé par l’émotion après sa victoire, c’est évidemment l’aboutissement d’une longue et difficile rééducation pour retrouver le niveau qui lui a permis de gagner trois trophées de Grands Chelems et de détenir le premier rang mondial pour un total de 41 semaines.

Après la victoire de dimanche, ATPTour.com citait ainsi Murray : « Ma hanche va bien. Je ne ressens plus de douleur, ce qui est incroyable. Je suppose qu’il ne devrait pas y en avoir parce que c’est du métal, qu’il n’y a pas de récepteurs de douleur ou quoi que ce soit dans le métal, c’est donc génial. Cela me permet de concourir comme ça et d’apprécier ce que je fais. »

À la suite de cette finale, son classement est passé du 243e au 127e rang, mais il a encore un classement protégé de 2e qu’il pourra utiliser pour participer à des tournois comme les Internationaux d’Australie de 2020, même s’il ne fera pas partie des têtes de série.

Murray prévoit maintenant s’accorder un peu de repos avant de représenter la Grande-Bretagne aux Finales de la Coupe Davis du 18 au 24 novembre, à Madrid.

Entretemps, lui et sa femme Kim attendant l’arrivée de leur troisième enfant — qui se joindra à leurs filles Sofia, 3 ans, et Edie, 1 an — très bientôt.

Pospisil a prolongé son beau parcours automnal en reportant le Challenger de Las Vegas, dimanche, grâce à un gain de 7-5, 6-7(13) et 6-3 aux dépens de l’Australien James Duckworth, 138e mondial.

Après avoir gagné ses cinq premiers duels en deux manches, le joueur de 29 ans a dû batailler durant deux heures et 26 minutes pour mettre la main sur son huitième titre du Circuit Challenger.

Tout cela s’est produit une semaine après qu’il se soit qualifié pour le Masters de Shanghai et qu’il ait atteint le troisième tour, battant en cours de route Diego Schwartzman (16e) et Joao Sousa (63e) avant de s’incliner face à l’éventuel champion Daniil Medvedev par 7-6(7) et 7-5.

Pospisil a maintenant remporté 10 de ses 11 derniers matchs et s’est hissé au 168e échelon après avoir été 248e au début du mois. Il n’en est qu’à son quatrième mois de tennis en 2019, ayant raté les six premiers mois en raison d’une opération pour une hernie discale en janvier. Lundi, Pospisil, ainsi qu’Auger-Aliassime, Shapovalov et Milos Raonic, a été choisi au sein de l’équipe canadienne de la Coupe Davis pour les finales de Madrid.

Photo : Mauricio Paiz

Leylah Annie Fernandez a signé quatre victoires (en deux manches), mais n’a pas réussi à allonger sa séquence en tombant 6-3, 2-6 et 6-1 en finale du tournoi ITF de Waco, au Texas, contre la Mexicaine Fernanda Contreras Gomez, classée 697e.

À 17 ans, Fernandez occupe le 211e échelon de la WTA et est la deuxième meilleure Canadienne. Eugenie Bouchard la suit de près du 218e rang.

Cela signifie que les deux meilleures Canadiennes sont âgées de 19 ans (Bianca Andreescu) et de 17 ans (Fernandez). Du côté masculin, il s’agit d’Auger-Aliassime, 19 ans (18e) et de Shapovalov, 20 ans.

Diez, originaire de Toronto et vivant à Llica D’Amunt, en Espagne, a accédé à la finale du Challenger de Ningbo, au Japon, avant de plier l’échine 6-1 et 6-3 face au Japonais Yasutaka Uchiyama (125e). Le joueur de 28 ans atteint un sommet personnel en se hissant au 136e rang.

Diez a représenté le Canada à la Coupe Davis en 2010, à Bogota.

La semaine dernière, Janko Tipsarevic, 35 ans, a disputé son dernier match de l’ATP – et quel match ! Le Serbe, qui prend sa retraite, mais qui participera aux Finales de la Coupe Davis le mois prochain, a perdu une demi-finale passionnante de 6-2, 4-6 et 7-6(4) contre le Japonais Yuichi Sugita en trois heures et neuf minutes. Il a effacé neuf balles de match avant de capituler.

Tipsarevic, qui occupait le 8e rang en 2012, a eu son lot de blessures et d’opérations. Le site Web de l’ATP Tour révèle que Tipsarevic n’avait pas joué un match du circuit en 570 jours lorsqu’il a remporté un duel à l’Open de Miami, en mars. Au cours des dernières années, il a subi sept opérations – y compris deux pour enlever une tumeur bénigne au pied gauche, deux au genou droit et trois aux ischiojambiers.

Il n’était donc pas surprenant que, même après la défaite, il se penche pour embrasser le court à Stockholm. Le directeur du tournoi, Simon Aspelin, avait préparé une belle présentation après le match — lui remettant une photo encadrée et signée de trois champions suédois précédents de l’Open de Stockholm — Bjorn Borg, Mats Wilander et Stefan Edberg.

Reléguée loin dans les classements en juillet, et deux ans après son triomphe à Roland-Garros, Jelena Ostapenko a été couronnée championne de l’Open du Luxembourg en prenant la mesure de Julia Goerges (26e) par 6-4 et 6-1.

La Lettonne de 22 ans a chuté aussi bas que le 83e échelon le 29 juillet après avoir occupé le 5e rang en mars 2018. Elle est maintenant de retour au sein du Top 50 (44e).

Peut-être encore plus important, elle a commencé un partenariat avec la Française Marion Bartoli, championne de Wimbledon en 2013.

LA GRANDE FINALE DE LA WTA

Photo : WTA Tour

Les Finales de la WTA seront présentées à compter de dimanche à Shenzhen, en Chine, et se dérouleront jusqu’au 3 novembre. Sur la photo du site Web de la WTA ci-dessus, les quatre meilleures joueuses et la championne de l’an dernier, Elina Svitolina au milieu, sont représentées. L’absence de Bianca Andreescu s’explique par le fait qu’elle a terminé cinquième dans la Course vers Shenzhen. Toutefois, si on se fie à ses récents résultats, elle sera une adversaire de taille dans ce tournoi de huit joueuses offrant une bourse de 14 millions de dollars américains.

Lundi, Andreescu, qui est maintenant quatrième, est devenue la Canadienne la mieux classée depuis la création des classements informatisés de la WTA en 1975 – surpassant Bouchard qui s’était hissée au cinquième rang en octobre 2014.

Le tirage pour les Finales de la WTA sera effectué vendredi, à 19 h, à Shenzhen (7 h HE).

BILLIE JEAN LANCE ET COMPTE

Voici une vidéo sympa de la légendaire Billie Jean King, 75 ans, frappant une rondelle depuis le centre de la patinoire du United Center de Chicago durant un match des Blackhawks la semaine dernière. À regarder jusqu’à la fin.

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