Ils posent fièrement devant le kiosque d’information de l’Omnium Banque Nationale

Ils ont respectivement 75 et 80 ans. Et ils font très souvent DOUBLE quart de travail, pendant les 10 jours du tournoi montréalais.

Jean Marchi et Gaston Ste-Marie sont deux des quelque 1 300 bénévoles permettant chaque année aux organisateurs d’accueillir, d’informer et de diriger les 200 000 visiteurs qui, bon an mal an, franchissent les tourniquets du Stade IGA.

Cette armée d’hôtes souriants est formée de gens comme Jean et Gaston. Peu importe leur affectation, ils s’en acquittent sans sourciller, multipliant les heures et communiquant leur plaisir d’être là aux visiteurs.

Sans le moindre salaire.

Bien sûr, ils aiment tous le tennis. Mais ce n’est pas tout. Leur ADN semble surtout être l’amour du public et le grand amour du public. La sensation de faire partie d’une équipe.

Et pour Gaston, malgré la centaine d’heures de boulot, c’est carrément une semaine de vacances.

« Moi, j’aime le monde. Mon travail c’est de répondre aux questions des gens et j’aime ça. Alors je ne suis pas fatigué quand j’arrive chez moi après une longue journée. Physiquement, oui bien sûr, mais pas mentalement. »

Pour Jean, ce sentiment d’appartenance atteint un niveau supplémentaire. Lui, c’est une famille qu’il retrouve ici, annuellement. Surtout depuis le décès de son épouse. « Quand je travaillais, je prenais des vacances pour venir ici. C’est bien pour dire. Gaston et moi, on adore ça… c’est comme une deuxième vie pour nous. »

Si Jean espère travailler encore une dizaine d’années, Gaston a encore plus d’ambition. « Moi je leur ai dit qu’à 95 ans, quand j’aurai de la difficulté à marcher, je leur servirai de figurant dans les estrades ! », dit-il avec un clin d’œil.

Et pour un grand nombre de ces amants de tennis, ils joignent l’utile à l’agréable. « Si c’est calme et que des bancs sont libres près de l’entrée, alors on peut s’assoir et regarder les matchs. Particulièrement en fin de soirée, lorsqu’il n’y a plus beaucoup de monde. »

D’ailleurs, il faut noter que la direction a dédié de petites sections à ses bénévoles, comme celle-ci, afin de leur permettre d’admirer leurs idoles pendant les pauses.

LES GÉNÉRALES

Une armée de 1 300 personnes, prêtes à obéir aux ordres, c’est formidable. Mais il faut tout de même des gestionnaires pour les superviser. Et ces « générales » se nomment respectivement Magali Guilbault (à gauche), responsable du comité de service à la clientèle et Stéphanie Madore (à droite), coordonnatrice des bénévoles et de l’accréditation.

« Je puis notamment vous dire qu’il y a près de 325 bénévoles qui sont placiers sur le Court central seulement », mentionne Stéphanie. « Il y en a 120 pour les courts secondaires et 120 également pour les transports de toutes sortes. Les chasseurs de balles sont au nombre de 103. Il y a à peu près 60 préposés à l’accueil du site, et un nombre identique pour les contrôles d’accès ainsi que chez les hôtes et hôtesses. Aux promotions et à l’information, il y a 50 personnes dans chacun de ces comités », résume-t-elle.  

Beaucoup de ces bénévoles pourraient être tentés de prendre des photos de leurs idoles ou encore de leur poser des questions. Même chose pour les placiers voyant circuler les vedettes de sport professionnel ou du divertissement dans les loges privées.

C’est non !

« Dès leur embauche, ils sont avertis qu’ils ont une accréditation particulière et qu’ils ne peuvent leur demander photos ou signatures ou même de leur parler », précise Magali Guilbault. « Bien sûr, si les joueurs engagent la conversation, ils vont participer. Mais il ne faut rien commencer. Et, franchement, nous n’avons pas à intervenir. » Et Stéphanie Madore d’enchaîner : « Souvent, nous prenons d’anciens chasseurs de balles pour le salon des joueurs, car ils sont habitués à les côtoyer. »

NOURRIS, HABILLÉS, RÉCOMPENSÉS

Ils ne reçoivent pas d’argent pour leur labeur, mais ils ne manquent de rien. On leur fournit une casquette, deux chandails et une veste pour les protéger des journées fraîches ou des intempéries.

De plus, selon leur horaire, ils ont droit à une pause repas dans l’immense salle créée à même les courts intérieurs du Stade IGA. J’y ai personnellement pris mes repas, chaque jour, et je suis en mesure de vous confirmer la nourriture que le traiteur (Fairmont Reine Élizabeth) leur a servie cette semaine était aussi diversifié que nutritive.

Et, après la finale de dimanche, ils seront tous invités pour la fête de clôture où l’on prendra le verre de l’amitié en compagnie des gens de la direction.

On y échangera souvenirs et anecdotes avec la satisfaction du devoir accompli et, bien sûr, la promesse de retrouver cette « famille » l’année suivante.

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