Il n’y a qu’une façon de décrire les destins des Canadiennes Bianca Andreescu et Rebecca Marino vendredi, au troisième tour des Internationaux des États-Unis : elles ont trouvé plus fortes qu’elles.

Andreescu, championne il y a trois ans, a donné tout ce qu’elle pouvait contre le tennis sublime et super-agressif de Caroline Garcia, mais elle était toujours en retard dans les échanges et a perdu 6-3 et 6-2.

Marino n’a pas affronté une adversaire aussi puissante, mais le tennis de la Chinoise Zhang Shuai est un mélange de précision et de constance qui lui a permis de signer un gain de 6-2 et 6-4.

Il y avait beaucoup d’anticipation pour le match mettant en vedette Andreescu, qui a pris d’assaut le tennis il y a trois ans en devenant la première Canadienne à conquérir le titre de simple d’un tournoi du Grand Chelem à New York, et Garcia, la joueuse la plus performante du circuit dont la fiche est de 21 victoires et 3 défaites (y compris deux titres) depuis Wimbledon.

Photo: Martin Sidorjak

Dès le départ, Garcia frappait des balles plus lourdes et plus profondes qu’Andreescu, et ce avec un minimum d’erreurs. C’était impressionnant et elle n’a jamais enlevé son pied de l’accélérateur, terminant la rencontre avec 31coups gagnants et 20 fautes directes, comparativement à 11 et 13 pour la Canadienne.

« Il y avait beaucoup d’intensité dans chaque échange, a mentionné Garcia. Chaque jeu était important. C’est vrai que j’ai gagné les points importants et cela a vraiment fait la différence. Je me sentais vraiment bien et mon jeu de jambes était très dynamique. »

Les balles de bris concrétisées — 5/10 pour Garcia et 2/4 pour Andreescu — en disent long sur l’équilibre du jeu pendant le duel — un match beaucoup moins serré que celui de Bad Homburg, en Allemagne (6-7[5], 6-4, 6-4).

« Je me sentais plutôt bien en entrant sur le terrain, a confié Andreescu. Je m’attendais à ce qu’elle laisse aller ses coups, qu’elle les réussisse bien, parce qu’elle joue très, très bien ces temps-ci. Et elle contrait tout ce que je lui envoyais. À la deuxième manche, j’ai essayé d’être plus agressive, de monter au filet sur mes retours, parfois de faire des enchaînements service-volée.

« Je pense avoir fait de mon mieux avec ce que j’avais aujourd’hui, c’est tout ce qui compte. »

Photo: Martin Sidorjak

Quand on lui a demandé sur ce qu’elle aurait pu faire différemment, Andreescu a répondu : « Peut-être en étant plus agressive dès le début. La battre à son propre jeu, en quelque sorte, en donnant le ton dès le départ. »

Andreescu forehand
Photo: Martin Sidorjak

Quand il a été suggéré qu’elle s’attendait peut-être à trop d’elle-même, étant donné qu’elle ne disputait que son sixième match de l’été sur surface dure, elle a répondu : « Peut-être, mais je pense que si je me donne à fond, le fait d’avoir des matchs à mon actif ou pas n’a pas d’importance. Mais peut-être que c’était le cas aujourd’hui (rires). Je n’en sais rien. Elle a vraiment bien joué, c’est tout à son honneur. »

Au sujet de ses plans pour les prochaines semaines : « J’irai probablement en Europe. Je vais en discuter avec mon équipe. »

Marino backhand
Photo: Martin Sidorjak

Plus tôt dans la journée, Rebecca Marino a affronté la 36e mondiale Zhang Shuai pour une place au quatrième tour. À certains moments, Marino a fait des dégâts avec son service et quelques coups droits bien placés, mais c’est surtout la Chinoise qui contrôlait la situation, principalement avec son revers en croisé.

« Elle a très bien joué, a admis Marino. Je n’avais pas beaucoup de cibles. Elle était solide. Elle connaît un excellent été et je suis fière de la façon dont j’ai essayé de me battre jusqu’à la fin. »

Les derniers instants du match ont été les plus productifs pour Marino. Elle n’a perdu qu’un seul point sur ses offrandes à ses quatre dernières présences au service. Malheureusement, elle avait été brisée au début de la deuxième manche et n’a pas réussi à faire de percée sur le service de la Chinoise.  

Marino forehand
Photo: Martin Sidorjak

« Ce n’était pas suffisant aujourd’hui, car elle a vraiment bien joué, a résumé Marino. Je suis un peu déçue parce que je voulais gagner, bien sûr, mais j’ai eu d’excellents résultats cette semaine et je peux être fière. Je retiens donc beaucoup de positif de ce match et de cette semaine dans son ensemble. »

Elle a également récolté le plus important chèque de sa carrière — $246,500 CAN — et 130 points de classement. Il semble qu’elle se hissera aux environs du 90e rang à la prochaine parution des classements. Elle réalise donc son objectif de faire partie du Top 100 d’ici la fin de l’année. Elle participera maintenant aux tournois de Chennai, en Inde, et à Séoul, en Corée du Sud, à compter du 12 septembre.

LEYLAH POURSUIT EN DOUBLE MIXTE

Fernandez and Sock mixed doubles
Photo: Martin Sidorjak

Leylah Fernandez et l’Américain Jack Sock ont atteint le deuxième tour du double mixte à la suite d’une victoire de 6-2, 2-6 et [10-5] aux dépens de la Belge Kimberley Zimmerman et de l’Allemand Tim Puetz. Leurs prochains adversaires seront la Canadienne Gabriela Dabrowski et l’Australien Max Purcell.

LE SPÉCIAL DU SAMEDI

Shapovalov backhand
Photo: Martin Sidorjak

Samedi, au troisième tour, Denis Shapovalov croisera le fer avec Andrey Rublev (9e) en début d’après-midi.

Après avoir obtenu de piètres résultats au début de l’été, des victoires aux dépens de Laslo Djere et de Soonwoo Kwon ont redonné confiance à Rublev.

Shapovalov manque un peu de constance, mais a su briller dans les moments importants contre le Suisse Alex Ritschard et l’Espagnol Roberto Carballes Baena. Le Canadien possède une fiche de deux victoires et deux défaites contre le Russe, ayant gagné leur plus récent affrontement en 2020, à Saint-Pétersbourg.

« C’est assurément un adversaire coriace, mentionnait Shapovalov à propos de Rublev. Ce sera un duel excitant — nous aimons tous les deux jouer dans ces conditions. C’est un gros frappeur, il y aura assurément des coups spectaculaires. »

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