Cinq demi-finales marquantes pour les Canadiens à Wimbledon

C’est le tournoi de tennis le plus prestigieux et le plus ancien, et pour les joueurs canadiens, il a servi (sans jeu de mots) d’épreuve déterminante. 

Certains des plus grands exploits du sport canadien sont survenus sur le gazon de Wimbledon.

Bien que l’édition 2022 du tournoi ait été décevante pour le Canada puisqu’aucun de ses quatre joueurs de simple n’a franchi le deuxième tour et que Gabriela Dabrowski s’est inclinée en quart de finale du double mixte, les années précédentes ont été riches en réalisations. 

Voici cinq moments incroyables que nous ont offerts les Canadiens au All-England Club de Londres :

Le parcours d’Eugenie Bouchard jusqu’à la finale en 2014

La Montréalaise Eugenie Bouchard était déjà une joueuse bien établie et en pleine ascension lorsqu’elle est arrivée au All-England Club en 2014.

Elle avait amorcé la saison de manière impressionnante en se taillant une place en demi-finale des Internationaux d’Australie, éliminant notamment Ana Ivanovic.

Au printemps, elle avait remporté son premier et unique titre de simple de la WTA à la Coupe de Nuremberg grâce à un gain en finale aux dépens de Karolina Pliskova.

Cet excellent résultat sur terre battue a servi de tremplin pour son parcours à Roland-Garros. Bouchard a signé cinq victoires à la Porte d’Auteuil et a poussé la future championne, Maria Sharapova, à la limite de trois manches au carré d’as. 

Un mois plus tard, Bouchard s’est présentée à Wimbledon avec le vent en poupe.  

Elle s’est rapidement frayé un autre chemin vers la demi-finale en enchaînant cinq gains, puis a remporté l’une des plus belles victoires de sa carrière en battant Simona Halep 7-6(5) et 6-2. 

Bien qu’elle se soit inclinée face à Petra Kvitova dans une finale à sens unique, Bouchard a écrit une page de l’histoire en devenant la première Canadienne à prendre part à la finale du simple d’un tournoi du Grand Chelem, et a ainsi ouvert la voie à la prochaine génération de vedettes canadiennes. 

Milos Raonic accède à la finale en 2016

Il possède l’un des services les plus dévastateurs et, bien qu’il n’a pas été actif sur le circuit l’an dernier, Milos Raonic a tout de même réussi de nombreux exploits au tennis. 

C’est sur le gazon de Wimbledon, il y a six ans, qu’il a signé sa plus grande prestation.  

Raonic a connu du succès dès les premières semaines de 2016, amorçant sa saison en mettant la main sur le titre de tournoi de Brisbane grâce à un triomphe aux dépens de Roger Federer. 

Il a poursuivi sur sa lancée à Melbourne, accédant à la demi-finale des Internationaux d’Australie et devenant le premier Canadien à atteindre cette étape. 

En mars, il a signé quatre victoires consécutives contre des joueurs du Top 20 en route vers la finale d’Indian Wells lors de laquelle il est tombé aux mains de Novak Djokovic.

Dès le début de la saison sur gazon, en juin, Raonic est déjà considéré comme un sérieux prétendant.

En préparation pour Wimbledon, il a pris part à la finale au Queen’s Club, éliminant des rivaux talentueux comme Nick Kyrgios, Roberto Bautista Agut et Jiri Vesely.

Les étoiles étaient ainsi alignées pour que le Canadien nous offre un peu de magie au All-England Club. 

Raonic a été presque parfait lors de la première semaine de Wimbledon, remportant ses trois premiers duels en trois manches, dominant Pablo Carreno Busta, Andreas Seppi et Jack Sock.

Il a ensuite dû puiser dans son arsenal de coups en huitième de finale pour venir à bout du Belge David Goffin, dont la feuille de route et l’expérience en font un adversaire redoutable sur le circuit. Raonic a réussi à arracher le gain en cinq manches.

Une victoire en quatre manches contre l’Américain Sam Querrey a mis la table pour une confrontation en demi-finale avec le plus grand champion de Wimbledon de tous les temps : Roger Federer.

Raonic ne s’est pas laissé impressionner par l’occasion et, dans le central bondé, a combattu le Maître suisse. 

Le Canadien s’est imposé 6-3, 6-7(3), 4-6, 7-5 et 6-3 pour atteindre la première finale de sa carrière dans un tournoi du Grand Chelem.

« Mentalement, j’ai eu l’un des meilleurs matchs de ma carrière », a confié Raonic après sa victoire. 

Cette victoire était également significative, car c’était la première défaite de Federer en 11 demi-finales à Wimbledon.

Même si Raonic a subi la défaite en trois manches face à Andy Murray lors du match de championnat, il est entré dans l’histoire en devenant le premier Canadien à participer à la finale du simple de Wimbledon. 

À la fin de l’année, Raonic s’était hissé au troisième échelon mondial, le plus haut rang jamais atteint par un Canadien dans l’histoire du tennis. 

Une percée jusqu’en demi-finale pour Denis Shapovalov

À l’adolescence, il était assez évident que Denis Shapovalov aimait le gazon. 

En 2016, alors qu’il était âgé de 17 ans, le natif de Richmond Hill, en Ontario, a été couronné champion junior du simple de Wimbledon à la suite d’une victoire en finale aux dépens d’Alex de Minaur. 

Un an plus tard, les Canadiens allaient assister à l’ascension vertigineuse de sa carrière professionnelle au cours de l’été. 

Bien qu’il ait perdu au premier tour de Wimbledon en 2017, il a électrisé les foules quelques semaines plus tard à l’Omnium Banque Nationale (anciennement la Coupe Rogers) en surprenant Rafael Nadal pour atteindre la demi-finale.

Shapovalov a conquis son premier titre ATP en 2019, et la saison suivante, il a fait son entrée dans le Top 10 et a pris part aux quarts de finale des Internationaux des États-Unis.

Il y a à peine un an, Shapovalov était la 10^e tête de série de Wimbledon et s’est rapidement enflammé. 

Le gaucher a produit du superbe tennis pour aisément traverser la première semaine. 

Après avoir indiqué la sortie au double champion Andy Murray au troisième tour, il n’a fait qu’une bouchée de l’Espagnol Roberto Bautista Agut pour se qualifier pour les quarts de finale. 

Shapovalov s’est particulièrement distingué lors de son match suivant en prenant la mesure de Karen Khachanov en des comptes de 6-4, 3-6, 5-7, 6-1 et 6-4 après une bataille de 3 heures et 26 minutes. Il accédait ainsi à son premier carré d’as d’un tournoi du Grand Chelem.

C’est Novak Djokovic qui a mis fin à son parcours en demi-finale en signant un gain de 7-6(3), 7-5, 7-5 avant de remporter sa sixième couronne au All-England Club.

Malgré la défaite, cette expérience devrait prouver à Shapovalov qu’il est capable de s’illustrer sur les plus grandes scènes. 

La couronne de double de Pospisil en 2014

Bien que Vasek Pospisil ait toujours été un joueur de simple talentueux — se hissant même au 25^e rang mondial —, c’est en double qu’il a obtenu son plus grand succès.

Pospisil possède un service percutant et d’excellentes mains au filet, et à l’aube de l’édition 2014 de Wimbledon, il a trouvé le partenaire idéal : l’Américain Jack Sock.

Les deux comparses, qui faisaient équipe pour la première fois, ont produit du remarquable tennis pendant la quinzaine, se qualifiant pour la finale contre les maîtres du double, les jumeaux Bob et Mike Bryan.

Alors que les frères Bryan tentaient de mettre la main sur leur 16^e couronne de double en tournois du Grand Chelem, Pospisil et Sock ont conclu en beauté leur parcours de rêve en bataillant pendant 3 heures et 6 minutes avant de vaincre les géants 7-6(5), 6-7(3), 6-4, 3-6 et 7-5. 

Le mois suivant, Pospisil a encore uni ses efforts à ceux de Sock pour remporter le titre de l’Open d’Atlanta. Ils atteignent ensuite la finale à Cincinnati avant de s’incliner face aux Bryan. 

Un an plus tard, Pospisil allait signer son meilleur résultat de simple dans un tournoi du Grand Chelem en se taillant une place en quart de finale de Wimbledon. 

Les deux titres consécutifs de Daniel Nestor à Wimbledon

Le Torontois Daniel Nestor est l’un des joueurs de double les plus prolifiques de l’histoire du tennis. 

Son palmarès comprend 91 titres de double, dont 8 couronnes de double masculin et 4 de double mixte en tournois du Grand Chelem, 4 des Finales de fin de saison de l’ATP, 28 du Circuit Masters 1000, et une médaille d’or olympique. 

En 2016, il est également devenu le premier joueur de double de l’ère Open à remporter 1000 matchs.

C’est en 2002 que Nestor a conquis le premier titre de sa carrière dans une épreuve du Grand Chelem, aux Internationaux d’Australie, mais a probablement connu ses meilleurs parcours en 2008-2009 sur le gazon du All-England Club.

Après avoir évolué durant plusieurs années aux côtés de Mark Knowles, des Bahamas, et avoir récolté les trophées des Internationaux d’Australie, des Internationaux des États-Unis et de Roland-Garros, Nestor s’est associé au Serbe Nenad Zimonjic à la fin de la saison 2007. 

Cette association a produit des dividendes presque immédiatement, puisque les deux joueurs ont atteint la finale à Indian Wells, à Rome et à Roland-Garros en plus de mettre la main sur le titre au Masters 1000 de Hambourg.

Le seul grand titre manquant à la collection de Nestor était celui de Wimbledon.  

Même si Zimonjic souffrait d’une blessure au poignet, le tandem a excellé sur le gazon du All-England Club en 2008, et a été couronné champion grâce à un triomphe de 7-6(12), 6-7(3), 6-3, 6-3 aux dépens du Suédois Jonas Bjorkman et de Kevin Ullyet, du Zimbabwe. 

Nestor réalisait ainsi son Grand Chelem de double de carrière, ayant conquis les trophées des quatre épreuves du Grand Chelem au moins une fois. 

En 2009, le tandem a défendu sa couronne avec succès, battant Mike et Bob Bryan en quatre manches en finale.