Juan Martin Del Potro slides on clay to hit a forehand

Non, ce n’est pas Juan Martin Del Potro qui a écrit cet article. Photo : Peter Staples/ATP Tour

Je ne me lasse pas de la saison sur terre battue. Le spectacle est formidable, bien sûr, mais au pays des joueurs moyens et enthousiastes, il y a aussi la joie de fouler la terre battue rouge pour frapper quelques balles. Surtout pour un Canadien d’origine brésilienne, car c’est sur cette surface que j’ai façonné mon propre jeu.  

Voici ce que j’aime le plus de cette surface !

1. La glissade.

Qui dit « argile » dit « glissade ». C’est non seulement la meilleure façon de se déplacer sur cette surface, mais il semble que les joueurs aient aussi adopté cette technique sur d’autres surfaces. Comme j’ai appris les bases du tennis sur la terre battue, la glissade est une seconde nature pour moi. Je le fais tout le temps ! Même que parfois, je m’amuse à glisser sur la neige ou la glace en faisant semblant d’être sur un court en terre battue dans le sud.

Ça fait tellement partie de ma façon de bouger que j’ai peine à imaginer que glisser serait difficile, même pour les pros qui jouent rarement sur cette surface. Je suppose que c’est légitime, puisque mes entraîneurs ont dû passer beaucoup de temps à s’assurer que nous utilisions aussi les petits pas, au lieu de glisser partout. C’était le bon temps !

2. Les marques de la balle.

D’abord et avant tout : ne trichez pas. Peu importe la surface et le calibre.

Sur la terre battue, bien sûr, on peut voir la marque que laisse la balle lorsqu’elle rebondit — et de façon très nette. Même si je préférerais que personne n’essaie d’appeler une balle à l’extérieur lorsqu’elle est bonne, je sais au moins que sur la terre battue, je peux toujours vérifier la marque. Et même si la balle est à l’extérieur, on peut au moins voir de combien. C’est cette expérience « Hawkeye » à laquelle les pros sont habitués.  

3. la persévérance.

Des points rapides ? Non, merci ! Quand on doit disputer des points qui ne se terminent pas avant au moins 10 échanges, on sait que ça va être une épreuve physique. Oui, les entraîneurs m’ont fait ça quand j’étais jeune.

Mais j’aime aussi m’installer sur la ligne de fond et simplement échanger. C’est tellement satisfaisant de mettre la gomme sur l’effet brossé et de construire patiemment le point. Pas de course vers le filet. Et, à bien y penser, je n’ai probablement jamais été aussi en forme. 😂

4. L’entretien des courts.

Même si ça ne fait pas exactement partie du « jeu », l’entretien du court est une partie importante de l’expérience de la terre battue. Prendre soin des choses que l’on aime est une leçon de vie. J’imagine que c’est l’une des raisons pour lesquelles on peut voir Rafael Nadal balayer la terre battue quand il s’entraîne à son académie.  

C’est aussi amusant d’arroser les terrains, d’utiliser le balai à roues pour nettoyer les lignes (ce qui est ridiculement satisfaisant à faire), puis d’obtenir un court parfait sur lequel glisser et laisser plein de marques de balles.  

5. Des chaussettes tachées pour toujours.

Tu sais que tu joues sur de la terre battue quand… tes chaussettes sont tachées à jamais. Tes chaussures se salissent aussi, mais quand tu portes n’importe quelle paire de chaussettes pour jouer, elles finissent toutes par être tachées. Donc quand j’allais à l’école ou dans toute autre situation qui nécessitait le port de chaussettes, on pouvait toujours voir des taches rouges autour de mes chevilles.  

Est-ce que ça me dérangeait ? Au contraire : c’était ma fierté ! Ma mère n’était peut-être pas du même avis, par contre.

Ce sont là mes joies personnelles de jouer sur la terre battue rouge. Toutes les surfaces sont formidables et possèdent leur charme et leur style de jeu, mais pour moi, la terre battue est celle que j’adore. Je suis sûr que tous les joueurs ont leur surface préférée, mais pour l’instant, bonne saison sur terre battue !

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