Felix Auger-Aliassime serve 2022 Australian Open

Photo: Peter Staples/ATP Tour

Félix par-ci, Félix par-là !

Alors que le principal concerné se déclare calme et serein… et c’est ce qui compte avant tout, les amateurs fébriles calculent les heures avant l’entrée en scène mercredi de la 6e tête de série de l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers, dans un Stade IGA qui sera trop petit.

Il faut avant tout déterminer son rival entre le gaucher Yoshihito Nishioka, 54e mondial, inattendu finaliste à Washington dimanche, et le qualifié Benoît Paire, 104e.

Pour rendre l’attente un peu plus supportable, on a demandé à quatre experts de sortir leur boule de cristal et leur pertinence pour nous parler de la semaine de Félix.

Il s’agit d’Eugène Lapierre, vice-président principal de Tennis Canada et directeur de l’Omnium, Réjean Genois, premier Canadien au top cent de l’ATP et 33 ans président de Tennis Québec, Jacques Hérisset, du club Avantage où Félix a fait son ABC au tennis ainsi que Martin Laurendeau, longtemps capitaine de l’équipe canadienne de la Coupe Davis.

Vous voyez Félix se rendre jusqu’où ?

EUGÈNE LAPIERRE : Pour l’instant, je souhaite à Félix de passer le premier obstacle, on verra ensuite. Le tirage que tout le monde estimait favorable vendredi vient de changer. Il jouera contre le gagnant du match entre Benoît Paire et Yoshihito Nishioka. Ce Japonais aurait dû faire les qualifications ici, mais il a obtenu une exemption pour avoir atteint la finale à Washington. Il s’est incliné devant Kyrgios et a éliminé dans l’ordre Brooksby, de Minaur, Khachanov et Evans. Félix ne connaîtra son adversaire que tard mardi (Nishioka a bien mérité autant de repos que possible après son parcours à Washington).

RÉJEAN GENOIS : Je pense que Félix va gagner son premier Masters dans sa cour, devant son monde.

JACQUES HÉRISSET : J’espère qu’on va retrouver Félix en quarts et je le souhaite d’autant plus que j’ai mes billets au stade vendredi pour les deux séances.

MARTIN LAURENDEAU : Félix avait l’air bien lorsque je l’ai croisé aux vestiaires. Il faudra voir. Il existe des brèches au tableau. Cela dit, la prudence reste toujours de mise dans un match d’entrée.

Que doit-il faire bien et mieux à Montréal ?

EUGÈNE LAPIERRE : Rester calme, être patient dans les échanges, se fier à la puissance naturelle de ses coups pour déborder ses adversaires, comme il nous a bien démontré qu’il pouvait le faire ce printemps.  

RÉJEAN GENOIS : Il doit bien servir, car son service est devenu un des meilleurs du circuit grâce surtout à ses premières balles.

JACQUES HÉRISSET : Il faut que le service, son arme, fonctionne pour bien enchaîner avec le coup droit et capitaliser sur les points de bris pour que ça ne traîne pas.

MARTIN LAURENDEAU : Il possède l’expérience et il doit sortir ses patrons de jeu pour bien réussir ses frappes. Il sera intéressant de voir combien de temps il passera en fond de terrain et au filet. Je ne dis pas de se précipiter, mais d’avancer dans le terrain pour se donner plus de vitesse. Les surfaces ne sont ni vites ni lentes. Félix devrait apprécier.  

La pression est-elle une motivation ou une inquiétude ?

EUGÈNE LAPIERRE : La pression vient d’abord et avant tout des attentes de l’extérieur, celles des amateurs, des médias, de tout le monde autour… et ça, il y en a pas mal pour lui en débarquant à Montréal. C’est un peu différent de la pression qui vient avec la réalité de fouler le court central à Roland-Garros ou à Wimbledon, mais il y a quand même une certaine similitude. Il doit trouver ce calme, cette sérénité, cette assurance, comme ce qu’il nous a montré plus tôt cette année.

RÉJEAN GENOIS : Je pense qu’il va bien gérer la pression. Il a joué un grand match de cinq sets devant Nadal à Roland-Garros et il est donc capable de surmonter la pression.

JACQUES HÉRISSET : J’aime bien la façon de penser de Sam (le père de Félix) pour qui l’importance est de s’améliorer avant de viser le titre de numéro un et de gagner au tournoi du Grand Chelem, ce que comprend très bien Félix.

MARTIN LAURENDEAU : Avec ses présences en tournois du Grand Chelem, ses tournois comme favori et les Coupes Davis, Félix a déjà beaucoup fait le tour de ce qui existe comme situations de haute pression. Il n’est plus au stade de perdre ses repères. Les attentes, aussi grandes soient-elles, peuvent davantage le stimuler.

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