Il existe beaucoup de synonymes pour ce genre d’exercice.


« Junket », « travail à la chaîne », « entrevue éclair », « saucisses médiatiques »… nombreuses sont les expressions dédiées à ce type d’exercice auquel se soumettent les vedettes de cinéma à la veille du lancement d’un film ou, comme c’est le cas ici, les vedettes du tennis professionnel dans les jours précédant les tournois.

Mais il est difficile de ne pas retenir l’expression consacrée dans le milieu : « Lave-auto ».

Oui, comme pour votre véhicule, ces athlètes font la file afin de répondre aux questions des journalistes et représentants des différents diffuseurs. Qui plus est, ils font plusieurs endroits dans une période évaluée à 30 ou 45 minutes.

Le dimanche précédant le début du tableau principal est en général une journée très occupée pour les représentants des médias qui espèrent engranger le maximum d’entrevues pour la semaine qui vient.

Tsitsipas Press Conference
Pascal Ratthe/Tennis Canada

Pour les commentateurs des stations de télé qui détiennent les droits de télédiffusion, l’exercice est double.

Il faut écouter les conférences de presse, mais aussi profiter de ce petit 10 minutes ou l’on a l’exclusivité du joueur afin de lui poser des questions encore plus ciblées. On vise ainsi, avant chaque match, à diffuser des extraits du joueur en question pour mettre la table à la diffusion de sa rencontre.

Entre les duels, ou en cas de pluie, ces longues entrevues viendront au secours des producteurs qui pourront même les diffuser dans leur intégralité, pour intéresser leurs téléspectateurs pendant les longues pauses que pourrait causer le mauvais temps.

Des intervieweurs pourront également poser à chaque invité une série de petites questions particulières… toutes les mêmes. Au montage, on pourra alors créer un parfait « vox pop » sur un sujet donné avec les plus grands noms du tennis.

Je me rappelle 2019. Alors descripteur pour la chaîne TVA Sports, j’avais fait un questionnaire sur mesure pour les deux amis canadiens, Denis et Félix, afin de savoir ce que l’un pensait de l’autre ou si leurs opinions sur des sujets donnés étaient identiques. Ça s’intitulait « Connais-tu vraiment ton ami ? » Il y avait eu des réponses surprenantes et, assurément, beaucoup de plaisir.

Penser aux cadeaux

Entre deux studios et trois questions, on demande aux vedettes de bien vouloir signer balles, raquettes, chandails et affiches afin de pouvoir les distribuer aux commanditaires ou les faire tirer parmi le public. Et, inlassablement, ils se prêtent au jeu sans sourciller, en plus de poser en même temps ! (Après tout, Félix a prouvé depuis longtemps qu’il est multifonctionnel… sur le court et en dehors.)

Ça fait partie de leur vie d’idoles.

Nina aux commandes

Cette jeune femme discrète, toujours installée dans l’ombre des entrevues médiatiques, n’est nulle autre que Nina Ghaibi, la conjointe de Félix.

C’est elle qui est derrière toutes les publications de réseaux sociaux du neuvième joueur mondial. Des photos sur Twitter, lorsque Félix salue ses supporters canadiens ou ceux des pays qu’il visite aux montages vidéo très rythmés, sur fond musical, que ses centaines de milliers d’abonnés peuvent voir sur Instagram.

Nina sait comment transformer une entrevue banale ou un entraînement de routine en une petite séquence agréable à regarder pour celles et ceux qui suivent la carrière de Félix.

En conclusion, il faut admirer ces joueuses et ces joueurs qui doivent se soumettre à ce type de séances. Entendre sans arrêt les mêmes questions, et y répondre diligemment et respectueusement, mérite notre admiration. Plusieurs gardent le sourire et sont généreux dans les détails qu’ils donnent en reconnaissant que chaque intervieweur est différent et mérite le meilleur contenu possible.

Federer, Nadal, Fognini, Goffin, Monfils et même Kyrgios ont toujours été des gentlemen lorsque je participais aux « lave-auto ». Mais mon préféré restera le géant américain John Isner et son affabilité, que je décrivais comme le parfait « gentil géant. »

Même s’il s’était fait demander ce type de photo un million de fois, il s’y prêtait toujours avec le sourire, comprenant son rôle d’artiste adulé. Sur le terrain et en dehors.

Ah oui… je fais 5 pi, 9 po.

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