Photo: Martin Sidorjak

Cette semaine, dans le cadre du tournoi à la ronde des Finales de la Coupe Davis à Valence, Félix Auger-Aliassime était le chef de file de l’équipe canadienne pour la première fois de sa carrière, et il s’en est sorti avec brio.

Après avoir perdu son premier match de la compétition, mardi contre le Sud-Coréen Kwon Soonwoo, il a remporté ses deux autres duels de simple, soit un contre le nouveau numéro un mondial Carlos Alcaraz et l’autre contre le Serbe Miomir Kecmanovic, ainsi que deux affrontements de double palpitants aux côtés de Vasek Pospisil, pour faire de cette semaine une « mission accomplie » pour l’équipe canadienne.

Sa superbe victoire de 6-3 et 6-4 contre Kecmanovic a permis au Canada de terminer parmi les deux premiers du groupe B et de se qualifier pour l’étape éliminatoire des Finales de la Coupe Davis qui se déroulera du 22 au 27 novembre à Malaga, en Espagne.

Si l’Espagne gagne au moins deux matchs contre la Corée du Sud, dimanche, le Canada terminera deuxième derrière les Espagnols. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, car l’Espagne, avec possiblement Alcaraz et Rafael Nadal, serait l’équipe la plus forte des Finales. Mais le vainqueur et le deuxième du groupe B ne seront pas dans la même moitié du tableau à Malaga. Ils ne pourraient donc s’affronter qu’en finale.

La recrue de l’équipe, Gabriel Diallo, qui a remplacé Pospisil en simple, a perdu 6-2 et 6-2, samedi, contre Laslo Djere. Lorsque Pospisil, qui évoluait en double avec Alexis Galarneau, a dû abandonner en raison d’une blessure au genou gauche alors que les Canadiens tiraient de l’arrière 1-2 à la première manche du double décisif, les chances du Canada de remporter plus de matchs que l’Espagne pour terminer au sommet du groupe B se sont évanouies.

Photo: Martin Sidorjak

Auger-Aliassime n’a eu besoin que d’une heure et 15 minutes pour prendre la mesure de Kecmanovic. Il a brisé le Serbe à 3-1 et la manche initiale et à 4-3 du deuxième acte.

Il a été superbe au service : 14 aces, aucune double faute et 91 pour cent de réussite sur ses premières balles.

« J’ai été très solide, a commenté Auger-Aliassime. Je n’ai fait face qu’à deux balles de bris, le reste du temps, j’ai facilement remporté mes jeux au service en plus de briser une fois dans chaque manche. J’ai déjà eu des matchs de ce genre où je servais aussi bien. Mais ceci était une bonne victoire, surtout après la journée d’hier [4 heures et 55 minutes sur le terrain pour un simple (un gain contre Alcaraz) et une victoire en double avec Pospisl], où j’ai signé une de mes plus belles victoires de l’année. Alors revenir sur le terrain le lendemain et gagner comme ça était très important pour moi. »

Pour Auger-Aliassime, il y avait un autre enjeu contre Kecmanovic, car le Serbe avait remporté leurs deux duels précédents sur le circuit professionnel — à Cincinnati en 2019, et à Miami en mars dernier. En toute franchise, Auger-Aliassime a mis en contexte ces résultats. « J’ai perdu contre lui à deux reprises dans des circonstances où je n’avais pas très bien joué. Cette année, à Miami, il était en bonne forme alors que je ne l’étais pas et que je manquais un peu de confiance. Je me souviens avoir traversé des moments difficiles contre lui cette année. Mais je sais que si je joue bien, je peux battre n’importe qui. Même si Miomir est un adversaire coriace, je sais que si je joue comme je l’ai fait aujourd’hui, je peux le battre et je peux battre beaucoup d’autres joueurs. »

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Après la victoire mémorable de vendredi en double contre l’Espagne qui s’est terminée vers 1 h, l’équipe canadienne n’a pas tenu de conférence de presse. Samedi, Auger-Aliassime a dit : « C’est difficile à expliquer. Dans le vestiaire, nous avons discuté du fait que ce match était très serré. Je pense qu’il est parfois normal d’avoir des matchs comme ça qui se jouent presque à pile ou face. Nous avons remonté deux fois en double, contre la Corée du Sud et contre l’Espagne, alors que nous étions menés par un bris. Hier soir (vendredi contre les Espagnols Marcel Granollers et Pedro Martinez), c’était épique. Nous y avons cru jusqu’à la fin. Je pense que tu perds probablement 95 pour cent de ces matchs si tu es dans une telle situation. Mais ces cinq pour cent sont allés en notre faveur hier. Je suis vraiment heureux que nous ayons été capables de nous pousser l’un et l’autre comme ça, que l’équipe nous pousse, jusqu’à la fin pour nous aider à gagner les trois dernières parties. »

Photo: Martin Sidorjak

Le Canada fera partie des têtes de série en novembre à Malaga, mais son statut serait renforcé si Denis Shapovalov faisait partie de l’équipe. Quand on lui a demandé s’il encouragerait le 24e mondial à prendre part aux Finales, Auger-Aliassime a répondu : « Cela augmenterait évidemment nos chances de gagner, et au bout du compte, c’est ce que nous voulons — gagner en équipe. Nous avons réussi à nous qualifier, mais c’est sûr que nous aurions plus de chances de gagner avec tous nos meilleurs joueurs. Le Canada est fort au tennis, mais nous n’avons pas huit ou dix joueurs dans le Top 100 comme certains autres. Donc, l’équipe le ressent quand il manque de bons éléments. Nous sommes maintenant en quart de finale, mais si nous voulons aller jusqu’en finale et gagner, nous devons avoir tous nos joueurs. »

Photo: Martin Sidorjak

Samedi, Diallo a fait ses débuts à la Coupe Davis contre Djere (66e). Le gagnant des Championnats Banque Nationale de Granby possède un puissant service, mais il n’a pas été aussi efficace qu’il l’espérait contre Djere. 

« J’aurais aimé mieux servir, mieux placer ma balle et mieux jouer derrière mon premier service, mentionnait Diallo (347e). Je n’ai pas été trop mauvais dans les échanges. Je pense que je me déplaçais bien.

« C’est le meilleur joueur que j’ai affronté jusqu’à maintenant, au niveau de son classement, mais aussi de son niveau de jeu. Il est très intelligent. Il m’a mis dans des situations où je ne pouvais pas frapper les coups que je voulais. Beaucoup d’expérience, il a bien géré ses émotions et ce n’est pas un hasard s’il a ce classement. »

Photo: Martin Sidorjak

En fin de journée, le double s’est terminé en queue de poisson lorsque Pospisil a ressenti quelque chose au genou après un mouvement anodin au quatrième jeu, alors que lui et Galarneau étaient menés 2 à 1. Il s’est rendu à son siège et après avoir consulté le médecin de l’équipe, a décidé d’abandonner.  

« J’ai assurément poussé mon corps à la limite les deux jours où j’ai joué en simple et en double. J’ai un problème au genou. Je ne suis pas sûr à 100 pour cent. Ce n’est pas grave, mais probablement assez pour que, selon les premiers tests, je doive prendre plusieurs semaines de repos.

« Je n’ai aucun regret. Nous avons une formidable équipe et nous nous sommes qualifiés pour les Finales dans un groupe très difficile avec la Serbie et l’Espagne. Pour moi, il s’agit juste de voir ce que je vais faire au cours des trois ou quatre prochaines semaines, mais pour l’instant, j’ai vécu une expérience incroyable avec des gens formidables. C’était génial cette semaine et je suis vraiment heureux, tout le monde est heureux. Nous repartirons de Valence le sourire aux lèvres et excités à la perspective de concourir à Malaga. »

Photo: Martin Sidorjak

Quant à Auger-Aliassime, il a salué la cohésion et l’esprit d’équipe sous la gouverne de Frank Dancvic. « J’aime toujours disputer ce genre de matchs, des épreuves par équipe, la Coupe Davis. Nous avons gagné la Coupe ATP plus tôt cette année. Je suppose que je joue toujours mieux quand je défends les couleurs du Canada. »

PHOTO PRÉFÉRÉE DE LA COUPE DAVIS

Photo: Martin Sidorjak

Cette photo a été prise lors des cérémonies d’ouverture mardi, avec un tout petit bonhomme qui tient une partie d’un grand drapeau canadien.

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