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C’est à la fois un pionnier et un bâtisseur, tant au Québec qu’au Canada, que le tennis perd à la suite du décès de Maurice Leclerc. Il avait 90 ans.

Son engagement au tennis a maintes fois été louangé et lui a notamment valu une intronisation au Panthéon des sports du Québec — pour y rejoindre Maurice Richard, longtemps son partenaire de double —, et au Temple de la renommée du tennis canadien en compagnie de ses amis Robert Bédard, François Godbout, Richard Legendre, Andrée Martin et Réjean Genois.

Maurice a remporté l’Hommage Jacques-Beauchamp pour l’ensemble de ses réalisations.

Le disparu a d’abord fait sa marque comme officiel à compter des années 1940. Il a été des plus grands rendez-vous comme l’Omnium du Canada ainsi que la Coupe Davis au pays. Sur la scène internationale, il a œuvré aux États-Unis, aux tournois ATP de North Conway de même qu’à Stowe et aux Internationaux des États-Unis lorsqu’ils se déroulaient à Forest Hills.

« Maurice aura été un pionnier, un bâtisseur et aussi un grand amant du tennis », dit Réjean, ex 89e mondial et toujours président de Tennis Québec

DE LAVER À BORG, CONNORS ET MAC

Il a été président des Championnats mondiaux WCT de double à Montréal au début des années 1970, ayant attiré les légendes Rod Laver, Roy Emerson, Pancho Gonzales, Ken Rosewall, Arthur Ashe et un jeune aux longs cheveux alors âgée de 16 ans. Celui-ci faisait ses débuts en Amérique. On disait qu’il allait devenir très bon. Pour votre info, son nom était… Bjorn Borg.

Maurice est toujours resté un ami de Laver et des autres.

Il a aussi dirigé le Championnat WCT avec l’homme d’affaires montréalais Gerry Goldberg comme promoteur et Borg, Jimmy Connors et John McEnroe parmi les autres numéros un en action.

Tous les événements WCT étaient en salle à l’aréna Maurice-Richard. Il y a aussi eu les tournées de Jack Kramer dans les années 1940 dans l’ancien Forum qui allaient mener au tennis professionnel.

À l’époque du « vieux » stade Jarry, Maurice a été à la barre un an des Internationaux canadiens devenus la Coupe Rogers.

Malgré la maladie qui le clouait dans un fauteuil roulant depuis de très nombreuses années, il n’a jamais raté une seule présentation de la Coupe Rogers.

CE QU’ILS ONT DIT 

EUGÈNE LAPIERRE : « Le tennis québécois et canadien vient de perdre un grand bâtisseur… et son plus grand supporter. Maurice aura marqué l’histoire du tennis chez nous, comme il a marqué mes premiers souvenirs liés au tennis. Dès mon éveil à ce sport, dans mon Granby natal, c’était à la fin des années 1960, je voyais cet homme fier et droit présider aux grands matchs qui se déroulaient tout près de chez moi. C’est lui qui tenait le micro, qui officiait le jeu, qui remettait les prix. Plus tard, j’ai compris que non seulement tenait-il aussi ce rôle à Montréal, Québec, Sherbrooke ou Trois-Rivières, en fait partout où de célèbres joueurs étrangers venaient nous divertir, mais aussi était-il le principal instigateur de leur venue. Toute sa vie active, Maurice n’aura cessé de promouvoir le tennis chez nous en nous amenant plusieurs des meilleurs joueurs du monde. En voyant les exploits de nos propres joueurs aujourd’hui, on comprend mieux comment la venue de tous ces athlètes “baromètres” chez nous a pu servir le développement de notre sport. Ces dernières années, Maurice a continué d’appuyer le tennis comme pas un. Il est devenu notre fan #1 en étant de tous les grands rendez-vous, de toutes les conférences de presse, de toutes les réunions et célébrations. Tu vas nous manquer, Maurice. Merci ! »

RICHARD LEGENDRE : « Maurice, c’était un grand Monsieur du tennis. Son amour pour notre sport était inépuisable. Il a beaucoup donné au tennis québécois et il a été le premier d’entre nous à œuvrer dans l’organisation des grands tournois internationaux. Un pionnier, un ouvreur de pistes. Et quand je jouais, c’est le seul arbitre que j’ai aimé. Salut, Maurice, et merci. »

FRANÇOIS GODBOUT : « J’ai visité Maurice l’avant-veille de sa mort. Bien que fort diminué, il était encore parfaitement lucide, se plaignant à peine de sa vue et de son ouïe déclinantes. Pauvre Maurice ! Il était toujours là à donner à chacun le goût de vivre, en véritable seigneur qu’il était. Après avoir surmonté tant d’épreuves tout au long de sa vie et particulièrement avoir vécu tant d’années à se voir dépérir, il a toujours su accepter le sort qui lui était réservé, s’efforçant de fournir le maximum que son état lui permettait. Il est l’homme le plus courageux qu’il m’ait été donné de rencontrer. »

JOHN BEDDINGTON : « Le tennis a été la passion d’une vie chez Maurice Leclerc.  La contribution majeure à son sport au Québec a été ressentie partout au Canada. En plus d’être excellent arbitre/officiel, il s’est impliqué à titre directeur adjoint au début des grands tournois de tennis au Stade Jarry. Homme respecté, Maurice a toujours été très généreux lorsqu’il s’agissait de partager sa vive expérience. Il a été un proche et loyal ami pendant 40 ans. Maurice va beaucoup manquer à l’ensemble de ses nombreux amis. »

HOMMAGES ET DONS

Maurice Leclerc laisse dans le deuil ses enfants Diane, Laurent, pro de tennis en Floride, François, Louise et Mathieu.

La famille recevra les condoléances le 14 décembre. Ce sera de 13 h 30 à 17 h à la Résidence funéraire Laval, au 2000 rue Cunard.

Celle-ci demande en guise de sympathies des dons à la sclérose latérale amyotrophique.

MERCI MAURICE…

En 1973, un apprenti journaliste se présente à l’aréna Maurice-Richard pour assister à son premier tournoi.

Celui-ci étant sans accréditation, Maurice Leclerc doit intervenir.

« Si le jeune homme prend le temps de venir ici avec tout ce qu’il y a faire le vendredi dans cette ville, c’est qu’il peut être bon pour le tennis et qu’on lui donne alors sa place à la galerie de presse », avait-il dit à un adjoint.

C’était moi, et je remercie une autre fois Maurice de son soutien pour ce moment qui me permet d’être encore associé au tennis après toutes ces années.

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