La crise sanitaire mondiale touche des millions de gens et les joueurs de tennis ne font pas exception.
Hier, Félix Auger-Aliassime a profité de cette pause du tennis pour « rencontrer » les médias et leur parler de ses défis, mais aussi des avantages de la crise pour lui.
De nature positive, le Québécois se concentre sur ce qu’il sait en tentant de mettre de côté les rumeurs qui circulent sur la reprise de l’action.
Son défi ? La patience, évidemment, mais également l’acceptation de la situation.
« Quand quelque chose te manque, il faut accepter la situation. J’essaie de rester connecté au jeu en faisant de l’analyse de matchs avec mes entraîneurs une à deux fois par semaine, entre autres », a-t-il noté, tout en ajoutant que de nos jours, il y a plusieurs méthodes virtuelles qui permettent de rester à jour et en contact avec les gens.
À Montréal avec sa famille, le jeune joueur en profite pour renouer avec des activités qu’il n’avait plus l’habitude de faire en raison de ses nombreux déplacements au cours de l’année.
« J’ai redécouvert plein de choses que je faisais dans mon enfance et qui me font beaucoup de bien, comme les soupers en famille avec de longues discussions à table, les jeux de société, ou même la pratique du piano avec ma mère. Ça peut avoir l’air banal, mais pour moi, ça fait toute la différence. »
Confiné à la maison, Auger-Aliassime s’entraîne dans sa cour. Lors d’un entretien en direct, il avait d’ailleurs blagué avec son compatriote Milos Raonic, mentionnant qu’à force de se concentrer sur le haut du corps, il reviendrait sur le circuit beaucoup plus musclé.
Blague à part, Auger-Aliassime, qui mise entre autres sur le renforcement musculaire depuis les dernières semaines, fait tout en son pouvoir pour revenir en force au moment de la reprise de la compétition et travaillera son explosivité avant que les tournois reprennent.
Tennis sur latte 🤪😎 #stayhome #cavabienaller pic.twitter.com/NbPcvXKJLG
— Félix AugerAliassime (@felixtennis) April 6, 2020
« J’essaie de garder ma routine ; j’ai un plan d’entraînement en place avec mon équipe. Ce qui va être difficile, ça va être de sortir de ces habitudes quand la compétition reprendra. Il faut structurer le tout pour ne pas trop se brûler. », a-t-il d’ailleurs ajouté.
Malgré l’incertitude entourant les activités des circuits professionnels, le joueur de 19 ans est sûr qu’au retour au jeu, il pourra poursuivre sur sa lancée et c’est la raison pour laquelle il continue de s’entraîner.
« Ma carrière commence tout juste, je suis jeune. Je préfère avoir connu le début de saison que j’ai eu et avoir pu bien jouer avant cette pause forcée. Il n’y a pas de doute qu’à mon retour, j’aurai encore des chances de compétitionner aussi bien. »
Auger-Aliassime n’a d’ailleurs pas mis de côté son prochain objectif : remporter son premier titre ATP.
Entre temps, le Canadien planifie de retourner à Monaco, son lieu de résidence, lorsque la situation le permettra. Son entraîneur Frédéric Fontang, qui se trouve dans le sud-ouest de la France, ainsi que Nicolas Perrotte, son entraîneur physique, pourraient se joindre à lui pour mieux l’encadrer.
Sa campagne de financement
En février dernier, Auger-Aliassime avait lancé une campagne de financement pour un programme destiné aux enfants dans le besoin au Togo, pays d’origine de son père, en offrant 5 $ par point inscrit lors de ses matchs.
En temps de crise, la solidarité est plus importante que jamais. Je suis heureux de vous annoncer que les points que j'ai gagnés en 2019 seront comptabilisés dans le cadre du projet #FAAPointsForChange, du @BNPPARIBASOPEN à l’@OpenParcARA. #Wereallinthistogether
— Félix AugerAliassime (@felixtennis) March 24, 2020
Or, en raison de l’arrêt du jeu, son équipe et lui étudient diverses possibilités pour continuer d’aider ces jeunes.
Quand on lui a demandé pourquoi il tenait tant à ce projet, Auger-Aliassime a relaté un moment marquant qui s’est produit lorsqu’il avait 13 ans.
« On était dans la voiture et on a quitté la capitale pour aller vers le village de mon père qui est à 300 km au nord. On s’arrête sur la route pour acheter du pain que ma grand-mère adore. Il y a une petite fille qui court vers la voiture et ils sont une famille à essayer de nous vendre du pain. La petite fille me tend la main pour avoir un peu d’argent. Mon père me donne un certain montant. À l’époque, je me souviens que le montant était équivalent à cinq sous environ. J’avais vu dans la joie et dans les yeux de cette petite fille-là. J’étais assez ému. Je m’étais dit que c’était un peu triste et anormal que ces cinq sous avaient fait sa semaine alors que nous, on verrait cinq sous par terre et on ne se pencherait pas pour le ramasser. Ça m’avait énormément touché et je me souviens que ça, c’est un des moments parmi tant d’autres qui m’avait marqué. »