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Nous sommes heureux de vous accueillir à nouveau à #OnFaitLePoint, chers amateurs de tennis ! Après avoir discuté de la situation sur le circuit de l’ATP la semaine dernière, nous passons maintenant au débat sur l’incidence (positive ou négative) de l’arrêt des activités sur les joueuses de la WTA en cette période de pandémie.
Lisez les recommandations de Tennis Canadaconcernant la pratique du tennis au cours des prochaines semaines.
Caro A.: C’est évidemment une période difficile pour tout le monde. Bien que j’aie hâte que tout recommence lorsque ces temps incertains seront derrière nous, je pense (d’un point de vue strictement tennistique) qu’il y a effectivement un côté positif pour certaines joueuses qui profiteront de ce gel des classements. En revanche, beaucoup d’autres seront lésées.
Voir la déclaration de la WTA sur les classements et les fiches de classement pendant la pause du tennis.
Victoria J.: Il y a assurément deux catégories de joueuses dans cette situation : celles pour qui ce sera bénéfique et celles qui seront affectées négativement… et cela n’aurait pas pu se produire à un moment plus critique de la saison. Il n’y a jamais de moment idéal pour mettre le sport professionnel en veilleuse, car il représente non seulement un divertissement pour les amateurs du monde entier, mais aussi le gagne-pain de plusieurs personnes de l’industrie — en particulier les joueurs. Beaucoup de tournois importants, notamment deux Grands Chelems et plusieurs épreuves du Circuit Masters 1000 de l’ATP et de catégorie Premier de la WTA en souffriront aussi.
Les joueuses perdent des occasions d’accumuler des points importants, alors que quelques-unes conserveront des points cruciaux de l’année précédente, en particulier les gagnantes des Grands Chelems.
Jeff D.: J’ai l’impression que la WTA avait tellement bien amorcé la saison 2020. Il y avait les nouvelles vedettes qui semblaient sortir de nulle part, alors que les vedettes mieux établies réalisaient des prestations en dessous de leur niveau habituel. J’avais hâte de voir qui allait consolider son momentum et qui allait parvenir à reprendre le dessus. Cette pause va assurément remettre les joueuses sur le même pied d’égalité lorsque le tennis reprendra.
Oliver W.: Je suis d’accord avec Jeff : la saison de tennis avait si bien commencé et c’est dommage qu’elle ait été interrompue. La WTA regorge de bonnes joueuses et on a l’impression que n’importe qui peut gagner n’importe quel tournoi, ce qui rend la chose très excitante. Il faut espérer que le tennis sera de retour plus tôt que tard une fois que la situation mondiale sera maîtrisée afin que nous puissions à nouveau voir toutes ces joueuses en action.
En convalescence, Bianca profite du gel des classements
JD: Tout le monde sait que le tennis canadien était en feu depuis quelque temps sur les circuits de l’ATP et de la WTA, il est donc naturel qu’en tant qu’amateurs de tennis canadien, nous trouvions dommage de devoir attendre le prochain chapitre, même si c’est pour le bien de tous.
CA: Je pense que Bianca est la joueuse canadienne qui profite le plus du gel des classements. Comme le gel est survenu avant l’Open BNP Paribas d’Indian Wells, la championne en titre a pu conserver les points qu’elle aurait perdus cette année étant donné qu’elle s’était retirée du tournoi pour continuer de soigner sa blessure au genou. Elle a maintenant eu le temps de récupérer avant de revenir au jeu avec une grande partie de ses points.
Cependant, comme elle était presque prête à effectuer son retour à la compétition, c’est dommage qu’on ne l’ait pas vue faire, aussitôt qu’à Miami. Cela lui aurait permis d’accumuler plus de points sur la terre battue et le gazon, puisqu’elle avait raté ces tournois l’an dernier à cause d’une blessure.
VJ: Je pense que c’est vraiment une période difficile pour toutes les joueuses, blessées ou non, car elles perdent l’occasion d’améliorer leur jeu et d’aller chercher des points de classement importants. C’est crucial pour Leylah Annie Fernandez, qui a connu un début de saison exceptionnel, ayant atteint la finale à Acapulco en février en plus de signer un gain aux dépens de la cinquième mondiale Belinda Bencic à la Fed Cup. Son élan a été stoppé net.
Bien qu’elle s’entraîne fort en Floride, le meilleur moyen de se préparer pour le circuit professionnel est de disputer des matchs, ce qu’elle ne peut malheureusement pas faire pour l’instant.
JD: Les deux dernières années ont été des montagnes russes pour Eugenie Bouchard et, personnellement, j’avais hâte de voir si elle allait pouvoir poursuivre sur sa lancée en début de la saison. Elle a parlé de son retour au sommet comme d’un processus depuis l’embauche de son nouvel entraîneur Jorge Todero, et elle a prouvé que cet état d’esprit portait ses fruits avec son quart de finale à Auckland. Même si elle a dû se retirer de la Fed Cup à cause d’une blessure au poignet, elle semble impatiente de revenir au jeu.
Il faut aussi penser à Françoise Abanda, qui a signé de bons résultats lors de son retour sur les terrains. C’est une gladiatrice de la Fed Cup et il aurait été formidable de la voir revenir dans son élément maintenant qu’elle est de nouveau en pleine santé.
OW: C’est vrai, le tennis canadien est en pleine ascension et c’est dommage que nous n’ayons pas pu suivre les progrès de nos joueuses cette année. Cependant, il a été divertissant de les voir interagir avec leurs partisans dans les médias sociaux pendant cette période difficile pour tout le monde. Surtout Sharon Fichman, qui a aussi connu un bon début de saison, a fait un travail impressionnant pour tenir ses supporteurs au courant de son programme de remise en forme et de son régime alimentaire.
Pensez-y, ça aurait pu être une bonne chronique pour Tennis Canada… regardez ça !
La longévité de Serena sera mise à l’épreuve alors que sa quête pour un 24e titre est en pause
JD: Il est difficile d’ignorer l’une des plus grandes histoires du tennis — la quête de Serena pour un 24e titre de Grand Chelem — et comment le hiatus actuel va l’affecter. Cette interruption l’aide-t-elle à faire le ménage dans ce qui n’a pas fonctionné depuis son retour au tennis après la naissance de sa fille Olympia ? Ou sa longévité sera-t-elle mise à rude épreuve et cela ruinera-t-il ses chances ?
CA: Honnêtement, c’est une question difficile. Je crois que les aiguilles de l’horloge avancent vite. Même si elle n’a pas eu une très bonne année 2019 (selon ses propres critères), j’ai l’impression que la profondeur de la qualité des jeunes joueuses commence à se faire sentir et je me demande si Serena peut tenir le coup. Cette pause lui permettra peut-être de travailler sur certaines faiblesses et de s’assurer qu’elle sera en pleine forme pour la reprise du tennis.
À suivre… mais j’aimerais que ce soit le cas !
VJ: Si le temps se fait plus rare pour Serena, c’est le contraire pour certaines des plus récentes championnes de Grands Chelems. Naomi Osaka (22), Ashleigh Barty (23) et Sofia Kenin (21) ont beaucoup d’années de carrière devant elles, si on exclut la possibilité de blessures ou d’autres circonstances imprévues. Barty, par exemple, a récolté beaucoup de points en 2019 et n’a eu à en défendre que quelques-uns au début de la saison, ce qui lui permet de conserver son premier rang mondial jusqu’à la reprise.
JD: En parlant de Naomi Osaka — elle n’a pas vraiment eu un superbe début de saison. Elle a eu un beau parcours à Brisbane avant de s’incliner en demi-finale face à Karolina Pliskova, mais elle s’est ensuite effacée très tôt à Melbourne alors qu’elle était la championne en titre des Internationaux d’Australie. La jeune Coco Gauff avait alors eu raison de la vedette japonaise, qui a eu de la difficulté à modifier son jeu pour venir à bout de sa rivale.
Osaka est bien trop talentueuse pour ne pas rebondir rapidement. Après avoir échoué dans la défense de son titre des Internationaux des États-Unis l’année dernière, elle a terminé la saison sur une lancée victorieuse en remportant les titres à Osaka (la ville) et à Pékin avant de devoir déclarer forfait aux Finales de la WTA. Indian Wells aurait-il été un tournoi décisif pour 2020 ? On ne le saura jamais.
OW: Sofia Kenin sera déçue. Elle était en feu au début de la saison et a remporté son premier trophée du Grand Chelem à Melbourne avant d’être couronnée championne à Lyon, en France. On pense aussi à Kim Clijsters, qui venait de sortir de la retraite et qui n’a disputé que deux matchs avant le hiatus.
Les nouveaux visages ratent l’occasion de consolider leurs succès de début de saison
JD: Le triomphe de Kenin au Grand Chelem était assurément le scénario le plus surprenant de 2020 et j’avais hâte de voir comment elle allait s’en sortir après ça. Elle a perdu deux matchs de suite après Melbourne, mais s’est bien reprise en remportant le titre en France, juste avant la pause.
Toutefois, l’Américaine de 21 ans n’a pas été la seule vedette émergente en début de saison. En effet, des joueuses comme Coco Gauff, qui a atteint le quatrième tour à Melbourne, et Ons Jabeur, qui est devenue la première Arabe à participer aux quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem, rateront de belles occasions de poursuivre sur leur lancée.
CA: J’ai du mal à trouver qui, parmi les nouveaux talents émergents, bénéficiera de ce gel des classements. Je pense qu’une joueuse comme Elena Rybakina, 20 ans, qui a eu un début de saison phénoménal (4 finales, dont 1 titre) aurait bénéficié de la poursuite de la saison puisqu’elle n’avait que très peu de points à défendre. L’an dernier, à cette même période, elle évoluait sur le circuit de l’ITF.
VJ: Même si elle n’a pas eu un début de saison aussi formidable que ses performances de l’année dernière, Coco Gauff est une joueuse qui manque l’occasion de peaufiner son art et de continuer à accumuler des points. Comme elle n’avait pratiquement aucun point à défendre (elle aussi disputait des tournois de l’ITF), cela aurait été le moment idéal pour poursuivre son ascension au classement.
Mais on peut également penser que la jeune Américaine puisse profiter de cette pause pour se soutirer des projecteurs et prendre plaisir à être une adolescente. Il lui reste encore quelques années de restrictions en ce qui concerne les tournois (elle n’a que 16 ans) et il pourrait être bon pour elle de prendre le temps de se ressaisir mentalement avant de devoir à nouveau supporter le poids des attentes.
Coco Gauff a récemment avouer qu’elle avait eu des moments de doute et a même pensé à prendre une pause d’un an du tennis alors qu’elle luttait contre la dépression.
OW: Il y a tellement de nouveaux talents sur le circuit de la WTA, c’est vraiment excitant !
Il faut que je mentionne Ons Jabeur. Un peu plus tôt cette année, la Tunisienne est devenue la première joueuse arabe à participer aux quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem. De plus, son 39e rang mondial fait d’elle la joueuse arabe la mieux classée de l’histoire de la WTA. Avant le début du hiatus, elle avait accumulé une fiche de 15 victoires et 5 défaites et il semble que cette pause soit survenue à un bien mauvais moment pour elle.