Felix checks a ball mark on clay

Photo : TennisTV

Mes excuses aux puristes et aux amants de la tradition, mais je reviens à la charge.

Depuis plusieurs années, je souhaite ardemment l’utilisation de l’arbitrage électronique sur la terre battue. On doit utiliser ces dispositifs nommés Hawk-Eye ou Real Bounce visant à déterminer la position d’une balle avec une précision inhumaine (oui, quelquefois, la technologie l’emporte sur nous).

Non seulement on ne peut plus imaginer un match de tennis sans l’apport de cette aide électronique, mais les organisateurs des tournois sur terre battue demeurent insensibles aux appels de la logique et de la modernité.

Toutefois, un vent de changement commence à souffler.

J’ai constaté avec joie l’utilisation d’un de ces dispositifs au récent tournoi de Barcelone. Comme il l’est cette semaine à celui d’Estoril, au Portugal, et comme il le sera au prochain tournoi à Madrid, début mai.

Sans surprise, le dispositif choisi est une technologie développée en Espagne, plus précisément à Barcelone. C’est celui de la firme FoxTenn, un jeune compétiteur de Hawk-Eye Innovations dont le système éponyme a été inauguré en 2006 à Key Biscayne, en Floride, et qui est depuis lors la référence dans le domaine.

Image : TennisTV

Comparativement au Hawk-Eye, le dispositif Real Bounce de FoxTenn ajoute une image réelle de ladite balle touchant le sol. Ces deux données apportent une preuve encore plus irréfutable d’une juste décision par le système. Car on doit rappeler que la marge d’erreur attribuée au Hawk-Eye, quoique minuscule, a tout de même fait sourciller plus d’un joueur. Ce dispositif appelé Electronic Line Calling (ELC) est composé de 40 caméras placées au niveau du sol et synchronisées avec des lasers. Il produit jusqu’à 3000 images par seconde, comparativement au 150 du Hawk-Eye.

Image : FoxTenn

Le dispositif est à l’essai depuis 2019 et a déjà été utilisé officiellement en 2021 lors du tournoi de Madrid. L’expérience se poursuit là-bas, cette année, ainsi que dans les deux autres tournois cités précédemment. Il ne nous reste plus qu’à espérer que s’abattent les derniers remparts de résistance à l’évolution afin que l’apport électronique vienne mettre fin à cette vétuste façon de juger.

Malheureusement, les irréductibles défenseurs de la tradition soutiennent mordicus que les marques laissées par les balles sont suffisamment claires pour conserver le statu quo. À cela, je rétorque que rien ne peut surpasser la précision d’une photographie par un appareil électronique perfectionné.

Inversement, un humain posté en haut d’une chaise, souvent fort éloigné du point de chute, va éventuellement se tromper de marque, surtout à la fin d’une manche alors que la surface en est maculée.

Photo : EPA/YOAN VALAT

L’extrait d’un certain match opposant Rafael Nadal et Robin Soderling, un soir de 2008 à Rome, est un classique ! Fallait que le Suédois soit de mauvaise foi pour tenter de faire avaler à l’arbitre une marque aussi éloignée de l’endroit où était tombée la balle de l’Espagnol.

Tout comme l’épisode qui concerne l’arbitre Cédric Mourier. Dans un match concernant à nouveau une balle de Nadal (cette fois contre David Goffin), l’erreur du Français est confirmée par la reprise du système Hawk-Eye (à la 19e seconde).

Photo : Getty

D’ailleurs, si vous avez constaté l’apport d’une reprise électronique lors de ces retransmissions télévisuelles, c’est qu’elles n’étaient là que pour nous, à la maison. Et non retransmise sur place. Car souvent, le pauvre arbitre se serait fait solidement chahuter.

En vertu de milliers de situations semblables, il s’avère ingrat de demander à un être humain de juger une balle souvent loin de sa position, puis de lui demander de quitter des yeux le point d’impact pour descendre de sa chaise et enfin, traverser le terrain pour la retrouver. Voilà des années, voire des décennies, que cette pratique ridicule aurait dû cesser.

« Nous pensons que le tennis méritait d’avoir plus de vérité », mentionnait le PDG de FoxTenn, Javier Simon, en entrevue au quotidien sportif espagnol AS. « Notre technologie voit ce qui se passe réellement », concluait-il. S’il prêche pour sa paroisse, sans nul doute, je dois avouer que M. Simon a raison d’être fier de son jouet.

Et comme le démontre cette série d’essais pratiques par ces tournois dans la péninsule ibérique, il y a de la lumière au bout du tunnel.

Victoires en série

Photo : WTA

Iga Swiatek a remporté 23 victoires consécutives.

Depuis un mois (depuis le 25 mars), elle ne perd plus. Le triomphe à Stuttgart était son quatrième titre de suite. On pourrait presque parler de cinq en comptant ses deux victoires lors de la rencontre de la Coupe BJK entre la Pologne et la Roumanie.

Depuis le début de 2022, sa fiche est de 32 victoires et 3 défaites.

Elle est LA vedette actuelle du tennis féminin.

Lorsqu’un(e) athlète approche le cap des 40 victoires consécutives, nous nous entendons tous sur le fait qu’il s’agit d’un exploit, surtout dans le tennis d’aujourd’hui, alors que le contingent d’adversaires de grand talent est supérieur à celui des années 1970 et 1980.

Cela étant dit, 40 gains consécutifs demeurent encore loin des records du tennis contemporain au tennis féminin.

Tout en notant l’absence de Serena Williams, consultez les 10 meilleures performances du genre dans l’histoire du circuit féminin, un Top 10 où le nom de Martina Navratilova apparaît à quatre reprises, rien de moins.

SéquencePériode
1- M. Navratilova 741983-1984
2- S. Graf 661986-1987
3- M. Navratilova58 1986-1987
4- M. Court 57 1972
5- C. Evert 551974
6- M. Navratilova 541983-1984
7- S. Graf 461988
8- S. Graf 451987
9- C. Evert 411975-1976
10- M. Navratilova 411982

Dans cet article, publié il y a deux ans, la WTA avait recensé ce Top 10 des plus longues séquences victorieuses de l’histoire et en donnait les détails.

Pour ne pas être en reste avec leurs confrères de l’ATP — et en guise de comparaison —, voici l’équivalent du tennis masculin. Disons que leur record de séquences est moins éblouissant. Ce qui n’enlève rien à ceux qui forment ce groupe sélect, bien entendu.

Le meneur est un gaucher à la longue chevelure. Mais ce n’est pas celui que vous croyez…

SéquencePériode
1- G. Vilas461977
2- I. Lendl441981-1982
3- B. Borg 431978
4- N. Djokovic 432010-2011
5- J. McEnroe 421983-1984
6- R. Federer 412006-2007
4- N. Djokovic 432010-2011
7- T. Muster 35 1995
8- R. Nadal 32 2008
9- A. Murray 282016-2017
10- J.M. del Potro 232008

Voici où vous pourrez consulter les détails des différentes séries par ces légendes du tennis.

La passation du flambeau

Photo : Mutua Madrid Open

Ce n’est plus une surprise ou un exploit.

À 18 ans seulement, Carlos Alcaraz enfile les succès, les grands matchs, les formidables performances et les titres, de façon régulière maintenant.

Il est en train de cimenter ce titre de « prochain dieu du stade », que plusieurs espoirs reçoivent, mais que peu d’entre eux conservent.

En fait, voilà 17 ans qu’un adolescent n’avait pas fait irruption sur la grande scène du tennis masculin pour ensuite matérialiser ces énormes attentes placées en lui. C’était Rafael Nadal. Et le triomphe d’Alcaraz, à Barcelone, fournit des chiffres fort semblables à ceux de son célèbre prédécesseur.

Tout comme Nadal (en 2005), Alcaraz était inscrit au tableau à titre de 11e tête de série.

Tout comme Nadal, c’est à 18 ans qu’il remporte le tournoi barcelonais et accède au Top 10 mondial, devenant le plus jeune membre de ce groupe sélect. Le plus jeune depuis… Rafael Nadal. Y demeurera-t-il sans interruption pendant 17 ans comme Nadal l’a fait ? Ça, c’est une autre histoire.

Ah oui, vous avais-je rappelé que la victoire d’Alcaraz était survenue sur le court central, baptisé « Rafa Nadal » ?

Bon, voilà pour toutes les notes anecdotiques concernant le prodige né à Murcia, dans le sud-est du pays. Mais il est clair qu’on peut déjà parler de Carlos Alcaraz comme du digne successeur de Rafael Nadal.

Il y a bientôt un an, lors de leur première (et seule) confrontation, le vétéran avait expédié son jeune compatriote, 6-1, 6-2, en 1 h 18. Fait à noter, c’était lors du tournoi disputé dans la capitale de leur pays, Madrid.

Tel un enfant entrant dans un immense magasin de jouets, le jeune Carlos souriait au début… souriait à la fin. Il réalisait le rêve d’affronter le plus grand joueur de l’histoire de sa nation.

Parions que le prochain duel sera différent. Il sourira moins… et gagnera plus de parties. Et peut-être le match, cette fois.

Et la passation du flambeau sera complétée.

Federer, pour combien de temps ?

Photo : Instagram

Roger Federer progresse.

Le Suisse a publié le 11 avril des photos de son travail en gymnase. Dans un texte accompagnant une série de trois photos, sur son compte Instagram, Federer a simplement écrit « Rehab is rockingggggg ».

Selon les différents pronostics, on s’attend à un retour du Maître à la fin de l’été ou en septembre, ce qui exclut une présence à Wimbledon et, logiquement, aux Internationaux des États-Unis. Bien des observateurs croient que ce retour se produirait dans le cadre de la cinquième édition de la Coupe Laver, le tournoi qu’il a créé et qui est son « cadeau » annuel.

La compétition doit avoir lieu à l’O2 Arena de Londres les 23, 24 et 25 septembre prochains. Il y a confirmé sa présence depuis plusieurs mois, tout comme celle de son vieil ami, Rafael Nadal, avec qui il compte se produire en double.

Photos : Twitter / Roger Federer

Et après, ce sera dans sa ville natale de Bâle, en Suisse, ou il compte se produire dans un tournoi intérieur qu’il a remporté 10 fois.

Oui, Roger Federer progresse.

Mais s’il revient à la forme, ce sera pour combien de temps ? Pour tenter de remonter au classement ? Ou justement pour faire des adieux dignes de la carrière grandiose qu’il a connue ?

Car on s’entend sur le fait que Federer ne reviendra pas seulement pour faire des deuxièmes ou des troisièmes tours jusqu’à l’âge de 45 ans, dans des tournois qu’il a jadis traversés de bout en bout.

Alors, et si ce retour n’était que prétexte à prendre sa retraite à l’issue de deux événements chers à son cœur ? 

D’abord, dans l’amphithéâtre londonien ou il a remporté deux de ses six titres de fin de saison de l’ATP, puis dans la ville qui l’a vu naître et ou tout a commencé alors qu’il était chasseur de …Bâle.

Photo : AETLC / Getty

Avouons qu’il s’agirait d’un adieu plus prestigieux que de le faire au lendemain d’une x-ième défaite en début de tournoi, un peu comme c’est le cas pour Andy Murray, par exemple.

Milos s’est marié

Photo : Twitter

C’est dans un décor romanesque de la Toscane, en Italie, que le tennisman canadien Milos Raonic a convolé en justes noces avec son amoureuse des trois dernières années, la Belge Camille Ringoir. C’était le 20 avril dernier.

Cette dernière est mannequin. Elle a déjà fait la une de magazines comme Elle et Marie Claire, en 2009 et 2010.

Raonic n’a toujours pas disputé de match en 2022. Lors de sa dernière sortie, le 28 juillet dernier, il s’est incliné en trois manches face au jeune Américain Brandon Nakashima au tournoi d’Atlanta. Le Torontois soigne toujours une blessure au tendon d’Achille.

Chose certaine, si la dernière année est à oublier pour le joueur de tennis, ce bel événement fera de 2022 une année inoubliable sur le plan personnel.

Photo : Laver Cup

Courriel : privard@tenniscanada.com

Twitter : @paul6rivard

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