Serena and Venus Williams at the Oscars's Red Carpet

Photo : People.com

Après avoir remporté des tonnes de trophées et de titres, les sœurs Venus et Serena Williams apparaissaient comme des recrues sur un tapis rouge de la célébration des Oscars, à Hollywood. 

Mais quelles recrues !  

Et elles apprennent vite. 

À titre de coproductrices déléguées du film relatant l’histoire de leurs débuts au tennis, « La Méthode Williams », elles ont goûté à nouveau au plaisir du triomphe quand l’homme qui personnifiait sur grand écran leur père, Richard Williams, a été couronné « meilleur acteur » de cette soirée. La production qu’elles ont autorisée avait obtenu quatre autres nominations. 

Et, comme si les joueuses de tennis amorçaient un match sur un as, c’est le duo de sœurs qui a lancé la soirée de façon percutante en présentant une amie, la mégavedette Beyonce, dans une interprétation spectaculaire de la pièce thème du film, « Be Alive ».

Et cette interprétation, où le jaune des balles de tennis était plus qu’à l’honneur, avait comme cadre ce court de tennis de la ville californienne de Compton, où tout avait commencé pour Venus et Serena.

Les célèbres sœurs, qu’on ne voit plus beaucoup sur les terrains, sont aperçues plus souvent dans des événements mondains, comme celui du lancement de leur film, en novembre dernier, ou encore des « Critics’ Choice Award », il y a quelques semaines.

Si l’aînée occupe le 466e rang mondial et a disputé son dernier tournoi en août 2021, la cadette est absente des courts depuis deux mois de plus (juin 2021) et se trouve au 260e échelon. Sachant à quel point l’atteinte du record de 24 titres de tournois du Grand Chelem de Margaret Court lui tenait à cœur, Serena semble s’éloigner de cet objectif. Elle n’aurait aucun problème à obtenir des laissez-passer de tous les tournois, cela dit, et rien n’est encore exclu, mais la retraite m’apparaît prochaine. 

Pour les deux. 

Cela dit, elles auront amplement mérité de passer à la « seconde portion » de leur vie. Et de se balader sur les tapis rouges de différents événements où elles auront investi temps et argent. 

Renell Medrano / Harper’s Bazaar 

IEn attendant, et au cas où vous l’auriez raté, le magazine Harper’s Bazaar a publié un (très) long reportage sur les deux sœurs en février. Reportage agrémenté de plusieurs photos où le style vestimentaire est à l’honneur et où les mots Gucci, Cartier, Valentino ont remplacé Nike et Wilson. 

Les cendres de Ash

Photo : Getty 

Plus de sept jours après cette bombe médiatique, je suis encore secoué (comme vous) par l’annonce de la retraite d’Ashleigh Barty.  

Les cendres tennistiques de cette formidable ambassadrice n’ont pas encore été dispersées par les vents soufflant sur le fameux « Outback » australien, qu’une nouvelle reine l’a remplacée sur le trône de la WTA. Cette nouvelle souveraine, la Polonaise Iga Swiatek, était la remplaçante logique compte tenu de l’excellence et la régularité démontrée à un si jeune âge. Après 26 matchs, elle présentait un dossier de 23 victoires et 3 défaites en 2022.  

Loin de moi l’idée de réécrire les tonnes d’informations et d’hommages reçus depuis, mais cette dernière semaine m’a permis de réunir quelques points de réflexions. 

Outre la stupeur planétaire et les raisons invoquées par celle qui était numéro un mondiale depuis 121 semaines, on a compris surtout qu’elle était en panne de motivation après avoir réalisé ses deux rêves les plus chers, dans l’ordre, soit remporter les titres de Wimbledon (2021) et de Melbourne (2022).

Photo : Indianexpress

Dans le tsunami d’éloges qui ont submergé les réseaux sociaux, quelques voix discordantes ne manquaient pas de souligner le manque de persévérance des jeunes d’aujourd’hui — dont Barty fait partie — et le peu d’ambition qui les caractérisent. 

Doit-on vraiment commenter ? Je ne crois pas. 

Car, tout en respectant l’opinion des uns, il faut regrouper celle des autres qui n’avaient que de bons mots pour celle qui s’est révélée être tout aussi exceptionnelle hors des courts qu’elle l’était entre les lignes.  

Et ici, je puis inclure celles des terrains australiens de cricket, où elle a excellé pendant son hiatus de deux ans après avoir été couronnée championne junior de Wimbledon à l’âge de 15 ans. 

Si une décision de cette envergure la prive de millions de dollars en bourses et de dizaines de millions potentiels en revenus de commandite, elle démontre à quel point Barty est fidèle à ses convictions et à son code de vie. 

Et, elle n’est pas la seule dans l’histoire du tennis à s’être retirée si tôt.  

À l’instar de Barty, la Belge Justine Henin était numéro un lorsqu’elle a brutalement annoncé son départ en mai 2008, à l’âge de 25 ans. La championne, au typique revers à une main, avait alors déjà gagné sept tournois majeurs et avait tout le potentiel — comme Barty — d’en conquérir d’autres.

Photo : Indianexpress

En 2003, la Suissesse Martina Hingis s’est retirée encore plus jeune, à 22 ans et déjà détentrice de cinq titres majeurs. Devant l’arrivée grandissante de joueuses compétitives, elle disait se sentir incapable de trouver la motivation si elle ne pouvait rester au sommet.  

Photo : WTA

Multiples retraites pour Kim Clijsters également. Elle n’avait que 23 ans lorsqu’elle a quitté le tennis une première fois en mai 2007. Elle avait déjà un titre d’un tournoi du Grand Chelem en plus d’avoir triomphé deux fois dans les finales de fin de saison de la WTA. Raisons : blessures et désir de vivre une vie personnelle plus stimulante. 

Photo : Tennis.com

Quant à la Française Marion Bartoli, elle a quitté subitement le tennis, un mois après sa seule conquête d’un tournoi majeur (Wimbledon 2013) à l’âge de 30 ans.  

Et la palme masculine revient très certainement à Bjorn Borg qui, après 11 titres du G.C., à 25 ans seulement, s’est carrément esquivé sans se rendre à la conférence de presse après sa défaite en finale des Internationaux des États-Unis, en 1981, face à John McEnroe. 

Photo : Harry Hamburg / Archives NY Daily News 

Besides one tournament in 1982, he disappeared for good when he announced his retirement in January

Hormis un tournoi en 1982, il a disparu de la compétition pour de bon en annonçant sa retraite en janvier 1983. 

Plusieurs, comme Borg, Henin, Hingis et Clijsters ont senti un vide dans leur vie et probablement dans leurs comptes bancaires et ont effectué des retours. Certains, sans succès, comme Borg, incapable de remporter un seul match entre 1991 et 1993. 

Photo : Imago/Panoramic 

D’autres ont connu de bonnes deuxièmes carrières, comme Henin avec une finale en G.C. et deux titres en 2010. Ou encore comme Hingis, qui a effectué non pas un, mais deux retours. Et c’est en double — féminin et mixte — qu’elle a brillé, à son second retour, enlevant 10 titres de tournois du Grand Chelem.  

Photo : WTA

Of aDe tous ces exemples, c’est bien celui de Kim Clijsters qui retient l’attention quant aux retours réussis. Après 28 mois loin de la compétition, elle est revenue en août 2009. Après les tournois de Cincinnati et de Toronto, elle a traversé les sept matchs des Internationaux des États-Unis sans fléchir et enlevé le deuxième titre majeur de sa carrière.  

Photo : Reuters 

Elle devait en ajouter deux autres par la suite avant de se retirer en 2012. Quant à son autre retour, il n’aura produit que des défaites, soit trois en 2020 et deux en 2021. 

Mais revenons à Barty. 

Reprendra-t-elle le cricket ? 

Ou le golf ? À la blague, un internaute lui a demandé, sur Twitter, si elle comptait s’attaquer à la conquête d’un tournoi du Grand Chelem, au golf. Remarquez qu’elle en serait capable.  

Prenons comme exemple le multiple champion Ivan Lendl, retiré à 34 ans et qui était un devenu un excellent joueur de golf. Il a même disputé jusqu’à 250 rondes dans une seule année. 

Lendl a déjà rapporté une carte de 64, en compétition, et il avait tenté de se qualifier pour l’Omnium des États-Unis, en 2008. 

Photo : GolfMagic.com 

Une chose est sûre, nous entendrons à nouveau parler de cette populaire figure australienne nommée Ashleigh Barty dans un avenir plus ou moins rapproché. D’ici là, nombreux sont les amateurs qui spéculent déjà sur la date de son retour au tennis.  

Et j’en suis… 

Photo : Tennis Australia 

Un Challenger (très) relevé

Habituellement, on surveille les tournois du Circuit Challenger pour suivre un joueur de son pays ou encore un prodige qui gravit les échelons. Ou bien, par curiosité, pour y trouver d’anciennes gloires qui refusent d’accrocher leur raquette. 

Cette semaine, le Challenger de Marbella, en Espagne, est rehaussé de la présence de deux gros noms : l’Autrichien Dominic Thiem et le Suisse Stan Wawrinka. Ce sera la première fois que deux anciens membres du Top 3 participent à une épreuve de ce calibre.  

Ils ont tous deux choisi ce tournoi sur terre battue pour amorcer leur retour à la compétition après respectivement 9 et 12 mois d’absence en raison de blessures.  

Wawrinka, dorénavant 232e mondial, avait mis fin à sa saison il y a un peu plus d’un an (9 mars 2021) après avoir subi la défaite à ses trois derniers matchs face aux Marton Fucsovics, Karen Khachanov et Lloyd Harris.  

Quant à l’absence de Thiem, maintenant 50e mondial, elle remonte au 21 juin 2021. Il avait perdu à ses quatre dernières sorties, respectivement contre Lorenzo Sonego, Cameron Norrie, Pablo Anduhar et Adrian Mannarino. 

À Marbella, nos deux célébrités se trouvent dans la même portion du tableau et ils pourraient s’affronter en demi-finale si l’un des deux (ou les deux) n’ont pas déjà été éliminés au moment de la publication de ce texte.  

Rien n’est moins sûr.  

D’abord, l’entraînement est une chose, mais la compétition en est une autre. Et comme ils n’ont pas été en situation de match depuis un bout de temps, ils viseront plutôt une remise à niveau, mental, plutôt qu’un titre. 

Et les écueils sur la route, au début de leur périple, s’appelaient Pablo Andujar (67e), Marco Cecchinato (93e), Carlos Taberner (94e), Fernando Verdasco (123e) et Phillipp Kohlschreiber (129e).  

Des gars qui connaissent le tabac… comme on dit. 

Voici le site officiel de l’Omnium d’Andalousie.

Le coup de l’année (2) 

Photo : USA Today

Aurions-nous vu le coup de l’année, le 26 mars en fin de soirée, à Miami ? 

C’est probablement le cas et il revient à l’Américain J. J. Wolf qui a sorti ce lapin de son chapeau dans sa défaite de deuxième tour face au Grec Stefanos Tsitsipas.  

Ils sont déjà rares les athlètes capables de changer leur raquette de mains pour passer d’un revers à deux mains (de droitier), à un coup droit (de gaucher). Et encore plus rares à en produire un fulgurant coup gagnant long de ligne. 

Voici ce coup exceptionnel et rarissime, sous tous les angles imaginables. 

Nous avions souvent vu Maria Sharapova réussir à se dépêtrer d’une position inconfortable en utilisant la même tactique, comme ici.

Mais jamais. JAMAIS n’avions-nous vu une conclusion aussi fulgurante sur un point chaudement disputé.  

Cela dit, j’avais déjà décerné mon titre de point de l’année, en février dernier à Delray Beach, à un autre Américain. Tommy Paul, celui-là.  

Mais je crois qu’il vient de tomber deuxième. Le revoici, au cas où vous l’auriez raté. 

Séparés à la naissance 

Andy Murray a-t-il un frère jumeau ? 

Non, bien sûr. Son frère Jamie ne lui ressemble pas et n’est pas né le même jour.  

Cet homme est l’acteur britanno-américain Andrew Garfield. En voyant apparaître sa photo, quelques jours avant les Oscars où il était en nomination pour « Tock, Tock, Boom », je lui ai trouvé une ressemblance avec Sir Andy. 

Bien sûr, c’est une impression personnelle. D’autres y verraient peut-être une ressemblance avec Roger Federer. 

Peu importe. Si VOUS avez déjà vu une personnalité ou simplement une personne que vous connaissez qui ressemble à une vedette de tennis, envoyez-moi vos suggestions à une de mes adresses. Je les publierai sur mon blogue. 


Courriel : privard@tenniscanada.com 

Twitter : @paul6rivard 

Pour suivre tous nos Canadiens à la trace, c’est ici.

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