Venus Williams, Andy Murray, Sara Errani, Stan Wawrinka.

Outre le fait d’avoir été de grands noms du tennis contemporain et d’avoir atteint de hauts niveaux, tant au classement qu’en tournois du Grand Chelem, ce sont quatre exemples de vétérans qui refusent de prendre leur retraite.

Qu’est-ce qui peut bien pousser ces athlètes, assurément fiers, voire orgueilleux, à continuer ce parcours parsemé de défis, de blessures, de réadaptations, de doute, d’épuisement et d’éternelles tentatives de remontées ?

Comment ne sont-ils pas découragés par les montagnes qu’il faut gravir, débouler et gravir à nouveau ?

Suivez-moi dans leurs manèges.

« Sir Andy »

Photo : Tennis World

Andy Murray a été éliminé au premier tour du Masters 1000 de Miami, le 22 mars.

« Sir Andy », lauréat de trois titres du Grand Chelem, s’est installé dans le Top 20 pendant 12 ans (août 2006 – juill. 2018). Il s’est maintenu dans le Top 10 du 6 juillet 2008 au 29 octobre 2017 (sauf pour cinq petites semaines à l’automne 2014) ce qui donne une séquence de plus de 11 années.

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Le Britannique, qui aura 36 ans à la mi-mai, a occupé le trône du numéro un mondial pendant 41 semaines consécutives entre les 7 novembre 2016 et 20 août 2017.

Les montagnes russes de Murray en quelques dates :

                               Rang

13 août 2017           1

15 juill. 2018            839

29 juin 2019            227

29 sept. 2019          503

13 sept. 2020          110

27 mars 2023          52

« Stan, the Man »

Photo : Georgios Kefalas/Keystone

Stan Wawrinka a été éliminé en huitièmes de finale du récent tournoi d’Indian Wells. Le Suisse de 38 ans a figuré dans le Top 20 presque continuellement entre septembre 2010 et mai 2018. Il a d’ailleurs séjourné dans le Top 10 pendant cinq ans sans en sortir (mai 2013 – mai 2018). Il a, lui aussi, trois titres en tournois majeurs.

Les montagnes russes de Wawrinka en quelques dates :

                               Rang

2 juill. 2017              3

10 juin 2018            263

9 févr. 2020             13

8 mai 2022              361

27 mars 2023          87

« Signora Sara »

Photo : Cole Burston/Toronto Star

L’Italienne Sara Errani, qui aura 36 ans à la fin d’avril, participe cette semaine au Challenger de San Luis Potosí, au Mexique. Errani a fait partie du Top 10 pendant près de deux ans, entre 10 juin 2012 au 30 mars 2014, et elle a été membre du Top 20 pendant quatre ans (juin 2012 – mai 2016). En tournois du Grand Chelem, elle a atteint une finale en simple et compte cinq titres en double.

Les montagnes russes d’Errani en quelques dates :

                               Rang

13 mars 2016          16

8 oct. 2017              280

22 juill. 2018            72

9 juin 2019              366

18 juill. 2021            104

12 juin 2022            213

27 mars 2023          96

« Queen V »

Photo : Hannah Peters/Getty

Mentionnons en conclusion le nom de Venus Williams qui, à 42 ans, n’a plus besoin de présentation ni de résumé de sa fabuleuse carrière. Elle n’a toujours pas statué sur son avenir. Encore, en janvier, elle bataillait sur les courts d’Auckland en Nouvelle-Zélande.

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Cinquième joueuse mondiale au début de 2018, elle devait chuter au 1 556e rang en août 2022. Maintenant « remontée » au 672e échelon de la WTA, va-t-elle continuer de jouer longtemps ?

Elle seule a la réponse. Mais, le 23 mars dernier, elle a distillé un peu d’espoir en mentionnant sur un de ses comptes qu’elle envisageait un retour pour la saison de terre battue.

Les montagnes russes de Williams en quelques dates :

                               Rang

20 juin 2010            2

12 févr. 2012          137

14 janv. 2018          5

7 août 2022            1 556

27 mars 2023          672

Je ne peux m’empêcher d’avoir de l’admiration pour celles et ceux qui continuent ainsi, s’accrochant à leur sport. Par passion ou par nécessité.

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Nous avons récemment regardé Roger Federer quitter la compétition. Et, même si l’on souhaite le contraire, il se pourrait qu’un second membre du célèbre « Big 3 » le suive. Personne ne pourrait imaginer Federer et Rafael Nadal se faire sortir des tournois après une ou deux rondes. Impensable.

Et pourtant, les quatre athlètes de ce texte – et plusieurs autres – ne semblent pas vouloir les imiter. Inlassablement, ils continuent leur tour de montagnes russes.

Comme si ce manège n’allait jamais s’arrêter.

Courte histoire d’un long (long) match

Photos : Getty

211 minutes et 268 points disputés d’âpre façon par deux joueurs déterminés.

Et endurants !

Dans un match de deuxième tour à Miami, le 25 mars, Hubert Hurkacz et Thanasi Kokkinakis se sont livré le plus long duel de l’année pour un match disputé au meilleur de trois manches.

Après avoir effacé cinq balles de match, c’est le Polonais qui en est sorti vainqueur par le pointage de 6-7(10), 7-6(7) et 7-6(6) au terme de 3 h 31 min de jeu.

Photo : Peter Staples/ATP

Chaque joueur a obtenu 18 jeux au service et n’a capitulé qu’une seule fois. Sur les 36 jeux de services, il n’y a eu que 11 balles de bris au total.

Et, malgré qu’un long match puisse créer de la fatigue et, forcément, une baisse d’efficacité, il faut noter que ces joueurs sont restés concentrés. Kokkinakis a réussi 23 as contre 21 pour le Polonais. En revanche, Hurkacz n’a commis que deux maigres doubles fautes contre quatre pour son rival australien.

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Kokkinakis a obtenu un ratio positif de 51 coups gagnants contre 35 fautes directes tandis que Hurkacz réalisait 41 coups gagnants et ne commettait que 28 fautes directes. Dans un match de 268 points disputés, avouez que c’est solide.

Ce 268e point, celui de la victoire d’Hurkacz, était à l’image du reste. Au terme de 21 coups de qualité, Kokkinakis a raté de peu la ligne latérale alors qu’il tentait de créer l’égalité… à 7-7.

Image : TennisTV

Quel spectacle et quel cruel dénouement pour le perdant qui aurait – c’est l’euphémisme habituel – mérité la victoire tout autant que l’autre !

Allez ! Faites-vous plaisir.

En terminant, vous vous demandez certainement si ce duel s’approche d’un quelconque record. Pas du tout.

Il y a pire (ou plus long).

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En novembre 2021, un match à Cancún, au Mexique, avait nécessité 4 h 41 min. Ce quart de finale d’un tournoi ITF de catégorie M15 avait été remporté par le Britannique Giles Hussey aux dépens du Français Constantin Bittoun Kouzmine, 6-7(7), 6-4, 7-6(4).

Et, quelques mois plus tard, ce record en apparence inattaquable a été battu à nouveau et par plus de 35 minutes. Et au même endroit et dans un tournoi de niveau identique. En janvier 2022, l’Américain Gage Brymer a eu raison du Mexicain Luis Patino, 6-7 (9), 7-6 (5), 7-6 (4) en 5 h 15 min.

Source : Men’s tennis forums

Il faut apporter une précision, en terminant.

À ce niveau, il n’y a pas de chasseurs de balles. Les joueurs doivent donc aller récupérer les balles, que ce soit entre les points ou même entre les services si elles demeurent sur la surface de jeu.

On peut donc déduire que ça prend un peu plus de temps…

Quand Coco envahit le plateau

Image : Tennis Channel

C’est une drôle de surprise qu’a eue Bianca Andreescu, et le présentateur Armitraj, sur le plateau de Tennis Channel, le 27 mars à Miami.

Lors d’une entrevue après la victoire de Bianca face à Sofia Kenin, voilà que Coco Andreescu s’est immiscé à l’entrevue qu’accordait sa maman.

Image : Tennis Channel

Inutile de vous dire que personne n’a chassé l’invité inattendu.

Une situation fort bien négociée par l’intervieweur et la joueuse.

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Courriel : privard@tenniscanada.com

Twitter : @paul6rivard

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