Andreescu with her head down, looking disappointed after her final in Miami

Photo : Tennis Canada

C’est finalement par le nord de l’Italie et celui de la France que passera le chemin en terre battue de Bianca Andreescu pour la mener à Roland-Garros.

Mais, on peut déjà le dire, l’année 2021 de Bianca ressemble à un roman bizarre (et quasiment invraisemblable) dans lequel un nouveau chapitre s’écrit chaque mois.

Inutile de revenir sur la blessure qui a mis un terme à son extraordinaire saison 2019 ni sur la pandémie qui a mis le tennis mondial sur pause en 2020. Un peu comme dans le cas de Leylah Annie Fernandez (texte suivant), l’année en cours aura été marquée de hauts et de bas. Des bas teintés de malchance.

Récapitulons :

Bianca a vu son retour aux Internationaux d’Australie se limiter à deux matchs. En plus de ces 15 mois sans compétition, son séjour à Melbourne a été chamboulé par un confinement obligatoire et une préparation écourtée.

Bianca Andreescu poses with her runner-up trophy in Maimai
Photo : Tennis Canada

Puis, il y a eu une demi-finale au tournoi Phillip Island Trophy (WTA250), suivie un mois plus tard par une finale à Miami (WTA1000), deux épreuves où on a pu admirer son rapide retour à la forme. C’est là qu’est survenu cet autre coup du sort, une blessure au pied qui est venue interrompre cette première confrontation Barty-Andreescu, ce que plusieurs qualifiaient de finale de rêve en début d’année.

Cette blessure étant guérie, l’athlète de 21 ans s’apprêtait à amorcer la saison sur terre battue lorsqu’un contrôle positif à la COVID-19 est venu gâcher cet autre retour et l’obliger à une autre période d’isolement dans la capitale espagnole.

Toujours présent en Espagne le 10 mai, l’entraîneur Sylvain Bruneau tenait d’abord à nous rassurer quant à l’état de sa cheville : « La blessure, c’est du passé. On n’en parle plus. »

Puis, Bruneau a brièvement parlé de la suite pour sa joueuse : « Nous considérons différentes options avant Roland-Garros. Bianca est inscrite à Parme et à Strasbourg. »

En effet, Andreescu fait partie de la liste des inscrites aux tournois WTA250 de Parme, dans la région nordique de l’Émilie-Romagne et de Strasbourg, dans le nord-ouest de la France.

Après avoir dû faire l’impasse sur les importants rendez-vous de Madrid et de Rome, voilà un parcours de rechange plutôt logique sur la route de Paris. Plus humble en ce qui concerne le contingent d’adversaires, certes, mais parfait pour une rapide remise en forme.

Et, comme l’a démontré le début de 2021, l’Ontarienne peut très vite retrouver ses marques.

Soutenons Leylah Annie Fernandez

Les cinq premiers mois de 2021 ont été faits de montagnes russes pour l’espoir canadien Leylah Annie Fernandez.

Du côté des sommets : un titre au tournoi WTA250 de Monterrey, au Mexique, et une chevauchée inspirante et victorieuse comme leader de l’équipe canadienne de la Coupe Billie Jean King, en Serbie.

leylah fernandez kisses her monterrey open trophy

Dans les creux, un dossier de quatre victoires contre huit défaites. Les deux dernières aux premiers tours des qualifications à Madrid et à Rome, des tournois WTA1000.

Entretemps, l’une de ces périodes de pointe pourrait lui valoir une autre distinction. Comme rapporté le 7 mai dernier sur notre site, Fernandez est l’une des quatre candidates pour recevoir le prix « Heart » de la Coupe Billie Jean King, à la suite de son épique week-end des 16 et 17 avril, dans la rencontre face à la Serbie.

Vous y trouverez les détails ici, ainsi que les noms des trois autres joueuses en lice. Prenez quelques minutes pour lire et… voter ! La jeune fille mérite bien l’appui de la nation.

Notons que c’est déjà la deuxième nomination dans sa (très) jeune carrière. Un honneur qu’ont déjà remporté ses compatriotes Eugenie Bouchard (2018) et Bianca Andreescu (2017) quand la compétition portait le nom de Fed Cup.

La Québécoise continue d’emmagasiner de l’expérience et, si on se fie à son tempérament de battante, son caractère compensera ces trébuchements. N’oublions pas qu’elle est toujours au stade de l’exploration dans le large éventail des adversaires qui peuplent le circuit féminin. Depuis le début de l’année, elle est passée du 88e au 70e échelon de la WTA.

Et, histoire de remettre le tout en perspective, soulignons qu’à 18 ans et 8 mois, exactement au même âge, Bianca Andreescu était… 71e mondiale.

Leylah Fernandez prepares to hit a serve in the shaded part of the court
Photo : Srdjan Stevanovic/Tennis Canada

Records imbattables du tennis

Le hockeyeur canadien Patrick Marleau a récemment établi ce que plusieurs connaisseurs classent comme un des plus impressionnants records de la Ligue nationale. Un record qu’il améliorera encore depuis qu’il a disputé un 1 768e match dans la LNH, surpassant le légendaire Gordie Howe.

Un record qu’on dit déjà imbattable.

Le réseau Sportsnet a ensuite enchaîné l’annonce de cet exploit avec cette affiche qui classait cette séquence parmi les records imbattables du sport en général.

Photo : Sportsnet

Une affiche à laquelle, selon moi, il manquait un sport. Et vous devinez lequel.

Je me suis alors demandé si certains records du tennis professionnel ne pourraient pas faire partie de cette liste.

Reconnaissons d’abord que, comme au tennis, certaines marques ont été établies à des époques où la réalité était aux antipodes de celle d’aujourd’hui. Au-delà de l’excellence des athlètes ou la qualité de l’équipement, on pourrait ajouter le niveau de compétition.

Quand Margaret Court a remporté ses 24 titres de Grands Chelems, le nombre d’athlètes et les talents planétaires de ce sport étaient à des années-lumière de ceux d’aujourd’hui.

Australienne, Margaret Court a remporté « son » tournoi majeur à 11 reprises, dont sept fois de suite de 1960 à 1966, inclusivement. Le mot « Internationaux » n’avait alors que très peu de sens si on tient compte que, chaque année en moyenne, les joueuses australiennes y formaient… 83 pour cent du total des inscriptions. À ceux de 1960, 1961 et 1964, il n’y avait que deux joueuses étrangères. En 1962 et 1963, trois seulement.

Disons que les 11 titres australiens de Margaret Court ont moins de poids que ceux de Rafael Nadal sur l’ocre de Roland-Garros où s’inscrivaient chaque fois des joueurs d’une vingtaine de pays. Rafa est rendu à 13 trophées à Paris, en passant.

Fermons cette parenthèse pour tenter de déterminer quel record tennistique peut difficilement être battu, ou s’avère carrément intouchable.

* Et commençons justement par les 13 titres de Nadal dans le même tournoi (Roland-Garros). Pourra-t-on un jour revoir une telle collection ? Ou encore ce pourcentage de victoires dans un tournoi majeur par l’Espagnol, soit 98,04 % pour sa fiche de 100-2 à Paris ? C’est à donner le vertige.

* Quelqu’un pourra-t-il un jour remporter 41 manches consécutives au même tournoi majeur ? Comme Bjorn Borg l’a fait en séquence à Roland-Garros (1979-81), approché seulement par les 38 de Nadal sur la terre battue parisienne (2016-18)? Ou 34 manches de suite sur le gazon de Wimbledon, comme l’a réalisé Roger Federer (2005-06 et 2017-18)?

* Le record de 109 titres de Jimmy Connors est menacé par Roger Federer (103). Le Suisse a ralenti et joue de moins en moins. Il ne restera plus que Nadal (86) et Djokovic (82) pour le menacer. Ils risquent tous de manquer de temps.

* Même situation quant au nombre de victoires au cours d’une carrière. Jimmy Connors en revendique 1274 comparativement à 1243 pour son plus proche poursuivant, Roger Federer. Le Suisse semble tout près, mais il doit jouer plus souvent.

Roger Federer Puts his arms up in celebration on Centre Court, Wimbledon
Photo : Tennis Photo Network/ATP Tour

Si ces chiffres par les hommes vous impressionnent, attendez de lire ce qu’on trouve du côté féminin.

* Commençons par celle qui a non seulement réussi à remporter les quatre tournois du Grand Chelem au cours de la même année, Steffi Graf. Mais, comme si ce n’était pas suffisant, elle a eu le culot d’y ajouter le titre des Jeux olympiques pour réaliser l’unique « Grand Chelem doré ». C’était en 1988.

* Sur le long terme, comment ne pas considérer Martina Navratilova, hommes et femmes confondus ? Avec 167 titres en simple et 177 en double (total : 344 titres), inutile de dire que Navratilova détient des marques qui ne seront jamais battues. Ni même approchées. Elle a remporté 1 442 matchs (168 de plus que Connors).

* Navratilova a conclu la saison 1983 avec un dossier de 86-1, une fiche qui surpasse tout juste celle de Steffi Graf, 86-2, en 1989. Chez les hommes, John McEnroe a complété la saison 1984 avec un dossier de 82-3.

* Graf, de son côté, a passé 377 semaines au premier rang mondial, soit 45 de plus que Martina Navratilova (332). Chez les hommes, c’est Novak Djokovic qui est le plus proche, avec 320 semaines. S’il peut chiper le deuxième échelon à Martina, il devra retrouver ses sensations pour espérer rejoindre Graf et combler le retard de 57 semaines supplémentaires.

Je n’ai effleuré que la surface de ces records présumément imbattables du tennis. Écrivez-moi aux adresses (ci-dessous) et n’hésitez pas à ajouter votre grain de sel si j’ai oublié quelques évidences.

La Suisse de Federer

Pour souligner le retour prochain de Roger Federer sur la terre battue de Genève (ATP250, 16-22 mai 2021) et en attendant de constater si, oui ou non, il pourrait être un aspirant au titre à Roland-Garros, j’ai trouvé une suggestion de lecture s’adressant aux admirateurs inconditionnels du Maître suisse.  

Vous pensiez avoir tout lu sur votre idole ? Voici de quoi compléter votre bagage de connaissances. Et tout près de ses racines, qui plus est.

Cela étant dit, il n’y a aucun doute que le public en général aimera ce périple en terre helvétique, même sans être un aficionado de la raquette.

Mais ne cherchez pas le nom de l’auteur, Dave Seminara, dans la confrérie des membres des médias ayant couvert les grands tournois de tennis. Car ce bouquin est né par accident. Ou presque.

Ce journaliste, qui a traité de tous les sujets et a parcouru la planète, devait écrire un article sur la Suisse pour la section voyages du New York Times. Après seulement quelques jours au pays des horlogers, du fromage, du chocolat et de l’edelweiss, Seminara a su qu’il devait écrire sur le parcours d’un petit Roger devenu LE grand Federer.

Voyageur, cet ancien diplomate l’est, très certainement. Mais en 2017, ses pérégrinations ont cessé brutalement en raison de problèmes de santé. Deux ans plus tard, il a voulu profiter de cette affectation en Suisse pour refaire le plein, mentalement et professionnellement.

Il ne pensait assurément pas que ce voyage de 2019 serait le dernier pour un bout de temps. Et que ce match de Federer, dans l’amphithéâtre de Bâle, sa ville natale, serait aussi un de ses 11 derniers avant une longue absence et son retour, un an et demi plus tard.

Au début du mois de mars dernier, Seminara déclarait au site Web Baseline :

« Quand je me suis assis dans cet aréna bondé, j’étais loin de me douter que Roger ferait une si longue pause et que la planète aussi se mettrait sur pause. Et comme tout le monde le sait, les jours (tennistiques) de Federer sont comptés, malheureusement. Combien de temps jouera-t-il encore ? Ce n’était donc pas le temps de procrastiner… »

Dans les Pas de Federer – Le Pèlerinage d’un Fan Dans 7 Cantons Suisses, en 10 Actes

La Suisse de Federer (et DeNiro)

Si la lecture n’est pas votre tasse de thé, il y a la vidéo. Et peut-être qu’un petit bout de film de 90 secondes pourrait vous convaincre. Du moins, c’est ce que Roger lui-même a tenté de faire avec un des grands acteurs des 50 dernières années, l’Américain Robert DeNiro.

Ces deux légendes, dans leur domaine respectif, sont récemment devenues porte-paroles de Suisse Tourisme (ST). Dans une campagne (réelle) lancée le 4 mai dernier, on y voit une démarche (fictive) de Federer tentant de convaincre l’autre de venir tourner dans un film dont le cadre serait les sites bucoliques de son pays et l’action, les activités extérieures multiples qu’offre ce pays.

C’est le site spécialisé Condé Nest Traveler qui a eu l’exclusivité de la première diffusion de cette campagne. Dans cet article on y raconte la genèse de l’idée ainsi que les détails de l’opération publicitaire.

Pour le tournage, Roger Federer s’est rendu à Zermatt. Du balcon d’un somptueux chalet, il y voit le majestueux Matterhorn (Mont Cervin, en français) se profiler dans la toile de fond offerte à DeNiro par le téléphone de Federer.

« Trop beau, trop calme, pas assez de drame pour participer à ton projet », rétorque DeNiro à son interlocuteur suisse, tout en regardant New York par sa fenêtre.

Autant de raisons qui, forcément, convaincraient n’importe qui en quête d’évasion de choisir la Suisse comme destination.

Touché !

Vous pouvez me joindre ici :

Courriel : privard@tenniscanada.com

Twitter : @paul6rivard

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