leylah annie fernandez adelaide fist pump

Photo: Jimmie 48 Photography

Capture d’écran : WTATV.COM

Ils ne sont pas nombreux, mais ils représentent une tribu formée de féroces compétiteurs. De rudes adversaires qui ont le don de vous causer des problèmes parce qu’ils jouent à l’envers de 90 pour cent de la population tennistique. Comme le titre l’indique, il est question ici des athlètes qui manient leur raquette de la main gauche.

Comme le Canada est dignement représenté par deux membres de cette caste particulière et qu’ils sont tous deux de retour en action en ce début d’année, j’ai eu l’idée de consacrer un segment sur celles et ceux qui composent ce 10 pour cent de la population mondiale pratiquant ce sport de raquette.

Avant toute chose, notons que l’une de ces deux célèbres compatriotes, Leylah Annie Fernandez, était de retour au jeu après une absence de trois mois, suivant son élimination au tournoi automnal d’Indian Wells

Fernandez n’a certes pas paru rouillée et elle a remporté brillamment son premier match de 2022, le 3 janvier, au tournoi de catégorie 500 de la WTA à Adélaïde, prélude aux Internationaux d’Australie. Elle a vaincu la 34e joueuse mondiale, la Russe Ekaterina Alexandrova, 6-3 et 6-1.

Capture d’écran : WTATV.COM

L’autre, Denis Shapovalov, se remet d’une période de repos après avoir contracté la COVID-19 au tournoi d’exhibition d’Abu Dhabi, une épreuve lors de laquelle il a inscrit la deuxième victoire de sa carrière aux dépens d’un autre célèbre gaucher, Rafael Nadal.

Shapovalov a dû faire l’impasse sur un premier match de simple de la Coupe ATP, mais a disputé le double en compagnie de Félix Auger-Aliassime dans une défaite de 3-0 contre les États-Unis

Capture d’écran : TSN

Au tennis, le faible pourcentage de gauchers explique par le fait même l’avantage qu’ils détiennent sur les droitiers. Comme les droitiers affrontent presque toujours des droitiers, ils sont forcément déstabilisés lorsque, une fois sur 10 en moyenne, ils se retrouvent devant un gaucher

Bien sûr, le même désavantage s’applique cette fois aux gauchers lorsque, à l’occasion, ils croisent le fer avec un de leurs semblables. Mais, toujours en appliquant la même opération statistique, ça arrive pas mal moins souvent.

Ainsi, ne soyez jamais surpris de voir les droitiers s’entraîner avec un gaucher la veille ou le matin d’une rencontre les opposant à un rival de la gauche.

« Pour les entraîneurs, trouver un partenaire gaucher est une priorité », avoua un jour l’Américain Bob Bryan au New York Times. « Chaque fois que Roger Federer doit affronter un gaucher, je suis le premier gars à recevoir un texto. »

Parmi les avantages notables des gauchers, on note cette rotation différente de la balle

Qui plus est, en situation d’avantage, le service sortant du gaucher se révèle une arme de plus, car il le produit dans des situations de balle de jeu, balle de manche ou de balle de match. Inversement, chez les droitiers, ce service sortant représente un taux de réussite moindre dans la même situation.

Il y a moins d’un an, le site sportco.io y allait de cette analyse quant à l’avantage (et le désavantage) des gauchers sur les droitiers. À vous de juger la pertinence de leurs arguments.

Comme mesure étalon de cette statistique, sachez que le Top 100 de la WTA compte huit gauchères

16- Angelique Kerber (GER)

17- Petra Kvitova (CZE)

24- Leylah Annie Fernandez (CAN)

35- Marketa Vondrousova (CZE)

37- Jill Teichmann (SUI)

64- Arantxa Rus (NED)

83- Beatriz Hadad Maia (BRA)

93- Bernarda Pera (USA)

Chez les hommes, ils sont un peu plus nombreux, soit 13 au total.

6- Rafael Nadal (ESP)

12- Cameron Norrie (GBR)

14- Denis Shapovalov (CAN)

35- Ugo Humbert (FRA)

44- Federico Delbonis (ARG)

45- Albert Ramos-Vinolas (ESP)

54- Dominik Koepfer (GER.)

71- Adrian Mannarino (FRA)

74- Guido Pella (ARG)

76- Facundo Bagnis (ARG)

81- Yoshihito Nishioka (JPN)

83- Jiri Vesely (CZE)

92- Corentin Moutet (FRA)

Et quand vient le temps de faire un Top 10 des plus grands gauchers de l’histoire, les noms qui figurent à la liste brillent de mille feux. On peut y voir les Rafael Nadal, John McEnroe, Martina Navratilova, Jimmy Connors, Rod Laver, Monica Seles, Petra Kvitova, Angelique Kerber, Guillermo Vilas et Goran Ivanisevic.

Bien sûr, cette nomenclature est basée sur les nombreux titres du Grand Chelem, les titres en général et le nombre de semaines passées au premier rang mondial ou encore leur capacité à se maintenir dans le Top 10 pendant de nombreuses semaines, voire années.

Et, bien sûr, la place des cinq premiers pourrait être sujette à des tas de débats, mais nous nous en tiendrons à en faire une honnête nomenclature, question de temps… et d’espace.

Je conclus sur cette photo de la plus grande joueuse de l’histoire, Martina Navratilova. Une photo qu’elle a elle-même publiée sur son compte Twitter après l’avoir retrouvée dans une boîte au moment d’un déménagement.

Sydney ou… Wimbledon ?

Photo : StCatharinesStandard.ca

Intéressante surprise que nous réservaient Félix Auger-Aliassime et son équipementier, Adidas, au début de cette nouvelle année.

C’est tout de blanc vêtu (ou presque) que le Canadien attaquait son calendrier 2022 dans le cadre de la Coupe ATP, à Sydney, en Australie. Face à l’Américain Taylor Fritz, Félix s’est présenté sur le court comme s’il s’était agi de celui de Wimbledon

Or, mis à part le sacro-saint règlement du blanc obligatoire sur le gazon anglais, il est plutôt rare qu’un(e) athlète de l’ATP ou de la WTA adopte ce style vestimentaire épuré, hors du All England Lawn Tennis and Croquet Club.

Et j’avoue que, personnellement, j’aime bien.

À cette époque où les manufacturiers rivalisent d’imagination pour draper les athlètes des couleurs les plus voyantes et des motifs les plus… hétéroclites (et je reste poli, ici), Adidas surprend de belle façon avec cette livrée des plus immaculée.

Ça commence bien l’année.

Mission impossible

« Agent Murray, voici votre mission, à supposer que vous l’acceptiez : à la fin de janvier 2022, vous devez accéder à la finale des Internationaux d’Australie, y affronter Novak Djokovic, et le battre. Bonne chance ! Ce message s’autodétruira dans les cinq prochaines secondes. »

(ici, vous entendez la musique d’ouverture — célèbre — de la légendaire émission Mission impossible)

Voici le flash que j’ai eu en lisant les propos d’Andy Murray. Le vétéran tennisman s’était fait demander de parler des prochains Internationaux d’Australie et de la possibilité que Novak Djokovic aille y défendre son titre.

Et si un vote secret devait se tenir chez l’élite de l’ATP, il est fort probable que plusieurs souhaiteraient que le Serbe fasse l’impasse sur ce tournoi.

Car ils doivent penser la même chose que Murray, pour qui une victoire contre le Serbe à Melbourne relève de l’exploit. « Quand le nom de Djokovic fait surface, la première chose qui me vient en tête est le mot Australie. Et il est intouchable là-bas. Le battre est quasiment une mission impossible. »

Murray sait de quoi il parle, car il a déjà donné.

En effet, l’Écossais a participé à cinq finales du premier tournoi du Grand Chelem de l’année. Après avoir perdu la première aux mains de Roger Federer (2010), il a été sèchement battu à quatre reprises par Djokovic (2011, 2013, 2015 et 2016). Qui plus est, lors de ces quatre finales, il n’a remporté que deux manches sur douze, chaque fois au jeu décisif

« Le nombre de titres qu’il a remportés là-bas est invraisemblable », rappelle Murray en soulignant les neuf conquêtes du Djoker à Melbourne. « D’autre part, c’est difficile d’affronter Novak sur n’importe quelle surface puisqu’il s’adapte très bien à chacune d’entre elles. Il est un joueur très complet. »

Au moins, Murray aura eu le dessus sur le Djoker en 2013, en finale de Wimbledon, sur le gazon qui lui a donné son premier titre du Grand Chelem.

Le vétéran a émis ces commentaires au média Sport Klub, quelques jours avant d’apprendre qu’il se voyait octroyer un laissez-passer pour ce premier tournoi majeur de 2022.

Il est important de souligner que cette entrevue a été réalisée à la fin de 2021, alors que Djokovic refusait toujours de dévoiler son statut vaccinal et qu’il n’avait pas encore décidé s’il allait se rendre en Australie

Depuis le 4 janvier, la situation a changé et, fort d’une « dérogation médicale » (et conspuée par le milieu du tennis et ses amateurs), le numéro un mondial a finalement décidé de défendre son titre à Melbourne.

Le Maître et l’élève

Je l’ai finalement reçu.

Deux jours avant Noël, mon libraire m’a avisé que mon « auto-cadeau » venait d’arriver.

J’ai donc pu profiter du congé des fêtes — et du retour à une vie monastique due à la pandémie — pour profiter du plaisir d’une lecture… au coin du feu.

Inutile de vous dire que je vous recommande ce merveilleux bouquin… pour commencer l’année.

Courriel : privard@tenniscanada.com

Twitter : @paul6rivard

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