bianca andreescu and ashleigh barty hold their miami open trophies

MIAMI GARDENS, FLORIDA – APRIL 03: ((NO SALES TO NEW YORK POST) Bianca Andreescu of Canada holds the runners-up trophy after retiring from her match against Ashleigh Barty of Australia during the final of the Miami Open at Hard Rock Stadium on April 03, 2021 in Miami Gardens, Florida. People: Ashleigh Barty

Vous avez été très nombreux, certainement, à suivre la chevauchée irrésistible de Bianca Andreescu en Floride, la semaine dernière.

Et sa fin tristement abrupte aussi.

Tout de même, on peut dire sans se tromper que les résultats de la Canadienne, à Miami, ont dépassé les attentes.

Dans un intervalle de sept jours, elle a disputé six matchs. Après un premier tour sans histoire, les quatre rencontres suivantes ont toutes nécessité la limite de trois manches. Rendue en finale, elle avait passé trois heures de plus sur le court que sa rivale Ashleigh Barty. Et tout ça, rappelons-le, alors que l’objectif premier du clan Andreescu n’était pas un objectif de « performance ».

Photo: Storms Media Group

À ce sujet, permettez-moi de vous rappeler les paroles de son entraîneur, Sylvain Bruneau, ici même, dans ce blogue, la semaine dernière.

« D’abord, il y a clairement des objectifs à Miami, mais des objectifs d’ordre tennistique (…) Maintenant, à savoir s’il y a des objectifs clairs, établis, de performance, non. On n’est pas là du tout », d’avouer franchement l’entraîneur de 55 ans. « On est vraiment dans la reprise des sensations, du niveau de jeu. (…) Alors nous n’en sommes pas à établir une présence dans le carré d’as ou la finale ou même d’envisager gagner le tournoi, non. »

Bon…

J’ai croisé Sylvain, devant le Stade IGA de Montréal, la veille de la finale et tout ce que je lui ai demandé, assorti d’un clin d’œil, c’était : « Et alors ? On peut dire qu’elle est en avance sur le programme ? » Et, toujours aussi humble et réservé, il a acquiescé, reconnaissant qu’il était impressionné.

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La suite, inattendue et décevante, a fait ressurgir de douloureux souvenirs de l’année 2019, alors que l’ascension d’Andreescu a été marquée de blessures, de forfaits et, ultimement, de cette blessure au genou qui l’a mise au rancart pendant plus d’un an.

De son propre aveu, Bianca s’était légèrement blessée à la cheville, plus tôt dans le tournoi de Miami. Lorsqu’elle a trébuché, au début de la deuxième manche face à Barty, sa réaction et son découragement nous renvoyaient encore plus à ces souvenirs pénibles de 2019. Son abandon était une triste conclusion à ce tournoi exceptionnel, mais moins dramatique que nous aurions pu le penser, quant à la suite.

Car, heureusement, Bianca et Bruneau nous rassuraient dès le lendemain. « La blessure n’est pas sérieuse et ne compromet pas la saison de Bianca sur terre battue. Par contre, il lui sera impossible de participer au match de la Coupe BJK (Billie Jean King – anciennement Fed Cup), face à la Serbie, les 16 et 17 avril prochains », de me confirmer l’entraîneur par retour de courriel.

Andreescu, elle, regrettait bien sûr de ne pas arborer la feuille d’érable en compétition par équipe. « Je ne pourrai malheureusement faire partie de cette rencontre. J’adore représenter le Canada… alors cette décision n’a pas été facile à prendre, mais je veux être sûre d’être prête pour la saison sur terre battue et pour le reste de l’année », a-t-elle précisé dans un message retransmis sur le compte Twitter de Tennis Canada.

Reste maintenant à savoir à quoi ressemblera cette saison de terre battue, en raison d’un problème beaucoup plus gigantesque, celui de la pandémie. J’y reviens un peu plus bas dans cette page.


Qui sera de la Coupe BJK ?

L’absence de Bianca (6e), en vue du match de la Coupe BJK, s’ajoute à celle d’Eugenie Bouchard (120e), qui a fait l’impasse (par choix et/ou en raison de son classement mondial) sur quelques tournois après son élimination rapide à Monterrey. Bouchard, selon le site Open Court, aurait refusé l’invitation pour la compétition face aux Serbes.

Logiquement, Tennis Canada s’est tourné vers les deux joueuses suivantes dans les classements WTA du simple, Leylah Annie Fernandez (72e) et Rebecca Marino (223e). Carol Zhao (426e) et Sharon Fichman complèteront le quatuor de la capitaine Heidi El Tabakh.

Photo by Jorge Ferrari

En l’absence de la 10e mondiale du double, Gabriela Dabrowski, c’est sur les épaules de Fichman (54e) que reposera la mission en duo. À savoir si elle sera appuyée par Fernandez ou par Marino, toute prédiction est souvent superflue puisqu’on comprendra une capitaine d’y aller avec les sensations du moment, à l’issue des matchs de simple.


Report possible de Roland-Garros

Il fallait s’y attendre.

La recrudescence du virus et de ses variants, en France, ainsi que le reconfinement décrété par le président Emmanuel Macron, laisse présager un autre report du tournoi de Roland-Garros.

Roland Garros main court empty
Photo: Roland Garros

Prévu le 23 mai au 6 juin, à Paris, puis déplacé d’une semaine (30 mai au 13 juin), il est possible que l’événement soit reporté à beaucoup plus tard, comme c’était le cas il y a un an, en 2020

Selon le nouveau président de la Fédération Française de Tennis (FFT) Gilles Moretton, qui est en contact avec le gouvernement, tous les scénarios sont sur la table. Ça va de la présentation du tournoi avec un nombre réduit de spectateurs à l’absence de spectateurs, comme il le mentionnait à l’Agence France-Presse

« On étudie plein d’options pour Roland-Garros 2021. Il y a “la palette totale”… ou presque totale, car je n’ose pas imaginer une jauge à 100 %. Mais la jauge peut partir du huis clos à une jauge qui ne sera pas 100 %. Toutes les options chez nous sont prêtes. »

Et comme la situation n’est guère rose dans l’Europe en général, il faut s’attendre à ce que les tournois préparatoires puissent aussi être impactés.


Que sera le tennis après la COVID-19 ?

milos raonic hits a backhand at the miami open
Photo by Mike Lawrence/ATP Tour

Voilà maintenant 13 mois que le sport mondial a été mis sur pause en raison de la pandémie.

Après des mois sans compétition, les athlètes sont revenus dans les stades… vides, d’abord. Puis, selon les pays visités et leur niveau de contrôle de la pandémie, nous avons petit à petit constaté le retour des gens dans les gradins. Il ne nous reste plus qu’à croiser les doigts afin qu’un contrôle, puis un affaiblissement de la pandémie nous fassent espérer un semblant de retour à la normale pour la deuxième moitié de 2021 ainsi que l’année 2022.

Cela dit, et même si nous ne pouvons-nous réjouir des incidences collatérales de la pandémie, peut-on dire que certains des changements causés par cette calamité pourraient être conservés ? Même après un retour à la normale ?

Distanciation, masques et tests

Photo: Abierto Seguros

Selon le pays et sa rapidité à se débarrasser du virus, les mesures de distanciation dans les stades ainsi que les couvre-visages et les tests médicaux pourraient être une réalité même en 2022. Bien que certains pays affichent des résultats encourageants face à la COVID-19, il se pourrait que la crainte d’une résurgence de la maladie dicte la prudence à un grand nombre d’organisateurs de tournois.

Et vous connaissez l’adage : On n’est jamais trop prudent !

Juges de lignes ou « Hawkeye Live »

Voilà un sujet délicat : L’être humain ou la machine ?

Plusieurs tournois ont adopté l’utilisation de ce dispositif sophistiqué dont la marge d’erreur, dit-on, est de trois millimètres seulement. N’allez pas répéter ça aux athlètes, svp… ils n’apprécieraient pas. L’objectif était de limiter encore plus la présence humaine sur le terrain pour les raisons que l’on sait.

D’un côté, vous direz que les arbitres de chaise adorent l’utilisation du Hawkeye Live puisque, malgré les rares reprises encore demandées par les joueuses ou les joueurs, la machine a toujours raison. TOUJOURS. Voilà qui réduit les envolées verbales et discussions interminables.

Mais, d’un autre côté, on a remarqué que certains arbitres avaient tendance à se relâcher — inconsciemment — puisqu’ils n’ont plus à surveiller attentivement chaque balle et, donc, infirmer la décision d’un juge de ligne, comme à l’époque. Du moins, je n’ai pas encore vu un arbitre changer la décision du « Hawkeye Live »… Maintenant, plus de problèmes ni contestation. Et ce, même si tous savent que ce dispositif électronique n’est pas efficace à 100 %.

Il ne faut toutefois pas oublier le drame de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui ont été privés de travail et qui risquent de ne jamais en retrouver si on adopte cet arbitre électronique dans la majorité des tournois capables de se payer ce coûteux dispositif.

Sans oublier que la contestation d’un athlète était un moment apprécié des personnes assises dans le stade comme de celles installées devant leur écran de télévision ou de téléphone. Car ils tentaient la plupart du temps de comparer leur perception à celle de l’arbitre ou à celle de l’appareil.

Serviettes

Même avant la pandémie, plusieurs amateurs de tennis étaient quelque peu agacés par ce second rôle que jouaient les chasseurs de balles, soit celui de « serviteurs-porte-serviettes ». Et je suis pas mal d’accord avec eux.

En raison de la pandémie, des boîtes ont été mises à la disposition des compétiteurs et ce sont les athlètes qui gèrent leurs serviettes.

Bon… Évidemment, ce qui s’avère une amélioration peut aussi dégénérer en un inconvénient. Car les joueurs parcourent une plus grande distance pour s’éponger… quasiment à chaque point… ce qui vient en conflit avec le compte à rebours, cette récente innovation qui avait pour but d’accélérer le jeu.

Et voilà qu’on le ralentit à nouveau.

Mais la santé est prioritaire… non ?

Et vous, qu’en dites-vous ? Y a-t-il des bouleversements que la pandémie a créés, mais dont les changements devraient être conservés lors du retour à la normale ? SVP, n’hésitez pas à me faire part de votre opinion à l’une des deux adresses, au bas de cette page.


De la pub sur… sa peau

Les tatouages affichés par des joueuses ou des joueurs de tennis, ce n’est pas nouveau. Mais ce n’est pas fréquent non plus, si on compare le phénomène à celui qui caractérise le football et, surtout, le basketball. Mais si le tatouage est une façon de décorer son corps, il n’avait jamais été une façon de récolter de l’argent de commandite. À la boxe, oui, mais au tennis, jamais.

Une joueuse vient toutefois de franchir le pas et c’est sur sa peau qu’elle utilise utiliser de l’espace publicitaire.

Elle s’appelle Olga Oliynykova.

Photo: Olga Oliynykova

L’athlète de la Croatie met à l’enchère une portion de son bras sous la forme d’un JNF (ou NFT en anglais), cette nouvelle technologie dont la base de fonctionnement est expliquée plus loin dans le texte.

Âgée de 20 ans, Oliynykova a élu domicile entre les 650e et 700e rangs de la WTA depuis trois ans. Et qui dit 650e rang, dit tournois ITF de niveaux W15, W25 et W60. Et en 2021, elle n’a toujours pas disputé de matchs dans ces événements.

Qu’à cela ne tienne, si Olga ne peut gagner suffisamment sa vie grâce aux bourses de tournois et aux ententes publicitaires liées à la visibilité, elle a pris les choses en main et a décidé de recourir aux nouvelles technologies et miser sur le long terme pour générer des revenus grâce aux « Jetons Non-Fongibles » (JNF).

Parenthèse, ici. Pour vous expliquer le principe complexe des JNF, je recopie ici l’explication du journaliste Antoine Trussart, du quotidien montréalais La Presse, publié le 4 avril.

« La valeur de l’œuvre est garantie par un jeton non fongible (non-fungible token ou NFT en anglais), une nouvelle technologie qui agit comme un certificat d’authenticité de l’œuvre et qui dit, en somme : la personne qui a conclu cette transaction est le propriétaire de l’œuvre d’art originale.

L’authenticité est donc la même que pour une photographie dont le tirage aurait été limité par le photographe, mais qui peut exister ailleurs en de nombreuses copies. La différence étant que le certificat d’authenticité est sauvegardé sur une chaîne de blocs (ou blockchain en anglais), la même technologie qui assure la valeur des cryptomonnaies comme le Bitcoin. »

Photo: Olga Oliynykova

Ainsi Olga a mis à l’enchère un espace de 6 x 3 pouces sur son bras droit sur le marché de produits numériques « OpenSea ». Six jours plus tard, elle avait engrangé 5 415 $US.

Comme l’explique le site Front Office Sports, l’exercice n’est toutefois pas nouveau dans les autres sports, cette tendance ayant commencé au début des années 2000. Le célèbre boxeur Bernard Hopkins a récolté des montants échelonnés entre 5 000 $ et 100 000 $ en vendant ses espaces cutanés. Le boxeur québécois Éric Lucas avait également prêté son dos à l’exercice pour un casino virtuel.

En terminant, Oliynykova n’est pas la seule joueuse de tennis à avoir été reliée au monde des JNF, en ce début d’avril. L’autre, plus connue celle-là, est l’Américaine de 27 ans Jessica Pegula qui a connaît une éclosion tardive au sein de la WTA, ayant fait un bond de 50 échelons (du 83e au 33e) depuis le 16 août 2020.

Pegula est devenue la première athlète américaine, tous sports confondus, à lancer sa série de cartes à échanger JNF, à édition limitée.


Les tatoués du tennis

Qu’elle trouve le succès ou pas dans sa démarche, Oliynykova ne battra certainement pas ceux et celles qui l’ont précédée sur les circuits professionnels, quant à l’originalité des motifs et dessins décorant leurs corps.

Que ce soient les spectaculaires tatouages de Svetlana Kuznetsova, avec les ailes d’anges recouvrant son dos, ou de Nick Kyrgios, dans ses hommages aux légendes du basketball. Sans oublier les motifs des Polona Hercog, Dustin Brown et Bethanie Mattek-Sands.

Photo: Svetlana Kuznetsova

Beaucoup ont rivalisé d’originalité dans cette façon très personnelle d’affirmer leur personnalité, leurs convictions, leurs idoles, leurs rêves ou la philosophie de leurs existences respectives.

Vous pouvez en admirer quelques-uns sur cette page du site Baseline, publiée il y a un an.


Vous pouvez me joindre ici :

Courriel : privard@tenniscanada.com
Twitter : @paul6rivard

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