Photo : Vesna Stakusic

Voici, de gauche à droite, Kayla Cross, 17 ans, Marina Stakusic, 18 ans, Victoria Mboko, 16 ans et Cadence Brace, 17 ans.  

Réunies dans un camp d’entraînement à Boca Raton, en Floride, du 22 novembre au 22 décembre, ces quatre adolescentes représentent une bonne partie de notre relève potentielle à moyen terme. Mais laquelle a le plus de chances de percer ? 

C’est une information que Sylvain Bruneau, le patron de l’élite féminine à Tennis Canada, s’abstient de partager. Et cette retenue l’honore puisqu’il ne tient pas à créer trop d’attente ni de situation inconfortable au sein de son équipe. 

Bruneau a passé plusieurs jours en Floride pour apprécier leurs efforts et superviser la démarche. Il nous rappelle qu’il ne faut pas oublier des joueuses comme Mia Kupres, Ana Grubor, Annabelle et Naomi Xu, Bianca Fernandez — la sœur de « vous savez qui » —, et Isabelle Boulais… toutes âgées de 16 à 18 ans. Ajoutons Ariana Arsenault, 20 ans, et nous avons là un bassin impressionnant de relève pour notre tennis féminin professionnel. 

Photo : Vesna Stakusic 

Une chose est certaine, aucune d’elles ne se joindra à Bianca Andreescu et à Leylah Fernandez dans le Top 100 en 2023. Deux finalistes de Grand Chelem en autant d’années, à un si jeune âge de surcroît, ça ne se produira pas à répétition. C’est difficile à réaliser et à répéter sur le circuit de la WTA d’aujourd’hui. Les cas récents des Raducanu, Pliskova, Pavlyuchenkova, Brady et Krejcikova sont là pour nous le rappeler. Et je ne fais allusion qu’aux tournois majeurs des années 2020 et 2021… 

 « C’est pour ça que je suis en Floride, à faire ce type de camp d’entraînement. Je ne veux pas donner de noms, mais je crois que parmi les quatre filles qui sont ici, je crois que l’une ou plusieurs ont la possibilité de faire quelque chose de très bien. »  

Mais peut-être pas à 19 ans comme Bianca et Leylah. 

« Il n’y a pas d’urgence, dit Bruneau. Ce qui est important à 17, 18, 19 ou à 20 ans, c’est de continuer de mettre son jeu en place et de progresser. Et surtout de continuer d’aimer ton sport (il insiste sur ce mot), d’être bien mentalement dans ce que tu fais. Pour moi, c’est plus ça qui est important. Ce n’est pas une course. Je suis plus intéressé par la longévité », de conclure sagement l’entraîneur chevronné qui était accompagné en Floride par les entraîneurs Elena Bovina, Simon Larose et Nathalie Tauziat ainsi que par le préparateur physique François Ramamonjisoa et la psychologue de la performance Dana Sinclair, apparaissant de gauche à droite, sur cette photo, avec lui et les quatre joueuses. 

Photo : Vesna Stakusic 

Diallo et Galarneau « en embuscade » 

Quelques 300 kilomètres au nord, à Orlando, Guillaume Marx assistait à des tournois mettant en scène quelques jeunes de la relève. 

Outre les Auger-Aliassime, Shapovalov et Pospisil, qui ont conclu 2022 dans le Top 100, croit-il qu’un autre Canadien puisse s’y intégrer l’an prochain ? Et en posant la question, on a en tête les deux candidats les plus susceptibles de s’approcher de ce niveau, les Québécois Gabriel Diallo et Alexis Galarneau, respectivement âgés de 21 et 23 ans. 

« Ce serait une grosse commande, mais c’est possible. On a appris tout récemment la décision de Gabriel de faire l’impasse sur sa dernière année d’université au Kansas et de passer à plein temps au niveau professionnel. Il est 229e mondial et il s’apprête à jouer une saison complète sur le circuit. Et Alexis, qui est 210e, avec les bons résultats de 2022, il devrait aussi profiter de cette expérience pour, espérons-le, s’approcher du Top 100. » 

Photos : Tennis Canada et La Presse Canadienne 

En incluant les qualifications, Galarneau a disputé 67 matchs au cours de la dernière année, principalement sur le Circuit Challenger, et en a tiré un dossier de 39-28. Mais des défaites plus qu’honorables aux mains du Néerlandais Botic Van de Zanchulp (7-5, 7-6 [9]) à la Coupe Davis, ainsi que devant le vétéran bulgare Grigor Dimitrov à l’Omnium Banque Nationale (6-4, 7-5), ont confirmé ce type d’attentes. 

« En étant près du Top 200, ces deux athlètes disputeront encore beaucoup de tournois Challengers, mais pourront avoir accès à toutes les qualifications de plus gros tournois, ce qui peut leur donner la possibilité de grimper rapidement », confirme Marx. 

Sans oublier que lui et Diallo ont hérité d’une formidable dose d’expérience et de motivation en étant les coéquipiers de Félix, de Denis et de Vasek lors d’une désormais célèbre conquête de la Coupe Davis, en novembre.  

Photos : Martin Sidorjak / Tennis Canada 

Et c’est sur cet exemple de succès collectif que Marx insiste pour parler de sa relève avec encouragement. Tant Alexis et Gabriel que tous ceux qui suivront. 

« Cette année, nous verrons à ce que la Coupe Davis se balade partout au Canada. Et ça permettra au public, surtout aux jeunes, de prendre conscience de l’exploit. Du point de vue éducatif, pour nous, c’est énorme et c’est quelque chose à laquelle les jeunes peuvent rêver. Et notre défi, c’est de le faire savoir. » 

Photo : Paul Rivard 

Et les autres ? 

Outre Diallo et Galarneau, bien placés « en embuscade » pour reprendre le terme de Guillaume Marx, on retrouve ensuite Liam Draxl, 20 ans (526e), Justin Boulais, 21 ans (555e) et Taha Baadi, 21 ans (849e), trois joueurs évoluant sur le circuit du tennis universitaire américain (NCAA). 

Photos : Univ. Kentucky, Ohio State, Wake Forrest 

« Ces trois-là, il faut qu’ils terminent leurs études et on va essayer de les soutenir l’été prochain comme on l’a fait en 2022 avec Diallo, sur les tournois canadiens notamment. C’est sûr que pour eux, ce sera plus long. Mais ils auront droit à notre appui. » 

Ces trois joueurs ont tout de même disputé des tournois professionnels cet automne, même s’ils sont inscrits à leurs universités respectives. Au Canada, ils ont tous participé aux Challengers de Calgary et de Drummondville ainsi qu’au tournoi québécois de Saint-Augustin (M25) lors duquel Boulais a d’ailleurs été finaliste. 

Draxl a atteint au cours de cette période, deux demi-finales et une finale de tournois (M15) au Mexique et en République dominicaine, alors que Baadi a atteint notamment les quarts de finale du tournoi M15 de Winston-Salem, en Caroline du Nord. 

Photo : Martin Sidorjak / Tennis Canada 
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