Photo: Tennis Canada

On l’a dit, puis répété, nous vivons l’âge d’or du tennis professionnel au Canada. À moins d’impondérables majeurs ou de malchance, l’année qui se présente devrait nous conforter dans cette période gratifiante. 

2022 a été généreuse en voyant pas moins de SEPT de nos athlètes se retrouver dans le Top 100 mondial. Il s’agit de Gabriela Dabrowski (7e en double) et des Fernandez (40e), Andreescu (45e) et Marino (65e) en simple à la WTA, ainsi que des Auger-Aliassime (6e), Shapovalov (18e) et Pospisil (100e) à l’ATP. 

Vous pourrez lire les détails concernant la réussite de ces sept athlètes dans les textes de mon collègue Tom Tebbutt.

Tebbutt : Les Canadiennes en 2022 – la force du nombre

Tebbutt : Les Canadiens en 2022 – Félix ouvre la voie

Voilà bien l’aboutissement de la dernière décennie d’efforts par Tennis Canada pour paver une voie que les Bouchard et Raonic avaient commencé à tracer. Un chemin parsemé d’espoir et de motivation. 

De mon côté, j’ai tenté de voir un peu plus clair dans l’horizon de 2023 en compagnie des deux responsables de l’élite, tant chez les dames que chez les hommes, Sylvain Bruneau et Guillaume Marx. 

Photos : La Presse et Paul Rivard 

Au moment de nos entretiens, nos deux hommes se trouvaient en Floride, occupés à surveiller nos espoirs dans différentes activités d’entraînement et de compétition (il en sera question dans la deuxième partie de cette courte série). Puis, le 13 décembre, ils ont rencontré les médias pour le bilan de l’année de Tennis Canada. 

Hormis de bons mots à l’endroit des sept athlètes, ils ont brièvement parlé de leurs attentes personnelles quant à la prochaine saison dans les deux circuits respectifs. 

Objectif Top 20 pour Leylah et Bianca 

Pour Sylvain Bruneau, il ne fait aucun doute que Leylah Fernandez et Bianca Andreescu remonteront au classement. Probablement dans le Top 20, sinon mieux. Et il ne met pas de lunettes roses en affirmant cela. 

« Ce n’est pas juste optimiste, mais c’est très réaliste de penser qu’à la fin de 2023, elles auront fait une progression importante au classement », assure Bruneau. 

Photo : Martin Sidorjak / Tennis Canada 

« Les blessures leur ont fait rater de longues périodes, cette année. Bianca n’a disputé son premier match qu’à la mi-avril, à Stuttgart. Alors c’est certain qu’elle devrait progresser au classement et connaître une solide poussée puisqu’elle n’a aucun point à défendre pendant les quatre premiers mois de l’année. Pour ce qui est de Leylah, c’est à l’opposé. Elle connaissait un très beau début d’année, jusqu’à sa blessure à Roland-Garros, mais sa blessure au pied a compliqué la suite. Elle était quand même 13e mondiale au début de l’Omnium Banque Nationale. Lorsque j’ai dirigé ces joueuses aux récentes Finales de la Coupe BJK, Leylah m’a encore impressionné par son attitude et sa détermination. C’est très encourageant. » 

Quant à Rebecca Marino, qui a remporté un titre en 2022 et gagné 80 rangs en 11 mois (près de 200 places au cours des deux dernières années), chaque échelon gagné au classement est une victoire pour cette athlète qui revient de loin, on le sait.  

Photo : Instagram / @beccamarino90 

Cependant, en s’approchant du Top 50, ce sera sans cesse plus difficile. Toutefois, plus rien ne le surprend dans le cas de la résiliente Britanno-Colombienne. 

« Rebecca va entamer 2023 dans une meilleure position… elle n’aura plus à passer par les qualifications de certains tournois et entrera dans les tableaux principaux des tournois du Grand Chelem. Son calendrier sera moins chargé. Je pense sincèrement qu’elle peut continuer de progresser. » 

En décembre, Marino a passé quelques semaines au Mexique à se préparer avec son nouvel entraîneur, Bruno Echegaray. Cet ancien joueur mexicain a déjà travaillé avec d’autres Canadiennes comme Stéphanie Dubois, Marie-Ève Pelletier et Françoise Abanda. 

Nouvel entraîneur aussi pour Adreescu, qui annonçait fin novembre le début d’une association avec son compatriote Christophe Lambert, qui était jusqu’à tout récemment directeur de la performance pour le tennis néo-zélandais. 

Photo : Agigail Dougherty / Stuff 

En fait, il s’agit de la reprise d’une association, les deux ayant travaillé ensemble lorsque Bianca était aux portes de l’adolescence. « Christophe a occupé plusieurs postes pour Tennis Canada, tant dans les provinces maritimes qu’à Toronto. Bianca le connaît très bien et elle croit qu’un retour aux sources lui fera du bien en reconnectant avec un entraîneur qui l’a aidée lorsqu’elle avait 12-13 ans, commente Bruneau avant de souligner un fait important. Rappelez-vous 2019. C’est en Nouvelle-Zélande que Bianca a amorcé sa formidable poussée. Je n’étais pas sur place, mais c’est Christophe qui était dans sa loge pour chacun de ses matchs. J’ai d’ailleurs parlé à Bianca il y a quelques jours et elle me disait que ça se passait déjà super bien. » 

Et Eugenie Bouchard n’a pas été oubliée. Bruneau a toujours de fréquents contacts avec la Montréalaise. « Elle est en Floride, elle s’entraîne et elle a joué beaucoup avec le groupe de jeunes joueuses qui s’y trouvent (voir la 2e partie de ce dossier sur la relève). Elle est très motivée et sera en Australie en janvier. En 2023, elle veut avancer. » 

Pour Félix et Denis : toujours plus haut ! 

Du côté masculin, Guillaume Marx était admiratif de son ancien élève, Félix Auger-Aliassime, qui s’est solidement installé dans le Top 10. Il ne pourra toutefois pas se reposer sur ses lauriers.  

« Pour Félix, le simple fait de défendre tous ses points acquis en 2022, surtout de son automne d’enfer, sera tout un défi. Mais il est devenu très confiant et je lui prédis un Top 5 et peut-être même, une finale en Grand Chelem. Pour ce qui est de Denis, j’ai aimé ce que j’ai vu après sa sortie surréaliste de l’OBN. Son dossier de 16-7 est encourageant et il sait allier son tennis offensif à un peu plus de patience en échange. Je crois qu’il réintégrera le Top 10. » 

Photo : Facebook / Équipe Canada 

Quant à Vasek Pospisil, il a loué la détermination de ce vétéran qui est passé de la 149e à la 100e place dans les deux derniers mois de l’année. « Je le vois très bien remonter dans le Top 70. Et pourquoi pas plus haut ? » 

Marx n’a pas oublié Milos Raonic dans ses prévisions de 2023. « Je l’ai eu au téléphone il y a quelques jours et il m’a assuré qu’il compte toujours revenir. Mais il a décidé de n’en parler officiellement que lorsqu’il serait assuré d’avoir un calendrier… quand il sera sûr de sa date de retour et qu’il pourra l’annoncer. De ça, on peut décoder que ce n’est pas du court terme. Mais on espère le revoir au printemps. » 

Tags