Federer, Sampras, Nadal, Agassi in exhibition match

Photo : TennisAbstract.com

Trouver les meilleurs athlètes de l’histoire du tennis, femme et homme, est devenu le passe-temps favori de tous les amateurs. Cette recherche de G.O.A.T. (Greatest of All Time) se bute toutefois à un obstacle de taille.  

Au-delà des pedigrees impressionnants des Williams, Graf, Seles, Hingis, Evert, Navratilova, King, Court, Federer, Nadal, Djokovic, Sampras, Connors, McEnroe, Rosewall et Laver, l’exercice visant à comparer des humains qui ont évolué à différentes époques sera toujours (très) aléatoire. Différents humains, différents moyens, différents entourages, différents équipements, etc. 

Photo : TennisAbstract.com 

Cela étant dit, nous ne sommes pas obligés de bouder notre plaisir et rien n’empêche d’essayer de connaître toutes ces femmes et tous ces hommes qui ont bâti ce beau sport. 

C’est ainsi qu’au début de février 2022, Jeff Sackmann s’est lancé dans une quête personnelle — et une tâche titanesque — mais dont tous les amateurs de tennis peuvent bénéficier s’ils veulent connaître un peu mieux certains athlètes du passé ou, tout simplement, en découvrir. 

Suzanne Lenglen et Bill Tillden / Photo : TennisAbstract.com 

C’est là que commence « Tennis 128 » 

Selon Sackmann, il y a de grands pans de l’histoire du tennis qui ont été perdus, oubliés ou… caricaturés. Il parle ici de champions sous-évalués, de héros locaux ou de personnages plus grands que nature. Et il s’est chargé de nous les dévoiler, particulièrement ces athlètes qui ont évolué avant ce qu’on appelle l’ère « Open », soit avant 1968. 

Il a donc décidé de consacrer un texte à chacun des 128 noms que compose son immense projet. « 128 », vous l’aurez peut-être deviné, pour le nombre de participants à un tournoi du Grand Chelem. 

Et pour se faire, il a choisi de remonter 100 ans en arrière afin de puiser dans ce qu’il jugeait être la période idéale pour atteindre sa cible. 

Stan Wawrinka et Rosie Casals / Photos : TennisAbstract.com 

Chaque personne dont il est question fait l’objet d’un texte. Et pas d’un court texte… un LONG et impressionnant résumé de carrière, assorti de statistiques, de photographies et même, quelquefois de vidéos. 

Par exemple, le numéro 126, Jean Borotra, un des fameux « Mousquetaires » du tennis français. 

Sackmann livre trois textes par semaine, les mardis, jeudis et samedis. Si tout va bien, dit-il, il devrait compléter son prodigieux survol en décembre 2022.  

Le 12 février dernier, lorsqu’il a livré le texte de sa 112e place, il a rencontré Joe Posnansky dans le cadre d’une baladodiffusion. Posnansky, que Sackmann cite comme son inspiration, est l’auteur de plusieurs livres dont le fameux « Baseball 100 ». Vous pourrez entendre leurs échanges ici.

Alternant entre les figures du passé et celles qui meulent notre présent, Sackmann vient d’atteindre le « Top 100 » et a décerné cette place à une joueuse britannique des années 1930, Dorothy Round, une athlète au nom prédestiné, avouons-le. 

Ces photos d’époque, rehaussées par la colorisation, nous transportent 90 ans en arrière.  

Au cours de sa carrière, Round a remporté trois titres de tournois du Grand Chelem. Le long texte qui lui est consacré comporte aussi quelques archives visuelles en noir et blanc et qui nous permettent de mesurer la différence du jeu sur neuf décennies. C’est un travail de recherche titanesque qui permet de relater en détail les épisodes des carrières de Round et de plusieurs autres figures du passé. 

En terminant, notons que la 101e place de ce décompte, la semaine précédente, était consacrée à une joueuse qui a abondamment fait les manchettes au cours des dernières semaines, Ashleigh Barty

Même s’il pleuvait d’ici à la fin de l’été, vous auriez suffisamment de lecture avec ce gigantesque dossier pour occuper plusieurs après-midis. 

Bianca est de retour 

Photo : Twitter 

Après une absence de six mois, Bianca Andreescu reviendra officiellement à la compétition dans le cadre du tournoi sur terre battue de Stuttgart, à compter du 18 avril. Même si la rumeur courait depuis quelques semaines, la nouvelle a été officialisée par l’organisation du Grand Prix Porsche, le 7 avril dernier. 

Le dernier match de Bianca remonte au 11 octobre 2021, au deuxième tour de cette unique version automnale d’Indian Wells. Elle s’était alors inclinée en deux manches devant Anett Kontaveit.  

Maintenant classée au 119e échelon de la WTA, la Canadienne a obtenu un laissez-passer pour le tableau principal.  

Au cours des dernières semaines, Andreescu a publié quelques photos et vidéos attestant de ses séances d’entraînement sur terre battue. Tout récemment à l’Académie Rafa Nadal, dans l’Île de Majorque, ainsi qu’il y a quelques semaines, à l’Académie IMG, en Floride. Et le moins qu’on puisse déduire de ces documents, c’est que la Canadienne semblait tout à fait heureuse d’être de retour sur les courts. 

Photo : Instagram 

La méditation a pris une grande place dans la vie de la Torontoise au cours des dernières années. Pendant cette parenthèse sportive, elle a participé à un programme spécialisé dans un institut nommé Blue Spirit, au Costa Rica, et dont elle a publié quelques photos et vidéos sur son compte Instagram. 

Pendant cette pause, en plus de se ressourcer, Andreescu a mis la main sur un autre projet qui lui tenait à cœur, devenir auteure. La jaquette de Bibi’s Got Game, qu’elle a co-écrit avec Mary Beth Leatherdale, a été dévoilée par la joueuse le 30 mars dernier. 

Dans ce livre, une nouvelle génération d’enfants découvrira celle qui a pris le monde par surprise en 2019. De janvier à septembre, cette année-là, ses exploits lui ont fait faire un bond de 102 rangs au classement mondial (de 107e à 5e) en plus de la voir remporter les prestigieux tournois d’Indian Wells, de Toronto et, surtout, du quatrième et dernier tournoi du Grand Chelem de l’année, les Internationaux des États-Unis, en triomphant de la favorite locale et légende vivante, Serena Williams. 

Ce livre visant à encourager les plus jeunes à rêver — et à croire en leurs rêves — sera lancé officiellement pendant Roland-Garros, le 31 mai prochain, à mi-chemin du tournoi. 

Et, pour celles et ceux qui suivent la joueuse depuis quelques années, vous aurez compris à la lecture du sous-titre, a story about tennis, meditation and a dog named Coco, qu’elle a fait une place à son cher petit animal de compagnie. 

Photo : HOLR media 

Après tant de péripéties et d’expériences, elle est déjà loin l’extase du titre à Flushing Meadows. Tout comme ce 5e rang mondial. 

Mais ce choc athlétique et médiatique a été suivi de tant de péripéties où blessures, pandémie, infections à la COVID-19 et introspection se sont succédé à un rythme assommant. 

Souhaitons-lui un retour en douceur, sans attentes et avec le plaisir qu’elle éprouvait lors de sa percée magique, il y a maintenant trois ans.  

Arantxa remet les pendules à l’heure 

Photo : PC 

En nomination pour l’Oscar 2022 du meilleur film, La Méthode Williams a reçu plus que sa part de louanges — dont les miennes — pour cette portion de la vie des célèbres sœurs Venus et Serena Williams. 

Il ne faut toutefois pas inclure l’ex-championne espagnole Arantxa Sanchez Vicario dans le lot des admirateurs de cette production. Car elle n’y a pas le beau rôle… Au contraire ! 

Dans une entrevue à l’émission « El Languero », de la station radiophonique espagnole « Ser », l’ex-numéro un mondiale et gagnante de quatre tournois majeurs a corrigé quelques inexactitudes quant à la séquence qui l’impliquait, en 1994, lors du tout premier tournoi professionnel de Venus Williams, alors âgée de 14 ans. Et pour simplifier les choses, disons simplement qu’elle ne paraît pas très bien. 

« Pour commencer, rappelons que ce tournoi se déroulait à l’intérieur et non à l’extérieur. Nous étions en novembre, juste avant le Masters féminin de New York », rappelle d’abord Sanchez Vicario. 

Dans ce match, la numéro deux mondiale et première tête de série de ce tournoi à San Jose, semble faire preuve de conduite antisportive au moment où elle tire de l’arrière 2-6 et 1-3 face à une adolescente de 14 ans et qui, bien sûr, lui vole la vedette. Partie au vestiaire pour déstabiliser la confiance de l’Américaine et briser son élan, elle revient après une (trop) longue pause et remonte la pente vers la victoire en remportant 11 jeux consécutifs. 

Photo : Getty 

« J’ai été dépeinte comme la très méchante dans ce film (“mala malisima”) », déplore-t-elle. « D’abord, rappelons que j’étais la favorite du tournoi. Ensuite, il est impossible que j’aie pris cette pause à 1-3. Si j’avais eu à visiter le vestiaire, ç’aurait été à 2-3. Qui plus est, le temps est compté pour une visite au vestiaire. Si j’avais pris autant de temps — comme dans le film —, j’aurais été sanctionnée. Il est vrai que j’ai gagné 11 jeux de suite et ça veut tout dire. Ensuite, j’ai remporté deux titres dans ce tournoi : le simple et le double. »  

Sans trop vouloir insister, elle conclut : « Mais que voulez-vous… c’est Hollywood et il fallait créer une histoire avec de l’attrait. » 

Ultimement, Sanchez Vicario n’a aucune rancœur à l’endroit de la joueuse qui l’incarnait à l’écran.  

Photo : Instagram 

« Elle est blonde, mais on lui a teint les cheveux en noir pour qu’elle me ressemble. Mais je ne la connais pas et je ne peux dire du mal de cette personne. » 

Lors de ce segment, le personnage de Sanchez Vicario est joué par Marcela Zacarias, une Mexicaine de 28 ans, actuellement classée 205e à la WTA et qui évolue habituellement dans les tournois de niveaux W15 à W80. Son meilleur résultat des dernières années se révèle un deuxième tour au récent tournoi de Monterrey (remporté par Leylah Fernandez). 

Bravo… maman ! 

Photo : WTA 

Pendant que la majorité des yeux étaient tournés du côté de Charleston, où quatre membres du Top 10 de la WTA participaient au tournoi le plus relevé, c’est à Bogota, en Colombie, qu’une histoire autrement impressionnante s’écrivait. 

Une double histoire, en fait. 

Dans une finale opposant deux joueuses issues des qualifications, l’Allemande Tatjana Maria a battu la Brésilienne Laura Pigossi 6-3, 4-6 et 6-2, en 2 h 30, et remportait ainsi le deuxième titre de sa carrière. Son 237e rang mondial fait d’elle la joueuse la moins bien classée de la WTA à gagner un tournoi depuis Margarita Gasparyan (299e) à Tachkent en 2018. 

Mais surtout, elle était la première maman de deux enfants à enlever un titre. Dans ce siècle ! 

Les derniers instants du match et les minutes qui ont suivi étaient, vous le devinez, bien touchants. 

Née Tatjana Malek, la joueuse a épousé son entraîneur Charles Maria. La petite Charlotte est née en 2013. Une petite sœur, Cécilia, l’a rejoint dans cette jolie cellule familiale en 2021.  

Ah oui, soulignons en terminant que cette belle semaine en Colombie fera bondir la joueuse de 34 ans de la 237e à la 114e place. 


Courriel : privard@tenniscanada.com 

Twitter : @paul6rivard 

Pour suivre tous nos Canadiens à la trace, c’est ici.

Tags