Malgré la défaite, le Canada a gagné la reconnaissance, écrivait-on dans le commentaire après la Coupe Davis par Rakuten, ce que confirme nul autre que Rafael Nadal, héros national dans le triomphe de l’Espagne en finale et qui a accumulé une fiche parfaite de huit victoires au cours de la semaine.

« Le Canada possède une équipe incroyable qui va être longtemps imbattable, car elle est forte de plusieurs façons et sur différentes surfaces », de dire Rafa en conférence d’après match.

Le numéro un incontesté de cette sixième conquête de la Coupe Davis pour l’Espagne, a eu de très bons mots à l’égard de Denis Shapovalov devant qui il a eu le dessus 6-3 et 7-6(7) pour marquer le point de championnat.

« Denis est spécial. Il possède beaucoup de choses qui ne s’apprennent pas, vous savez. Tu l’as ou pas, et lui, il l’a ! », complimente-t-il.

Le respect est réel. Avec la pression de la semaine et la fatigue de l’année, Rafa voulait vraiment en finir.

« Une troisième manche aurait été très intéressante. Rafa ne jouait pas son meilleur tennis », de raconter Martin Laurendeau, en studio à Radio-Canada dans le rôle d’analyste de la webdiffusion.

Dans tout ce qui s’est dit ou écrit, et sachez que c’est beaucoup avec la polémique entourant cette Coupe modèle 2.0, le prix de la plus juste analyse revient à Louis Borfiga, l’architecte des succès canadiens qui ne dérougissent pas cette année.

« Ce n’est pas une formule Coupe Davis, mais une nouvelle épreuve qui est née », a-t-il commenté pour cesser les comparaisons entre jadis et dorénavant.

Dans cet entretien avec L’Équipe, c’est avec modestie qu’il réagit aux réussites.

« La satisfaction est d’avoir mis en place les bonnes méthodes », révèle-t-il.

Cette finale, avec les autres premières en série pendant la semaine par les talents de Tennis Canada, en n’oubliant pas bien sûr la formidable percée de Bianca Andreescu, fait de 2019 une année littéralement d’exception.

« Après Milos, Vasek et Eugenie, une nouvelle génération nous arrive plus vite que je pensais », admet-il.

CE QU’ILS ONT AUSSI DIT

« Incroyable Roberto (Bautista Agut était de retour après les funérailles de son père). Rafa est unique au monde. Pas une fois il n’a pu se coucher avant trois heures à cause des horaires ».

— Sergi Bruguera, capitaine de l’Espagne.

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« C’est difficile et cela l’est doublement dans la défaite. Nous avons une équipe complète et capable de jouer du tennis de haut niveau. C’est un effort d’équipe. C’est une décision d’équipe. Il faut être prêt ».

— Vasek Pospisil, à propos de son remplacement en finale malgré sa fiche de 3-1 en simple.

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« C’est plus stressant d’être spectateur que sur le terrain ! ».

— Martin Laurendeau, qui compte 30 ans à la Coupe Davis, dont 12 à titre de capitaine.

DES NOUVELLES DE MILOS RAONIC

Il était à Boston la semaine passée pour soigner son dos et il n’a pas touché à une raquette depuis un mois.

LES GRANDS DEVOIRS À FAIRE

Au sujet maintenant de ces finales à 18 nations à Madrid, force est d’admettre que malgré le brio du Canada, des ajustements s’imposent.

Il faut absolument changer les horaires, car plusieurs se sont terminés après minuit, notamment la rencontre entre l’Italie et les États-Unis qui a pris fin à 4 h 04.

Si tout va pour les rencontres de l’Espagne, il y a assurément un problème, car les gradins étaient souvent vides pour les autres nations.

Un resserrement des règles s’impose pour éviter des situations comme un forfait en double (du Canada) ou un abandon à 1-0 quand l’issue est décidée.

Comme on retourne à Madrid l’an prochain, il faudra aller ailleurs éventuellement, une Coupe du monde ne pouvant pas toujours favoriser le même pays.

Bref, un an ne sera pas trop long pour corriger ce qui ne fonctionne pas.

À FAIRE ICI

Au Québec, un réseau francophone devra s’investir.

L’intérêt ne ment pas. Sans publicité, n’ayant obtenu les droits pour la webdiffusion que la veille de la finale, Radio-Canada a obtenu son meilleur achalandage depuis les Jeux olympiques de 2018 de Pyeongchang.

PLACE À LA TRÈS GRANDE QUESTION

Avec la Coupe Laver de Roger Federer en septembre (elle aura lieu à Boston l’an prochain), cette Coupe Davis et la nouvelle Coupe ATP pour entreprendre 2020, il y a-t-il trop de compétitions par équipe pour que les trois survivent ?

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