La dernière édition des Internationaux des États-Unis à être présentée sans un toit rétractable au-dessus du stade Arthur-Ashe a été la scène de deux déroulements dramatiques – le simple masculin et féminin.

Malgré les défaites prématurées d’Andy Murray (Kevin Anderson) et de Rafael Nadal (par Fabio Fognini, le fiancé de Flavia Pennetta), la logique a été respectée au tableau masculin. Novak Djokovic (1er) et Roger Federer (2e) ont été les vedettes d’une finale divertissante, quoique prévisible.

Alors qu’on s’attendait à cette finale masculine, la finale des femmes était probablement la plus surprenante des 100 dernières années. Un match de championnat entre deux Italiennes dans la trentaine – la 26e mondiale Flavia Pennetta et la 43e Roberta Vinci – n’aurait sans doute pas été imaginé même par un groupe de marins saouls à Napoli. Il n’y a probablement pas d’explication plus logique d’expliquer cette finale que le haussement d’épaules de Vinci après son triomphe aux dépens de Serena Williams en demi-finale.

Lors de la finale, à l’instar de chez les hommes, c’est la meilleure joueuse qui a gagné. Pennetta, dont la fiche comprend six quarts de finale de Grands Chelems et un meilleur classement à vie de 10e, a vaincu Vinci, quart de finaliste à deux reprises en Grands Chelems et un 11e rang à ses beaux jours, en deux manches de 7-6(4) et 6-2.

Serena Williams

Avec le recul, il est facile de comprendre que Williams, qui était la grande favorite alors qu’elle tentait de devenir la première à remporter un Grand Chelem d’une année depuis Steffi Graf en 1988, n’était pas à l’aise avec tout le battage médiatique entourant sa quête. Plus d’une fois avant le tournoi, elle avait même avoué qu’elle avait hâte que la quinzaine des Internationaux des États-Unis soit terminée – la preuve qu’elle ressentait beaucoup de pression.

Toutefois, personne ne s’attendait à ce que cette quête soit stoppée par Vinci, une joueuse de 5 pieds 4 pouces solide au filet et utilisant un revers coupé à une main, en demi-finale.

La nervosité a cependant eu raison de Williams et Vinci a réussi à rester calme malgré l’ambiance électrique du stade Arthur-Ashe. Chapeau d’avoir eu raison de Williams 2-6, 6-4 et 6-4.

Le lendemain, il était clair que Pennetta allait remporter les grands honneurs. Elle avait auparavant battu Sam Stosur (22e), Petra Kvitova (5e) et Simona Halep (2e). Nerveuse en début de match, elle a fait taire ses papillons et était indubitablement trop forte pour Vinci. Après une première manche chaudement disputée, Vinci n’a pu cacher les signes de fatigue à la suite de sa victoire de la veille contre Williams et une remontée semblait impensable.

Pennetta, 33 ans, a été récompensée pour une carrière qui l’a vue occuper le Top 50 durant 14 saisons consécutives. Cependant, son seul triomphe s’approchant un tant soit peu de ce sacre à Flushing Meadows a été obtenu en 2014, à Indian Wells.

Toutefois, elle avait au moins atteint les quarts de finale de cinq de ses six derniers Internationaux des États-Unis – notamment un carré d’as il y a deux ans. Franchir deux étapes de plus n’était donc pas impensable pour cette tenace Italienne.

Sa victoire surprise démontre simplement qu’il faut savoir saisir les occasions. Serena Williams n’était plus dans le décor et Pennetta en a profité.

Son triomphe invraisemblable n’est pas un phénomène unique des dernières années au tennis féminin. En effet, à l’âge de 28 ans, Marion Bartoli a conquis les grands honneurs de Wimbledon en 2013.

On pourrait se demander si des joueuses comme Caroline Wozniacki et Jelena Jankovic, qui ont occupé le sommet du classement mondial, mais n’ont toujours pas gagné un Grand Chelem, ou comme les numéros deux Agnieszka Radwanska et Halep, pensent que Pennetta est passée en avant de la file.

Genie Bouchard

Même Eugenie Bouchard, après sa magnifique victoire contre Dominika Cibulkova au troisième tour et avant le terrible incident dans les vestiaires, aurait eu une chance de récolter le trophée si Williams avait été aussi vulnérable qu’elle a été en demi-finale.

Toutefois, on ne peut battre que les joueuses qui se présentent sur le terrain et Pennetta, très populaire auprès des compétitrices, a été récompensée pour ses efforts.

Maintenant, plus que jamais, elle pourra profiter de sa bourse de 3,3 millions de dollars (US), moins la large part du gouvernement italien, surtout après l’annonce de sa retraite. Elle réside officiellement à Verbier, en Suisse, qui est plus tendre en ce qui concerne les impôts.

Novak Djokovic placer probablement ses gains de 3,8 millions – comprenant son boni de 500 000 $ du Circuit US Open – dans une institution financière de Monte-Carlo, où il habite.

Dimanche, après une interruption par la pluie de trois heures, Djokovic a vaincu Federer 6-4, 5-7, 6-4 et 6-4 pour récolter son 10e titre de Grands Chelems et son deuxième à New York.

Roger Federer

Tous les spectateurs au stade Arthur-Ashe semblaient espérer que Federer ajoute une 18e couronne à sa feuille de route, mais il a simplement été déjoué par Djokovic.

Malheureusement pour les partisans de Federer, le match ressemblait étrangement à la finale de Wimbledon lors de laquelle Djokovic a aussi remporté les manches un, trois et quatre pour arracher la victoire.

C’est difficile de ne pas être triste pour Federer. Aussi bon soit-il et après avoir connu une excellente saison, Djokovic est tout simplement supérieur. D’un autre côté, Federer a déjà été le dominateur. De 2004 à 2009, il a battu Andy Roddick quatre fois en finales de Grands Chelems – trois fois à Wimbledon et une fois à Flushing Meadows. Federer a maintenant perdu aux mains de Djokovic dans trois des six dernières finales des Grands Chelems.

Federer, qui a terminé un 16e cycle de Grands Chelems sans en manquer un seul – 64 tournois –, possède encore des chances de mettre la main sur le numéro 18. Cependant, il pourrait avoir besoin que quelqu’un élimine Djokovic de son chemin, tout comme Vinci l’a fait chez les femmes en surprenant Williams.

Félix et Denis s’illustrent en double

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Photo: Mauricio Paiz

Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov sont les champions du double des Internationaux juniors des États-Unis après avoir eu raison des Américains Brandon Holt (le fils de Tracy Austin) et Riley Smith en deux manches de 7-5 et 7-6(3).

Auger-Aliassime, 15 ans, participait à son premier tournoi du Grand Chelem, tandis que Shapovalov, 16 ans, en était à son troisième. Ils se joignent à cinq autres jeunes Canadiens qui ont remporté au moins un titre de double en Grands Chelems – Jocelyn Robichaud (3), Sébastien LeBlanc (2), Sébastien Lareau (2), Greg Rusedski (1) et Frank Dancevic (1).

Auger-Aliassime, de Montréal, et Shapovalov, de Richmond Hill, en Ontario, se concentrent sur le simple, mais possèdent le talent pour briller en double.

Shapovalov, Auger-Aliassime

Cette photo a été prise après leur victoire au deuxième tour, mercredi dernier. On sent le plaisir qu’ils éprouvent à prendre la pose.

Auger-Aliassime et Shapovalov sont des joueurs très prometteurs sur la scène internationale. Les États-Unis surpassent peut-être le Canada en nombre de joueurs avec Taylor Fritz, Tommy Paul, Reilly Opelka, Frances Tiafoe, Stefan Koslov, Michael Mmoh et William Blumberg, mais les qualités d’Auger-Aliassime et de Shapovalov se comparent à celles de la crème de la crème.

Ailleurs sur la planète

Rafa Nadal

C’est cette semaine qu’ont lieu les demi-finales du Groupe mondial de la Coupe Davis. À Glasgow, en Écosse, la Grande-Bretagne accueille l’Australie, tandis que l’Argentine sera la visiteuse à Bruxelles, en Belgique.

Il est fort probable qu’Andy Murray et que James Ward soient les joueurs de simple pour les Britanniques, alors que l’Australie aura le choix entre Lleyton Hewitt, Sam Groth, Thanasi Kokkinakis et Bernard Tomic.

Le capitaine belge devrait faire appel à David Goffin et à Steve Darcis, tandis que les Argentins, en l’absence de Juan Martin del Potro et de Juan Monaco, blessés, pourraient se tourner vers Leonardo Mayer, Federico Delbonis, Carlos Berlocq et Diego Schwartzman.

Plus près de chez nous, la populaire Coupe Banque Nationale se déroule cette semaine au PEPS de l’université Laval, à Québec. La favorite de l’épreuve est l’Américaine Madison Keys, 18e mondiale. Viennent ensuite la Croate Mirjana Lucic-Baroni, 104e, et l’Allemande Mona Barthel, 48e, qui a déjà été éliminée.

Dancevic

Le Sobeys Stadium de Toronto est l’hôte du Futures Tevlin, une épreuve masculine de l’ITF dotée d’une bourse de 15 000 $. Le favori Frank Dancevic est sur une magnifique lancée – il a remporté les Futures des deux dernières semaines à Calgary et au club Donalda, à Toronto. Dancevic, qui célèbrera son 31e anniversaire de naissance le 26 septembre, a maintenant signé 12 victoires consécutives.

À l’intérieur des Internationaux des États-Unis

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Ce panneau situé à la porte est du Centre national de tennis Billie Jean King exprime probablement ce que des milliers d’amateurs ressentent.

Photo en vedette: Mauricio Paiz

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