auger-aliassime finishes forehand wimbledon

C’est une photo de Félix Auger-Aliassime, même s’il a perdu 6-7(5), 6-4, 7-6(9) et 7-6(5) face à l’Américain Maxime Cressy au premier tour de Wimbledon, mardi.

Dans le monde du tennis, Auger-Aliassime est considéré comme l’un des meilleurs joueurs, athlètes et bons gars. C’est aussi un joueur très photogénique en action. Puisqu’il a été éliminé du tournoi et que c’est la dernière occasion de le mettre en vedette durant la prochaine quinzaine, il semblait approprié de lui accorder cette place.

Affronter Cressy, un joueur qui privilégie les enchaînements service-volée, aurait été un grand défi pour tous les joueurs du tableau. L’Américain de 25 ans, qui venait de prendre part à la finale à Eastbourne, possède un puissant service et une volée précise qui ne sont pas faciles à gérer. Il y a aussi un aspect casse-cou dans son jeu, notamment la façon dont il frappe ses deuxièmes balles de service à plus de 193 km/h.

Un de ces services a d’ailleurs mené à un point critique du match lorsqu’il en a réalisé un à 203 km/h, qu’Auger-Aliassime n’a pu remettre en jeu, pour prendre les devants 10-9 au jeu décisif de la troisième manche. Auger-Aliassime a commis une double faute au point suivant et le vent venait de changer de côté en faveur de l’Américain.

Auger-Aliassime a mentionné, à propos de la témérité de Cressy sur son deuxième service : « Je l’ai regardé jouer la semaine dernière et je savais que c’était ce qu’il faisait. J’ai essayé de varier ma position sur ses premières et ses deuxièmes balles, soit pour me donner plus de temps, soit pour couper les angles. Parfois, ça fonctionnait et je réalisais de bons retours. Mais cela ne m’a pas surpris. Ce qui m’a impressionné, c’est qu’il a commis très peu de doubles fautes (neuf) et que, surtout dans les moments importants, il a servi tout aussi fort, et parfois sur la ligne. Il a pris des risques et cela a fonctionné presque tout le temps. »

Photo: Martin Sidorjak

Au cours du duel, Cressy a fait ses enchaînements service-volée 120 fois et a gagné le point 88 fois, notamment sur le dernier point qui a mis un terme à la rencontre après une bataille de quatre heures et dix minutes.

Avant le match, Auger-Aliassime avait prédit que l’issue se jouerait probablement sur quelques points seulement, et il avait raison. « Cette année, j’ai eu des matchs qui ont tourné sur quelques points seulement et les choses allaient en ma faveur. J’ai atteint les quarts de finale des Internationaux d’Australie, mais j’ai bien failli perdre au deuxième tour [un gain de 7-6(4), 6-7(4), 7-6(5) et 7-6(4) aux dépens d’Alejandro Davidovich Fokina]. Aujourd’hui, je n’ai perdu que par quelques points. Je pense que je dois apprendre à ne pas vivre sur la corde raide, que je dois trouver un moyen de gagner plus facilement contre des gars qui exigent un très bon niveau comme lui (Cressy). »

Faisant momentanément fi de sa déception, il a ajouté avec humour : « J’espère qu’il fera partie des têtes de série l’an prochain et que je n’aurai pas à l’affronter au premier tour. »

À propos du service de l’Américain, Auger-Aliassime a mentionné : « Je savais un peu à quoi m’attendre, mais la qualité de son service est impressionnante. Je dirais qu’il est au même niveau que John Isner, Milos (Raonic) et (Reilly) Opelka. »

Photo: Martin Sidorjak

La saison sur gazon d’Auger-Aliassime n’est pas terminée, car le Canadien participera au tournoi de Newport, au Rhode Island, à compter du 11 juillet. Il fera le saut sur le ciment la semaine du 1er août à Los Cabos, au Mexique, juste avant l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers à Montréal.

Photo: Martin Sidorjak

De retour dans l’enceinte du All England Lawn Tennis Club où il a atteint la demi-finale en 2021, Denis Shapovalov a mis un terme à sa séquence de six défaites — y compris trois de suite sur le gazon — en prenant la mesure du Français Arthur Rinderknech en cinq manches de 6-1, 6-7(6), 6-7(4), 6-4 et 6-1.

Ces deux manches de 6-1 en disent long sur sa domination — les choses auraient été un peu plus simples s’il avait eu quelques chances de plus dans les deux décisifs. Il était quand même mené par un bris au quatrième acte, mais a immédiatement répliqué pour niveler la marque et prendre les rênes bien en main.

Shapovalov a remporté 86 pour cent de ses premières balles de service et 63 pour cent de ses deuxièmes. Il a également concrétisé 7 de ses 15 balles de bris comparativement à une sur six pour Rinderknech. « Je pense que j’ai très bien commencé le match, commentait Shapovalov. J’aimerais, bien sûr, effacer certaines doubles fautes et reprendre certaines décisions dans les deux manches que j’ai perdues. Mais c’est ça le tennis et j’y vais pour mes services. Cela va donc se produire. J’ai quand même l’impression que j’étais le meilleur joueur sur le terrain.

« Cela me donne évidemment confiance. Des matchs comme celui-là changent toujours ta perspective. C’est pour ça que j’adore les tournois du Grand Chelem. Je plaisante avec mon équipe — je crois que je commence à aimer les matchs de cinq manches. J’aime les longues batailles et le fait d’avoir le temps de trouver des solutions. »

Photo: Martin Sidorjak

Sa prochaine rencontre sera jeudi contre Brandon Nakashima, 56e mondial. Il s’agira d’un premier affrontement entre Shapovalov et l’Américain. « Je l’ai déjà vu, mais je n’ai jamais joué contre lui. Il a l’air d’un joueur solide ; il n’a pas vraiment de lacunes. Un bon service. Cela devrait être un match intéressant. Je suis simplement heureux de m’en être sorti aujourd’hui et d’avoir la chance de disputer un autre match. »

bianca waving at crowd after win
Photo: Martin Sidorjak

Alors qu’Auger-Aliassime et Shapovalov livraient de chaudes luttes, Bianca Andreescu était en parfait contrôle de la situation, éliminant la qualifiée Emina Bektas 6-1 et 6-3 en moins d’une heure.

La supériorité d’Andreescu s’est manifestée dans son ratio coups gagnants/fautes directes de 28/9 comparativement à 11/13 pour l’Américaine. « Je pense que j’ai bien servi, que j’ai bien retourné et j’étais très concentrée, analysait-elle. Je n’ai ni sous-estimé ni surestimé mon adversaire. »

Il est difficile de croire qu’une championne des Internationaux des États-Unis (2019) qui a déjà occupé le quatrième rang mondial n’ait jamais gagné un match au tableau principal de Wimbledon avant cette année. « Je parlais justement à mon préparateur physique (Abdul Sillah) à propos de mon premier Wimbledon (2017). C’était génial. J’avais dominé mes trois matchs de qualification à l’autre site (Roehampton). J’arrive sur le site principal (un premier tour contre la Slovaque Kristina Kucova) et je perds tous mes moyens. Je me souviens que je ne pouvais pas mettre un coup droit en jeu. Remporter une première victoire signifie donc beaucoup pour moi. »

Photo: Martin Sidorjak

Jeudi, au deuxième tour, Andreescu croisera le fer avec la Kazakhe Elena Rybakina (17e). « Je sais que Rybakina sert bien. Jouer contre Bektas a donc été une bonne pratique. Je pense que je devrai m’attendre à un match plus difficile en ce qui concerne les échanges et la vitesse. Je me suis entraînée avec elle quelques fois, je sais donc un peu comment elle frappe, (mais) pas sur le gazon. Mais je sais qu’elle se bat très fort et que je devrai me battre encore plus fort. »

Photo: Martin Sidorjak

Photo de l’article : Martin Sidorjak

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