Avec le recul, 2023 n’a pas été un grand cru pour les Internationaux d’Australie. La raison principale étant les joueurs qui n’ont pas joué du tout ou qui ont performé en deçà des attentes et qui étaient les grands absents de la deuxième semaine.

Chez les femmes, il s’agit d’Iga Świątek (1re), d’Ons Jabeur (2e), de Jessica Pegula (3e) et de Caroline Garcia (4e), toutes éliminées avant les quarts de finale, sauf Pegula.

Le volet masculin était désespérément à la recherche d’une menace légitime pour le tout puissant Novak Djokovic. Toutefois, le champion en titre Rafael Nadal est tombé au deuxième tour, Carlos Alcaraz, le numéro un mondial et champion des Internationaux des États-Unis n’a pas participé du tournoi en raison d’une blessure à la jambe, et Holger Rune, qui avait eu raison de Djokovic lors de la finale à Paris en novembre, a subi un revers aux mains d’Andrey Rublev en huitième de finale.  

Il y a également eu le retrait de Nick Kyrgios (genou gauche), ainsi que les défaites prématurées de la deuxième tête de série Casper Ruud, de Félix Auger-Aliassime (6e) et de Taylor Fritz (8e), qui s’étaient illustrés à la fin de 2022.

Aryna Sabalenka follows through on a forehand.
Photo : Martin Sidorjak

Le point positif pour l’épreuve féminine est qu’Aryna Sabalenka a fait fondre les souvenirs déprimants des grands noms estompés en offrant un magnifique spectacle en finale. Elle y a battu la championne en titre de Wimbledon, Elena Rybakina, en trois manches palpitantes de 4-6, 6-3 et 6-4. La Biélorusse de 24 ans a conquis plus d’un cœur avec son histoire et sa personnalité attachante.

Ses difficultés aux Internationaux d’Australie il y a un an — six doubles fautes dans un seul jeu comparativement à sept seulement lors de la finale — ont fait en sorte que son triomphe est devenu un conte de fées.

Novak Djokovic follows through on a smash.
Photo : Martin Sidorjak

Dimanche soir, la Rod Laver Arena était le lieu de rendez-vous par excellence pour la finale entre Djokovic et Stefanos Tsitsipas. Malheureusement, ce match ultime n’a pas été aussi spectaculaire que la finale féminine. Djokovic, qui semblait remis de son problème à l’ischiojambier gauche, a atteint un niveau inaccessible pour le Grec de 24 ans, ou pour quiconque dans cette compétition.  

Il a eu raison de Tsitsipas en des comptes de 6-3, 7-6(4) et 7-6(5), et la signification historique de sa victoire — 10 titres à Melbourne, 22 en tournois du Grand Chelem et un retour au sommet du classement mondial — a éclipsé ce qui s’est passé sur le court.

LES CANADIENS À MELBOURNE

BIANCA ANDREESCU : Le plus grand mystère parmi les Canadiens a été Andreescu et sa défaite de 2-6, 7-6(7) et 6-4 au deuxième tour contre la qualifiée espagnole Cristina Bucsa, 100e mondiale. Au tour précédent, elle avait dominé la 25e tête d’affiche, Marie Bouzkova, en deux manches de 6-2 et 6-4.  

Andreescu a bien amorcé son duel contre Bucsa, mais a progressivement perdu son tennis agressif et sa confiance. Cette défaite est devenue encore plus obscure lorsque Bucsa s’est ensuite inclinée 6-0 et 6-1 face à la numéro un mondiale Iga Świątek.

Bianca Andreescu follows through on a backhand.
Photo : Martin Sidorjak

EUGENIE BOUCHARD : En forme et motivée pour commencer la nouvelle année, elle a perdu au premier tour des qualifications (6-2, 1-6, 6-4) contre la jeune Ashlyn Krueger. Treize ans après sa première participation au volet junior à Melbourne Park, Bouchard est revenue en force après une manche initiale peu convaincante et semblait prête à indiquer la sortie à l’Américaine. Elle a eu une balle de bris et une volée face à 4-4 dans la dernière manche, mais a raté son coup.  

Krueger a tenu bon et a sauté sur l’occasion pour ravir le service de la Canadienne au jeu suivant, anéantissant les espoirs de Bouchard. Après avoir franchi un tour de qualification la semaine précédente à Auckland, Bouchard a dû se retirer en raison d’une intoxication alimentaire, ce qui n’est pas une préparation idéale pour les Internationaux d’Australie.       

GABRIELA DABROWSKI : Une quinzaine décevante pour la septième meilleure joueuse de double du monde. Dabrowski et sa partenaire mexicaine Giuliana Olmos, qui étaient les troisièmes têtes de série du double féminin, ont plié l’échine 7-5 et 6-2 face à Caroline Dolehide et à Anna Kalinskaya au troisième tour. Elles avaient toutefois signé une belle victoire au tour précédent contre les Suissesses Belinda Bencic et Jil Teichmann.

En double mixte, Dabrowski et l’Australien Max Purcell, huitièmes têtes d’affiche, ont subi la défaite au deuxième tour aux mains des Australiens Lisette Cabrera et John-Patrick Smith.

Leylah Annie Fernandez prepares to hit a slice.
Photo : Martin Sidorjak

LEYLAH FERNANDEZ : Après n’avoir concédé que quatre jeux en deux matchs à Auckland — en préparation pour les Internationaux d’Australie —, Fernandez a perdu 6-4 et 6-2 contre la puissante gauchère belge Ysaline Bonaventure.  

Au deuxième tour de Melbourne, elle a plié l’échine 7-6(5) et 7-5 face à la quatrième tête de série Caroline Garcia après avoir mené 4-0 au jeu décisif et avoir eu une balle de manche au deuxième acte. Deux tours plus tard, c’est une Gracia nerveuse qui a subi un revers de 7-6(3) et 6-4 aux mains de Magda Linette, 45e mondiale. Dommage pour Fernandez, qui jouait assez bien pour dupliquer le parcours de Linette et accéder au carré d’as si elle avait battu Garcia.  

REBECCA MARINO : Marino, qui possédait une fiche d’une victoire et une défaite contre Zhu Lin, a été dominé (6-2 et 6-4) par la précision et la rapidité de frappe de la Chinoise au premier tour. Zhu, 87e mondiale, s’est allègrement dirigée vers le quatrième tour, battant au passage Teichmann (32e) et Maria Sakkari (6e).

KATHERINE SEBOV : Révélation canadienne des Internationaux d’Australie de 2023, la Torontoise de 24 ans a réussi à franchir les tours de qualification grâce à des gains aux dépens de la Tchèque Linda Noskova, 58e mondiale et finaliste la semaine précédente à Adélaïde, l’Australienne Priscilla Hon, 170e, et la Suissesse Simona Waltert, 128e.  

Sebov a vécu de grandes premières : première participation au tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem, première incursion dans le Top 200 (190e) et première expérience dans le stade principal d’une épreuve du Grand Chelem, la Rod Laver Arena, où elle est tombée 6-3 et 6-0 face à Garcia.

CAROL ZHAO : En quête d’une première présence au tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem, Zhao a subi une défaite crève-cœur de 6-7(4), 6-4 et 7-6[10-2] aux mains de la Française Clara Burel. Il est rare qu’un match prenne une tournure aussi dramatique que celui-ci. Zhao se dirigeait vers la victoire alors qu’elle menait 4-0 et était à un point de faire 5-0 à la deuxième manche.  

Tout semblait perdu pour la Française, mais Zhao a alors raté un coup droit de routine et cela a revigoré Burel à tel point qu’elle a gagné six jeux consécutifs pour forcer la tenue d’une manche décisive. Elle a ensuite dominé le jeu décisif de la manche ultime.  

Felix Auger-Aliassime follows through on a backhand.
Photo : Martin Sidorjak

FÉLIX AUGER-ALIASSIME : Il n’a jamais réussi à trouver sa vitesse de croisière en Australie. À Adélaïde, il a perdu au premier tour contre l’Australien Alexei Popyrin, 113e mondiale, puis a été surpris 4-6, 6-3, 7-6(2) et 7-6(3) par le Tchèque Jiri Lehecka au quatrième tour des Internationaux d’Australie.  

Peut-être qu’en raison de sa participation aux Finales de la Coupe Davis ainsi qu’à un tournoi de démonstration à Dubaï juste avant Noël, il n’était pas aussi frais et dispo qu’il l’aurait souhaité pour le tournoi du Melbourne Park.

GABRIEL DIALLO : Au cours des six derniers mois, le Montréalais de 21 ans a fait des progrès étonnants, passant du 669e échelon au début d’août au 227e avant les qualifications des Internationaux d’Australie.  

Diallo a croisé le fer avec Aleksandar Vukic au premier tour des épreuves préliminaires et a eu quatre balles de bris lors des deux premiers jeux au service de son adversaire. Il n’en a concrétisé aucune et Vukic, qui s’est qualifié, n’a eu besoin que d’un seul bris dans chaque manche pour se sauver avec un gain de 6-3 et 6-4. Diallo a été plongé dans le grand bain pour la première fois et a ainsi acquis une solide expérience.

ALEXIS GALARNEAU : Le Lavallois de 23 ans a participé aux qualifications d’un tournoi du Grand Chelem pour la première fois et a franchi le tour initial grâce à un gain de 7-6(5) et 6-2 aux dépens du Britannique Ryan Peniston.

Au deuxième tour, il a remporté la première manche contre Juan Pablo Varillas sur sa cinquième balle de manche, mais le Péruvien a commencé à être plus constant en fond de terrain. C’est ce qui a fait la différence dans le résultat de 6-7(8), 6-3 et 6-4. Galarneau avait tous les coups, mais Varillas a joué avec un peu plus de cran dans les moments importants.

VASEK POSPISIL : Après que Pospisil a fait une poussée en fin de saison — remportant notamment le Challenger Banque Nationale de Drummondville — pour obtenir une entrée directe au tableau principal, le tirage au sort l’a placé face à son compatriote Auger-Aliassime au premier tour. Il a bien amorcé le duel, prenant une avance de 5-0 au premier acte avant de commencer à souffrir de crampes aux jambes à 5-4 dans la deuxième manche.  

Il a tellement transpiré, qu’il a dû change de chandail à huit reprises avant de s’incliner 1-6, 7-6(4), 7-6(3) et 6-3. La (mal)chance du tirage et son problème de crampes ont rendu la situation très frustrante pour Pospisil.

Denis Shapovalov follows through on a serve.
Photo : Martin Sidorjak

DENIS SHAPOVALOV : Il a atteint le troisième tour avant d’être éliminé par la sixième tête de série Hubert Hurkacz en cinq manches de 7-6(3), 6-4, 1-6, 4-6 et 6-3. Un mauvais sixième jeu dans la cinquième manche a brisé son élan.  

C’est toujours difficile de gagner après avoir concédé les deux premières manches, surtout après avoir servi à 5-4 au premier acte et avoir été à un point de mener 3-0 au deuxième engagement. Après le match, Shapovalov a admis que la nervosité avait été un enjeu.

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