Les Canadiennes, qui sont largement favorites, ont très bien suivi le plan de la première journée de la rencontre de qualification de la Coupe Billie Jean King contre la Lettonie, vendredi, à Vancouver.

Comme prévu, Leylah Annie Fernandez a aisément disposé de Darja Semenistaja en des comptes de 6-1 et 6-2, puis Rebecca Marino semblait sur le point de conclure en deux manches contre Daniela Vismane, mais la Lettone a forcé la tenue d’une manche ultime.

Marino a eu des balles de bris à 4-4 et à 5-5 dans le deuxième acte, et a mené 3-0 au jeu décisif avant que Vismane ne gagne sept des huit points suivants pour l’emporter 7-4.

La Lettone de 21 ans s’est bien accrochée et a même paru frustrer Marino par moment, qui, malgré la puissance de ses frappes, ne parvenait pas à se débarrasser de sa rivale.

La nervosité était palpable au début de la troisième manche alors que Vismane parvenait à repousser deux balles de bris au quatrième jeu. Elle a fait un travail impressionnant en se rendant à toutes les balles, en prolongeant les échanges et en défiant la puissance de Marino.

« J’ai regardé certains de ses matchs à d’autres tournois », a confié Marino à propos de Vismane. « Je sais qu’elle aime bouger et courir beaucoup et c’est le genre de joueuses avec lesquelles j’éprouve de la difficulté. Il ne faut jamais sous-estimer les joueuses négligées et c’est un peu ce qui s’est passé aujourd’hui. »

Malgré la ténacité et la constance de Vismane — elle a ouvert la porte à Marino alors qu’elle servait à 2-3. À 15-0, Vismane a vacillé, commettant des erreurs au revers et au coup droit pour se retrouver à 15-30. Marino a immédiatement saisi sa chance et a porté la marque à 15-40 grâce à un smash gagnant, puis a signé le bris en produisant un revers audacieux le long de la ligne.

Le pointage était donc de 4-2, puis elle a gagné son service pour faire 5-2. Deux jeux plus tard, Marino a servi pour le match, scellant l’issue du duel avec ses 16e et 17e aces.  

À deux reprises, plus tôt dans le match, elle avait réalisé trois aces consécutifs et son service le plus rapide a été chronométré à 200 km/h.

Photo: Joe Ng

La clé de la victoire de Marino a été sa capacité à surmonter ce que l’on pourrait qualifier de déroute lors du jeu décisif de la deuxième manche.

« Elle m’a dit de me recentrer, de me faire confiance et de faire comme si c’était un match d’entraînement », a confié Marino au sujet des conseils que lui a prodigués la capitaine Heidi El Tabakh après la deuxième manche. « C’est le genre de choses qu’elle m’a dit de faire et cela a été très utile pour trouver mon rythme. J’étais vraiment contente qu’elle trouve les mots pour me calmer et m’encourager à la troisième manche. »

Quant à Vismane, elle a parlé ainsi de sa capacité à renverser la situation à la mi-match : « À la deuxième manche, elle (Marino) a eu une baisse de régime et je me suis aussi aperçu que j’avais plus de succès sur ses premières balles de service si je reculais un peu plus. J’ai aussi essayé de changer le rythme autant que je le pouvais. »

Photo: Joe Ng

Le pointage final était de 6-3, 6-7(4) et 6-3.

Si Fernandez, 21e mondiale, est incontestablement la meilleure joueuse de la rencontre, Marino est le centre d’attraction, car elle joue dans sa cour, devants ses partisans. Il y a aussi l’anniversaire du décès de son père, Joe, qui est mort il y a deux ans, le 15 avril.

« Je pense pouvoir dire que c’était très spécial et que c’est quelque chose que je n’oublierai jamais. Je suis vraiment reconnaissante que Tennis Canada ait choisi de présenter cette rencontre à Vancouver. Je suis heureuse et très fière. Nous avons eu une foule formidable aujourd’hui — Vancouver a bien répondu à l’appel pour remplir le stade. »

Outre le jeu décisif, le seul autre moment où Marino a été hésitante est survenu lors du tout premier jeu du match, qu’elle a perdu en commettant notamment une double faute.

Quand on lui a demandé si elle craignait d’être submergée par l’occasion, elle a répondu : « J’en étais consciente. C’est pourquoi je n’ai pas voulu regarder le match de Leylah trop longtemps même si je voulais être près du terrain. Savoir qu’il y a autant de monde, l’ambiance du stade et le bruit de la foule peuvent être un peu déstabilisant. Malheureusement, j’ai commencé le match un peu lentement, mais j’ai l’impression que cela m’a permis de me calmer. J’ai toutefois réussi à trouver mon rythme au fil du match. C’était donc une très bonne sensation. Je pense que cela va m’aider pour demain, car je sais que je peux me battre même si je ne suis pas à mon meilleur niveau au départ. 

« J’étais nerveuse parce que savoir que mes amis proches et que toute ma famille (y compris sa mère Catherine et son frère Steven) étaient là signifiait beaucoup pour moi. Je pouvais vraiment les voir. Je voulais bien faire pour eux et j’étais fébrile. Je suis vraiment fière de ma performance d’aujourd’hui. »

Photo: Joe Ng

Dès le moment où elle a mis le pied sur le terrain, avant les cérémonies officielles d’ouverture, Fernandez était dans sa bulle des jours de match.

En tant que 21e mondiale, la finaliste des Internationaux des États-Unis n’avait aucune crainte contre Semenistraja, qui occupe le 389e rang.

Même si elle a gagné les cinq premiers points du duel et que Semenistraja semblait crouler sous la domination de la Canadienne, il y a eu un moment au début du match où la Lettone a menacé de rendre les choses plus compétitives. Alors qu’elle tirait de l’arrière 0-2, elle a brisé Fernandez pour faire 1-2, puis a mené 30-15 sur son service et était sur le point de niveler la marque à 2-2. Fernandez a toutefois enchaîné trois points d’affilée pour couper l’herbe sous les pieds de sa rivale.

Les choses se sont rapidement envenimées pour Seministraja et Fernandez a remporté la manche 6-1 après 23 minutes de jeu.

Le scénario a été semblable au deuxième acte, même si Seministraja est parvenue à gagner quelques échanges et a montré qu’elle avait assez de puissance dans ses coups de fond pour être une menace.

Cependant, elle n’a pas été en mesure de remporter son service une seule fois, ne parvenant à repousser que deux des neuf balles de bris de Fernandez.  

Il s’agissait d’une victoire écrasante et Fernandez n’a souri qu’une fois que Semenistraja a raté un retour de service sur la première balle de match pour mettre fin au duel de 53 minutes.

Photo: Joe Ng

Plus tard, alors qu’elle parlait de la façon dont elle voulait prendre le contrôle dès de début contre Semenistraja qui disputait sa première rencontre de la Coupe BJK, Fernandez a mentionné : « Je me souviens de ma première rencontre (en 2019, à 16 ans, à Prostejov, en République tchèque). J’étais très nerveuse et j’ai raté des coups faciles. Aujourd’hui, je voulais être agressive et lui mettre de la pression pour jouer mon jeu le plus rapidement possible. »

Elle a été expéditive et a terminé le match avec 16 coups gagnants comparativement à 5 pour Semenistraja.

Elle a également admis qu’elle s’est sentie un peu nerveuse avant le match. « Je suis toujours un peu nerveuse avant un match. C’est normal. Cela signifie simplement que nous aimons le moment et que nous voulons bien jouer. »

Photo: Joe Ng

Samedi, le Canada, qui mène 2-0, tentera de remporter la rencontre disputée au meilleur de cinq matchs lorsque Fernandez croisera le fer avec Vismane (267e). Si nécessaire, cet affrontement sera suivi du duel opposant Marino et Semenistraja, puis du double mettant en vedette Gabriela Dabrowski et Carol Zhao contre Diana Marcinkevica et Liga Dekmeijere.

L’action commence à 14 h, heure du Pacifique (17 h HE) et est diffusée sur les ondes de TVA Sports 2 et en ligne (gratuitement) à Sportsnet Now.

« De toute évidence, nous avons obtenu ce que nous voulions aujourd’hui — mener 2-0 », a résumé la capitaine El Tabakh. « La première journée d’une rencontre à la maison quand on est favori n’est jamais facile. Je pense que nos deux joueuses ont ressenti beaucoup de pression, surtout Rebecca. Mais je suis fière de la façon dont elle a géré ça — elle et Leylah. Je pense que demain (samedi), nous serons un peu plus confiantes et plus détendues. Chose certaine, nous serons prêtes. »

Photo de l’article : Joe Ng

Tags