Contrairement à ses deux premiers tours, c’est un Félix Auger-Aliassime magistral qui a rapidement éliminé Dan Evans en des comptes de 6-4, 6-1 et 6-1, samedi, pour se tailler une place en huitième de finale des Internationaux d’Australie.

Tout semblait joué d’avance dès le début de la deuxième manche. En lever de rideau, de la musique provenant du site a envahi le John Cain Arena et a grandement irrité Evans, un gars nerveux dans le meilleur des cas. « Ce n’est pas comme si c’était un peu fort, c’est comme si c’était sur le court », s’est-il plaint à l’arbitre de chair Jaume Capistol après cinq jeux.  

Auger-Aliassime a amorcé le duel en lion, remportant ses 10 premiers points au service — 8/8 sur sa première balle et 2/2 sur sa deuxième — jusqu’à ce qu’il mène 30-0 au cinquième jeu. La séquence a pris fin quand Evans, malgré la musique, a gagné trois points d’affilé pour obtenir la première balle de bris. S’en est suivi un échange de 17 coups qui s’est terminé lorsque Evans a tenté de mettre toute la gomme sur un coup droit, mais l’a finalement envoyé dans le filet.

Il a eu une autre occasion de bris à 4-4, mais Auger-Aliassime est parvenu à la repousser grâce à un point bien construit ponctué d’un coup droit gagnant.

Au jeu suivant, alors qu’il tirait de l’arrière 4-5, Evans a à son tour fait face à une balle de bris (qui était également une balle de manche) et il a choisi de faire un enchaînement service-volée. En position pour terminer le point, le Britannique de 31 ans a propulsé une volée liftée dans le filet, permettant ainsi à Auger-Aliassime de remporter la manche en 48 minutes.

Le jeu d’Evans s’est rapidement dégradé au deuxième acte alors qu’Auger-Aliassime prenait les devants 5-0.  

Le Britannique a évité le bagel, mais a rapidement été confronté à la même situation à la troisième manche — il a concédé son service à deux reprises et a raté un coup droit sur la première balle de match pour s’incliner après une heure et 53 minutes. Les statistiques montrent qu’Auger-Aliassime a gagné 91 pour cent de ses premières balles de service, a dominé Evans au chapitre des aces (16 contre 1), a produit plus de coups gagnants (40-10) et remis 56 retours en jeu contre seulement 27 pour Evans.

Photo: Martin Sidorjak

« C’est assurément l’une de mes meilleures performances en tournois du Grand Chelem », commentait Auger-Aliassime. « Ce serait difficile d’être plus satisfait que je ne le suis aujourd’hui. La première manche a été serrée. En fait, il a eu des balles de bris avant moi, et parfois, la chance est de ton côté. Puis, j’ai réussi un bon retour sur la balle de manche et je lui ai fait rater sa volée liftée. »

« Comme je servais très bien et que je sentais bien la balle, je savais que de bonnes choses allaient se passer. Cependant, je ne m’attendais pas à ce pointage. »

À son 11e tournoi du Grand Chelem, Auger-Aliassime a atteint les huitièmes de finale pour la cinquième fois de sa carrière — et c’est aux Internationaux des États-Unis de l’an dernier qu’il a obtenu son meilleur résultat en accédant à la demi-finale avant de tomber aux mains du futur champion Daniil Medvedev. Il reste prudent en pensant à qui pourrait arriver à Melbourne. « Comme tout le monde, je me projette dans l’avenir, j’ai des buts, des objectifs, mais j’essaie vraiment de rester dans le moment présent. »

« Ce n’est pas facile d’atteindre le carré d’as comme je l’ai fait aux Internationaux des États-Unis. J’ai survécu à deux matchs (contre Emil Ruusuvuori au premier tour, et Alejandro Davidovich Fokina au deuxième) que j’aurais tout aussi bien pu perdre. »

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Dimanche, il se mesurera à Marin Cilic, tombeur d’Andrey Rublev (5e) en des comptes de 7-5, 7-6(3), 3-6 et 6-3. Le Croate de 33 ans était en pleine possession de ses moyens, rugissant de satisfaction après chaque coup gagnant. Il participe à son 55e tournoi du Grand Chelem, et sa feuille de route comprend le titre des Internationaux des États-Unis de 2014 ainsi qu’une finale à Wimbledon en 2017 et une à Melbourne en 2018.

Cilic possède une fiche parfaite de trois gains contre Auger-Aliassime — sur le gazon de Stuttgart fen juin dernier, à Paris-Bercy en 2020 et à Washington en 2019. Alors qu’il occupait le 3e rang mondial en 2018, il a chuté au 47e échelon en juin 2021, mais est remonté à la 27e place cette année.

Photo: Martin Sidorjak

Le service d’Auger-Aliassime a été sensationnel et opportun lors de ses trois premières rencontres. C’est fascinant de voir combien de fois il a perdu le premier point d’un jeu pour ensuite produire un ace et ramener le pointage à 15-15. S’il parvient à maintenir ce niveau face à Cilic, cela l’aidera à neutraliser la principale arme du Croate — il a réalisé 24 aces et a remporté 85 pour cent de ses premières balles de service contre Rublev.

Photo: Martin Sidorjak

« Mon service fonctionne bien, il est de plus en plus constant », expliquait Auger-Aliassime. « Mon objectif est de pouvoir répéter cela match après match, tournoi après tournoi, sur toutes les surfaces. Je pense avoir les habiletés techniques, avoir ce qu’il faut pour être l’un des bons serveurs du circuit, et j’espère pouvoir utiliser cela à mon avantage. »

Les chances du Canadien sont de 50/50 pour dimanche, car Cilic renoue avec la puissance qui lui a permis d’être classé dans le Top 25 chaque année (sauf en 2013) entre 2009 et 2018, tandis qu’Auger-Aliassime joue le meilleur tennis de sa carrière et mérite pleinement sa place dans le Top 10.

« Je me sens bien », a-t-il dit après avoir écrasé Evans. « Je sens que je mérite la place que j’occupe en ce moment. J’ai travaillé très fort pour en arriver là. J’ai connu de très bons matchs, mais j’ai aussi vécu des creux. J’ai bien travaillé pendant la saison morte. J’ai un bon début de saison, donc je sens que je suis à ma place, que je mérite d’être au quatrième tour. »

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Dimanche (samedi soir au Canada), Denis Shapovalov croisera le fer avec la troisième tête de série, Alexander Zverev.

Shapovalov (14e) possède une fiche de deux victoires et quatre défaites contre l’Allemand, mais a gagné deux de leurs trois derniers affrontements.  

Shapovalov a dû se placer en quarantaine en arrivant à Sydney, après Noël, car il a obtenu un test positif à la COVID-19. Il a perdu son premier match contre Evans à la Coupe ATP, mais depuis, il vogue sur une séquence de six gains — Struff, Safiullin et Carreno Busta à Sydney, et maintenant Djere, Kwon et Opelka à Melbourne. Zverev a franchi les trois premiers tours sans concéder une seule manche — contre Altmaier, Millman et Albot —, mais il n’a pas affronté un joueur aussi puissant que Shapovalov, qui a perdu quatre manches jusqu’à maintenant contre des adversaires plus coriaces.

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Même s’il était la 7e tête de série comparativement à la 31e pour son rival, Matteo Berrettini n’était pas le favori, selon les preneurs de paris, contre la jeune sensation espagnole Carlos Alcaraz, vendredi. Toutefois, l’Italien de 25 ans s’est imposé 6-2, 7-6(3), 4-6, 2-6 et 7-6 [10-5] après une bataille de quatre heures et 10 minutes — un des moments forts de la quinzaine jusqu’à présent.

Photo de l’article : Martin Sidorjak

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