Felix Auger-Aliassime and Jiri Lehecka shake hands.

Photo : Martin Sidorjak

Le fait qu’un nombre inhabituel de têtes de série soient tombées si rapidement au combat aux Internationaux d’Australie de 2023 est une maigre consolation pour Félix Auger-Aliassime, après sa défaite de 4-6, 6-3, 7-6(2) et 7-6(3) dimanche aux mains de Jiri Lehecka.

Les deux premières têtes d’affiche chez les hommes et les femmes n’ont pas réussi à survivre à la première semaine, et le sort des meilleurs joueurs et joueuses a été aussi imprévisible que la météo – 37 degrés une journée et 17 le lendemain.

Mais dimanche, dans la Margaret Court Arena, il faisait 23 degrés et Auger-Aliassime a bien amorcé son duel, brisant son rival au troisième jeu avant de conclure la manche en 35 minutes.

À ce moment-là, son huitième de finale semblait dans la poche – du moins jusqu’à ce qu’il commence le huitième jeu du deuxième acte en commettant une double faute, puis qu’il perde trois points consécutifs pour offrir le bris à son adversaire. Lehecka a ensuite gagné son service et l’égalité était créée à une manche partout.  

À partir de là, Lehecka était incontestablement le plus constant et dominant. Auger-Aliassime a tiré de l’arrière tôt dans les deux jeux décisifs et n’est jamais parvenu à s’en remettre. Lehecka a finalement scellé l’issue de la rencontre après une bataille de trois heures et 13 minutes.

Jiri Lehecka raises his arms in victory.
Photo : Martin Sidorjak

Le Tchèque a indéniablement mieux réussi à laisser aller ses coups dans les deux dernières manches et les statistiques l’ont confirmé. Il a remporté 31 des 44 échanges de cinq à huit coups ainsi que 14 des 22 changes de neuf coups et plus. Cela représente une supériorité décisive de 45 contre 21 dans les longs échanges.

Une tendance exaspérante et décourageante pour Auger-Aliassime était son incapacité à gagner le premier point sur le service de Lehecka. En 17 jeux au service du Tchèque, le Canadien n’a pris qu’une seule fois les devants 0-15 – au neuvième jeu de la deuxième manche. S’il avait réussi à gagner ce premier point plus souvent, il aurait pu semer le doute chez Lehecka (71e), surtout contre un joueur plus aguerri comme Auger-Aliassime (7e).

Auger-Aliassime a souvent trop appuyé ses coups droits lors des premiers services du Tchèque. « Je n’ai pas réussi à le mettre en difficulté sur le son service, a analysé Auger-Aliassime. J’ai continué de bien servir et de me sortir de certaines situations épineuses. Mais c’était plus compliqué sur mes retours. J’ai essayé de varier ma position, mais je ne parvenais pas à trouver un bon synchronisme ou une zone de confort. Vers la fin, j’ai essayé des retours coupés, mais c’était peut-être un peu trop tard. »

Felix Auger-Aliassime prepares to serve.
Photo : Martin Sidorjak

Si Auger-Aliassime a bien servi, Lehecka a encore mieux réussi (les statistiques du Canadien sont indiquées entre parenthèses) : il a mis en jeu 69 (65) pour cent de ses premières balles en jeu, a gagné 83 (82) pour cent de ses premières offrandes et 64 (48) de ses deuxièmes.

Les deux joueurs ont produit 39 coups gagnants, mais Lehecka n’a commis que 33 fautes directes comparativement à 45 pour Auger-Aliassime. Et Lehecka a été surprenant au filet, gagnant 33 de ses 41 (11/26) montées en avant du terrain.  

« Dans l’ensemble, il a mieux joué que moi », a admis Auger-Aliassime, ajoutant qu’il connaissait Lehecka, car en février dernier, le Tchèque avait connu une percée à Rotterdam, théâtre de la conquête du premier titre d’Auger-Aliassime.

« Je me souviens de l’avoir vu à Rotterdam. Il a atteint la demi-finale (défaite contre Stefanos Tsitsipas) et il jouait très bien. Je suis sûr que nous le verrons beaucoup plus souvent. Aujourd’hui, il a bien joué, il a bien servi. »

Auger-Aliassime a rejeté l’idée que son résultat décevant était lié aux attentes suscitées par son impressionnante saison 2022. « Je n’ai pas ressenti de pression à l’idée de disputer un tournoi du Grand Chelem. Il y a toujours un peu de nervosité au début du tournoi, mais je n’attribue pas la façon dont j’ai joué à quelque chose de mental ou d’émotionnel. Je me sentais bien avant le match. Je pense que j’ai mieux commencé mes deux dernières rencontres que mes deux premières. »

Quant à Lehecka, il a pris confiance lors des Finales Next Gen l’automne dernier. Il a participé à la finale avant de s’incliner face à Brandon Nakashima. Il a alors eu l’occasion d’évoluer devant de grandes foules et de gérer les responsabilités médiatiques. « Une porte vers le grand tennis », voilà comment il a décrit les Finales Next Gen de 2022.  

Felix Auger-Aliassime looks down and puts his hand on his head in frustration.
Martin Sidorjak

À Melbourne, Auger-Aliassime n’a pas réussi à déployer le niveau de jeu nécessaire pour obtenir du succès dans une épreuve du Grand Chelem. Il a notamment été mené 5-0 dans la première manche de son duel du premier tour contre Vasek Pospisil, et a eu du mal à trouver sa forme contre le Slovaque Alex Molcan, l’Argentin Francisco Cerundolo et Lehecka.

Quand on lui a demandé à quoi il pensait en quittant le court, dimanche, Auger-Aliassime a répondu : « Je pensais à ce qui était arrivé et j’essayais de gérer mes émotions. Je respirais profondément et j’essayais de rester calme. Puis, j’ai pensé à ce qui m’était arrivé. Ce qui est fait est fait. Je dois maintenant penser à ce que je vais faire dans les prochaines semaines, avant Rotterdam (13 février). Cela se poursuit. Cela a été une semaine compliquée ; je n’ai pas réussi à trouver mon jeu. Je dois donc l’accepter. Maintenant que c’est terminé, je pense déjà à ce qui m’attend. »

Felix Auger-Aliassime reaches out to hit a forehand.
Photo : Martin Sidorjak

La semaine dernière, Auger-Aliassime a raconté que sa copine, Nina Ghaibi, lui avait parlé de la « malédiction Netflix », en référence aux joueurs présentés dans la nouvelle docusérie de Netflix, « Break Point », qui ont tous perdu ou quitté le tournoi pour une raison ou une autre (Matteo Berrettini, Paula Badosa, Taylor Fritz, Ons Jabeur, Thanasi Kokkinakis, Nick Kyrgios, Casper Ruud, Maria Sakkari et Ajla Tomljanovic). Après la défaite d’Auger-Aliassime, il ne reste aucune des vedettes de la série, et, de façon incroyable, ils ont tous été éliminés avant le début de la deuxième semaine.

« Je comprends ce qu’elle veut dire, mais je ne pense pas du tout à ces choses-là. »

Gabriela Dabrowski lunges to hit a forehand volley.
Photo : Martin Sidorjak

Gabriela Dabrowski et sa partenaire mexicaine Giuliana Olmos ont atteint le troisième tour du double féminin. Les troisièmes têtes de série ont indiqué la sortie aux Suissesses Belinda Bencic et Jil Teichmann en trois manches de 4-6, 6-2 et 6-4.

Leurs prochaines rivales seront l’Américaine Caroline Dolehide et la Russe Anna Kalinskaya.

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