leylah felix wave to crowd

Photos : camerawork usa

Leylah Fernandez et Félix Auger-Aliassime ont remporté leur match du premier tour des Internationaux des États-Unis lundi, mais pas avant d’avoir affronté quelques situations délicates.

Fernandez a repoussé deux balles de manche au premier acte avant de s’imposer par 7-6(3) et 6-2 face à la Croate Ana Konjuh, tandis qu’Auger-Aliassime a eu besoin d’un revers audacieux pour éviter une cinquième manche contre le Russe Evgeny Donskoy en route vers un gain de 7-6(0), 3-6, 7-6(1) et 7-6(8).

La troisième Canadienne en action, Rebecca Marino, s’est inclinée 6-2 et 6-3 face à une Elina Svitolina (5e) en pleine forme.

Photo : camerawork usa

Konjuh, une qualifiée qui occupe le 88e rang mondial, mais qui serait probablement beaucoup mieux classée si elle n’avait pas subi quatre opérations au coude, dont une reconstruction majeure, est l’une des joueuses qui possèdent les coups les plus lourds de la WTA. Quart de finaliste à Flushing Meadows en 2018 à l’âge de 18 ans, elle a produit régulièrement des services à plus de 185 km/h dans la manche initiale alors que Fernandez faisait de son mieux pour absorber et contrer.  

La vitesse et la ténacité de Fernandez ont finalement eu raison de Konjuh lorsque la Croate a servi pour la manche à 5-4. La jeune Canadienne a alors forcé sa rivale à commettre des erreurs grâce à ses déplacements exceptionnels et à ses capacités de récupération.  

Ce bris de service et ces deux balles de manche ratées ont semblé porter un dur coup à Konjuh, surtout après que Fernandez ait pris une avance de 5-0 au jeu décisif. Cette tendance s’est poursuivie au deuxième acte lors duquel la 73e mondiale s’est forgé une confortable avance de 4-0 pour atteindre le deuxième tour pour une deuxième année de suite. Fernandez n’a réalisé qu’un coup gagnant de plus (23-22) que Konjuh, mais ce sont les fautes directes qui départagent les deux joueuses — 27 pour Fernandez et 38 pour la Croate.

Photo : camerawork usa

« J’essayais simplement de rester positive dans la première manche », confiait Fernandez à TSN après le match. « Je ne jouais pas mon meilleur tennis, mais je faisais certaines choses bien et je me rapprochais d’un bris à chaque jeu en retour de service. Je suis restée positive. J’étais contente d’avoir pu saisir ma chance à 4-5 et à partir de là, j’ai simplement mieux joué. »

Photo : camerawork usa

Affronter une joueuse puissante comme Konjuh sera une excellente préparation pour le deuxième tour, car Fernandez se mesurera à Kaia Kanepi. En lever de rideau, l’Estonienne de 36 ans a surpris Yulia Putintseva (31e) en trois manches de 2-6, 7-6(4) et 6-2. Elle participe à son 52e tournoi du Grand Chelem — elle était quart de finaliste à New York en 2010 et en 2017 — et possède des victoires aux dépens de rivales bien classées, mais n’a que rarement atteint les dernières étapes des tournois majeurs. C’est le genre d’adversaire que Simona Halep redoute lorsqu’elle regarde le tableau d’un tournoi.

Il s’agira du premier duel entre Fernandez, 73e, et Kanepi, 70e. L’imposante Estonienne (1 m 80) a déjà occupé le 15e échelon en 2012.    

Photo : camerawork usa

Étonnamment, Auger-Aliassime a été mis à rude épreuve par le qualifié Donskoy, 152e, qui, par moments, produisait des coups droits gagnants comme s’il était le successeur de Roger Federer. Dans la première manche, Auger-Aliassime n’a fait face à aucune balle de bris avant de remporter le jeu décisif 7-0, semblant ainsi se diriger aisément vers la victoire. Le Russe, qui était 65e mondial en 2013, n’a pas gagné un seul match au tableau principal de ses neuf derniers tournois du Grand Chelem.  

Il a cependant toujours été un joueur doué et talentueux et l’a montré en profitant d’un jeu bâclé d’Auger-Aliassime pour empocher le deuxième acte.

Photo : camerawork usa

L’allure du match a changé de façon spectaculaire lorsque Donskoy a servi pour la troisième manche à 5-4. À 30-30, les joueurs se sont livrés à deux duels de revers en croisé qu’Auger-Aliassime a remportés grâce à une agressivité contrôlée pour ainsi signer le bris. Le Canadien a ensuite été dominant dans un autre jeu décisif, l’emportant 7-1.

Son niveau de jeu a continué de s’améliorer au quatrième acte, mais Donskoy, qui avait l’air fatigué et hagard à la fin de la troisième manche, a tenu bon et a forcé la tenue d’un autre jeu décisif. Cette fois, il n’était pas question de sens unique, le Russe s’étant forgé une balle de manche pour mener 8-7. Mais Auger-Aliassime a réalisé un brillant revers gagnant le long de la ligne pour la repousser. Deux points plus tard, il a scellé l’issue de la rencontre après une bataille de quatre heures lorsque Donskoy a envoyé un revers haut hors du terrain.

Photo : camerawork usa

Le Court 17, d’une capacité de 2 800 places — sans doute le meilleur terrain du Billie Jean King National Tennis Center — célèbre son 10e anniversaire. Lundi, l’ambiance y était bruyante et le public était résolument du côté du Canadien de 21 ans.

« C’était fou, l’ambiance était démente », a mentionné Auger-Aliassime après le match. « J’avais vraiment hâte de jouer à nouveau devant des amateurs. C’est incroyable tout le monde qui s’est présenté à 11 h, un lundi matin. C’était une ambiance extraordinaire — quelle bataille nous avons livrée. Il m’a vraiment fait travailler. Ça, c’est sûr. »

À propos des jeux décisifs, Auger-Aliassime a expliqué : « J’ai eu beaucoup d’occasions dans la première manche, et lorsque cela se produit, tu es généralement capable de gagner plus de points en retour de service dans le jeu décisif. Et c’est ce que j’ai fait en gagnant 7-0. La même chose dans celui de la troisième manche. Mais le jeu décisif de la quatrième manche a été une tout autre histoire — (Donskoy) a effacé (deux) balles de match ici et là. Je pense que ça devait se terminer comme ça. »

Les chiffres ne racontent pas toujours le déroulement d’un match, mais ceux-ci s’en approchent : Auger-Aliassime a produit 53 coups gagnants et 48 fautes directes, tandis que Donskoy a terminé avec 39 coups gagnants et 37 fautes directes.

Mercredi, au deuxième tour, la 12e tête de série se mesurera à Bernabe Zapata Miralles, 116e mondial. L’Espagnol de 24 ans a remporté le premier match de sa carrière en tournois du Grand Chelem en disposant du vétéran Feliciano Lopez en des comptes de 5-7, 7-6(6), 4-6, 6-3 et 6-3. Cette année, Zapata Miralles s’est qualifié pour Roland-Garros et Wimbledon — perdant ensuite au premier tour contre Carlos Alcaraz (quatre manches) et Christian Garin (cinq manches) respectivement.

Photo : camerawork usa

Deux éléments auraient pu contribuer à une issue favorable pour Marino : elle devait bien servir et espérer que Svitolina ne soit pas au sommet de sa forme après avoir conquis le titre du tournoi de Chicago, samedi. Il y avait toutes les raisons de croire que la nouvelle épouse de Gaël Monfils puisse être chancelante en début de semaine après n’avoir eu qu’une seule journée pour s’adapter aux conditions à New York. Dès le premier jeu, elle a dû effacer trois balles de bris.

Mais l’incapacité de Marino à concrétiser a donné à son adversaire l’occasion de s’installer dans le match — ce qu’elle a réussi en ne commettant que six fautes directes.  

Svitolina a brisé Marino pour faire 4-2, puis encore une fois pour conclure la manche 6-2 en 31 minutes. Elle a ensuite pris les devants 2-0 au deuxième acte, mais Marino a ravi son service pour faire 1-2 avant de concéder ses offrandes une fois de plus.

Marino a été engagée dans plusieurs échanges en fond de terrain avec Svitolina, mais l’Ukrainienne était tout simplement trop solide et faisait tout ce qu’elle pouvait pour éviter de laisser Marino frapper ses coups droits dévastateurs.

Bien que déçue de ne pas avoir été à son meilleur niveau — ne gagnant que 23 pour cent de ses deuxièmes balles de service — Marino peut avoir la satisfaction de s’être qualifiée pour un tournoi qu’elle n’avait pas disputé depuis exactement dix ans.

Et au cours des trois dernières semaines, y compris son troisième tour à l’Omnium Banque Nationale de Montréal, elle a grimpé de la 220e à environ la 156e place au classement de la WTA. Une bonne saison automnale lui permettrait de se rapprocher du Top 100, et elle serait assurée d’une place au tableau principal des Internationaux d’Australie en janvier prochain.     

PHOTO D’ARCHIVE

Ceci est le Court 7, plein à craquer, lors des Internationaux des États-Unis de 2017 pour un match de premier tour, quelques semaines seulement après la percée de Denis Shapovalov à Montréal. Il avait alors surclassé un certain Daniil Medvedev (54e) 7-5, 6-1 et 6-2 — au point où il était facile de ressentir de la sympathie pour le Russe, alors âgé de 21 ans.

Photo de l’article : camerawork usa

Tags