Lundi, au troisième tour de l’Open BNP Paribas, Leylah Fernandez et Denis Shapovalov ont disputé des duels de trois manches, et dans les deux cas, la manche ultime s’est déroulée à sens unique.  

Fernandez avait le vent en poupe pour le dernier acte de son match contre Shelby Rogers, qu’elle a remporté 6-1, 3-6 et 6-3, tandis que Shapovalov s’est fait couper le vent tôt et est allé dans la mauvaise direction après le deuxième engagement d’une défaite de 6-7(4), 6-4 et 6-4 aux mains du puissant serveur Reilly Opelka.

Dans le duel entre Fernandez et Rogers, les trois manches ont été menées 3-0, l’avantage initial s’avérant décisif chaque fois. Dans celui entre Shapovalov et Opelka, la compétition était équilibrée après deux manches, mais tout a basculé lorsque Shapovalov a concédé son service au premier jeu du troisième acte. Il n’a ensuite réussi à remporter que cinq points au total dans les cinq jeux au service de l’Américain.

Fernandez a amorcé son duel en lionne contre Rogers, dominant les échanges grâce à des coups précis, tandis que l’Américaine de 29 ans peinait à trouver son rythme. Tout a changé dans la deuxième manche lorsqu’elle est parvenue à trouver ses repères sur ses coups de fond et son service, obligeant Fernandez, plus encline à commettre des erreurs, à rester sur ses gardes.

Cela aurait pu se poursuivre au troisième acte si Rogers avait converti une balle de bris dans le premier jeu. Mais elle a raté son retour, Fernandez a conservé son service et a pu se détendre et prendre le contrôle du match.

Elle était manifestement la favorite de la foule dans le Stade 1, qui n’était rempli qu’au quart de sa capacité, car il s’agissait du dernier match de la soirée.

« Cela m’a aidée à me recentrer pour la troisième manche », a mentionné Fernandez à propos du soutien. « Plusieurs fois, quand je levais les yeux, je voyais des drapeaux canadiens. Je me disais : “Oui, c’est ça — continue de travailler. Rends-toi au prochain point, continue de te battre”. J’étais contente de les entendre m’encourager. »

À la fin du match d’une heure et 39 minutes, Fernandez avait concrétisé trois de ses onze balles de bris, tandis que Rogers n’en avait réussi qu’une seule sur quatre.

Fernandez croisera maintenant le fer avec la championne en titre Paula Badosa (5e) qui a eu raison de sa compatriote espagnole Sara Sorribes Tormo en des comptes de 7-6(4) et 6-1.  

Elles se sont affrontées une seule fois, à Auckland en 2020, et Badosa avait gagné 7-5et 7-6(3).

« Leylah vient de remporter un tournoi », mentionnait Badosa. « Elle est en pleine confiance. C’est une excellente joueuse. J’allais dire dans le futur parce qu’elle est très jeune, mais je pense qu’elle l’est déjà aujourd’hui. »

Voici ce que Fernandez a dit à propos de son prochain affrontement contre Badosa : « Ce sera très difficile. C’est la championne en titre. Elle a beaucoup de bons matchs à son actif. Je suis très impatiente de jouer contre elle. »

Cette rencontre ne sera pas disputée avant 18 h (21 h, ET) dans la Stade 1, et les deux joueuses aiment évoluer en soirée. Fernandez a mentionné qu’elle préférait jouer en soirée parce que la foule semble se mobiliser davantage.

Quant à Badosa, elle a dit : « J’aime jouer le soir. J’aime les conditions. J’aime quand c’est un peu plus lent et que je peux frapper la balle plus fort sans avoir peur qu’elle sorte du terrain. »

Après avoir commencé la saison 2022 avec une victoire et deux défaites, Fernandez a trouvé son rythme et vogue maintenant sur une séquence victorieuse de sept matchs, comprenant son titre à Monterrey, au Mexique. Même si elle n’est pas tout à fait dans la forme qui lui a permis d’atteindre la finale des Internationaux des États-Unis, elle s’en approche. « Je vais simplement essayer de me concentrer sur mon jeu et voir ce que mon père (et entraîneur) voudrait que je fasse. »

Shapovalov a semblé bien se débrouiller avec les puissants services d’Opelka — jusqu’à ce qu’il n’y parvienne plus.

Lors des deux premières manches, il en remettait beaucoup en jeu, forçant l’Américain à échanger.

Shapovalov a gagné la manche initiale malgré quelques superbes statistiques d’Opelka qui, dès le premier point, a produit un ace à 227 km/h. Quelques jeux plus tard, un amateur a crié « monte ça à 241, Reilly ». En passant, il a frappé un service à 233 km/h, mais ne s’est jamais approché du 241 km/h, malgré l’air sec du désert qui donne toujours un coup de pouce aux puissants serveurs. Les premières balles de service de Shapovalov étaient constamment dans la fourchette des 201 km/h.  

La première manche s’est décidée sur un jeu décisif après qu’Opelka ait repoussé deux balles de bris dans le cinquième jeu et que Shapovalov en ait effacé une au huitième jeu.

Deux mauvais points d’Opelka alors qu’il servait à 1-2 ont permis à Shapovalov de prendre les devants 4-1, et cela a suffi pour qu’il remporte la manche après 54 minutes de jeu.

Au deuxième acte, les choses se déroulaient bien pour Shapovalov jusqu’à ce qu’il perde son service au troisième jeu après avoir mené 40-0. Au jeu suivant, alors qu’il se préparait à recevoir le service de son rival, il s’est frappé la tête avec sa raquette, apparemment conscient que son emprise sur le match se relâchait.

« J’ai eu du mal à accepter ce bris et à passer à autre chose », a expliqué Shapovalov. « Puis au début de la troisième manche, je menais 30-0, et j’ai encore perdu mon service. Trois d’erreurs. »

Shapovalov a eu une balle de bris au dernier jeu du deuxième acte qui lui aurait permis de niveler la marque à 5-5, mais Opelka a frappé un coup droit audacieux et impossible à retourner pour la repousser.

Le match a pris un tournant décisif dans le premier jeu de la troisième manche lorsque Shapovalov n’a pas réussi à profiter de son avance de 30-0 sur son service, perdant quatre points d’affilée pour offrir le bris.

À partir de là, Opelka a élevé son jeu et Shapovalov n’a jamais eu l’occasion de se forger une balle de bris.

Il a en fait réalisé plus d’aces — 12 contre 11 — qu’Opelka (bien que le nombre de services gagnants soit aussi une statistique importante), mais il a également commis plus de doubles fautes — 10 contre 1.

Opelka a été impressionnant, et pas seulement au service. Il a très bien joué en fond de terrain, dominant de nombreux échanges contre un joueur qui a l’habitude d’être celui qui contrôle. Contrairement à des joueurs extrêmement grands comme Ivo Karlovic et John Isner, Opelka se déplace très bien et gère bien les échanges en fond de terrain.

« Je contrôlais bien la situation, mais j’ai relâché un peu », admettait Shapovalov. « J’ai eu un jeu à 40-0 (troisième jeu de la deuxième manche) sur mon service. Je l’ai perdu, ça lui a donné confiance.

« Pour être honnête, je ne pense pas avoir très bien servi — 55 pour cent de mes premières balles, je crois (Opelka était à 73 pour cent). Ce n’est pas génial. J’ai eu de la difficulté avec ça et avec les doubles fautes.  « Une journée difficile pour moi. Il ne m’a pas donné beaucoup d’occasions sur son service. Quand il sert comme ça, c’est très difficile. Lors des rares occasions que j’ai eues, il a très bien joué. »

En conférence de presse, Shapovalov a évoqué sa lutte permanente pour maîtriser le côté mental du sport et de la compétition. « C’est difficile, parce que le tennis signifie tellement pour moi que j’essaie de tout donner sur le court. Parfois, c’est un peu trop.

« Il s’agit de trouver un équilibre entre l’envie de gagner et le fait de ne pas se tuer à la tâche quand on perd des matchs. Je trouve ça difficile. C’est un peu comme ça que j’ai grandi. Le tennis est vraiment ma vie. Il faut que j’apprenne qu’il y a autre chose dans la vie. Que la vie, c’est plus que ça. »

Comme Félix Auger-Aliassime après sa défaite de dimanche contre Botic van de Zandschulp, Shapovalov a décrit sa quête en disant de lui-même : « Je pense que je suis sur la bonne voie. Je suis heureux de la façon dont j’ai réussi à me battre et à concourir cette saison. J’essaie simplement de m’améliorer. C’est vraiment à cela que ça se résume. »

SUR LE SITE

En se promenant sur le site de l’Indian Wells Tennis Garden, on peut voir des groupes d’amateurs en pleine conversation. Le groupe ci-dessus comprend l’ancien numéro quatre mondial et, jusqu’à tout récemment, le directeur de Roland-Garros, Guy Forget, la double championne d’Indian Wells ainsi que Greg Rusedski, un autre ancien numéro quatre mondial et natif de Montréal. Ces deux derniers travaillent pour Prime Video à l’Open BNP Paribas.

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