Rebecca Marino a fait fi de ses trois adversaires aux qualifications de Roland-Garros, et ses duels ont été de plus en plus rapides et à sens unique.

Mardi, elle a eu besoin d’une heure et 26 minutes pour venir à bout de l’Argentine Paula Ormaechea en deux manches de 6-4 et 6-3. Mercredi, elle n’a mis que 63 minutes pour se départir de l’Ukrainienne Katarina Zavatska par 6-1 et 6-2, et elle a terminé en signant un gain de 6-2 et 6-0 en 55 minutes, vendredi, face à l’Australienne Seone Mendez.

On s’accorde pour dire que les surfaces dures conviennent mieux au jeu de Marino, mais ses trois courts matchs de cette semaine sur la terre battue de Roland-Garros nous laissent croire qu’elle pourrait difficilement mieux jouer, peu importe la surface. Vendredi, sur le Court 7, elle a brisé son adversaire pour prendre les devants 3-1 à la manche initiale et elle n’a pas baissé la garde devant une rivale (ci-dessous) qui a tant bien que mal tenté de résister à la Canadienne. Marino a produit 17 coups gagnants comparativement à quatre pour Mendez, et elle a concrétisé cinq de ses sept balles de bris.

Cette victoire est donc sa neuvième consécutive aux épreuves préliminaires d’un tournoi du Grand Chelem après s’être qualifiée pour les Internationaux des États-Unis de 2021 et les récents Internationaux d’Australie.

« Je me sentais vraiment bien aujourd’hui », a commenté Marino. « J’essayais simplement de me concentrer sur moi et non pas sur ce qu’elle (Mendez) faisait. Le truc avec la terre battue et le dernier tour des qualifications, c’est que tout peut changer en un clin d’œil. Je voulais donc rester dans le moment présent. »

Les conditions plus lentes — le match a été retardé de deux heures et demie en raison de la pluie — n’ont pas ennuyé Marino. « Je savais que ce serait plus humide et que le court serait plus lent. Je pensais juste à rester légère sur mes pieds et base sur les balles. »

Le terrain, protégé par des bâches pendant la pluie du matin, n’était pas si humide, comme en témoigne l’arrosage rapide à la fin de la première manche.

Bien que Marino ait dominé ses rivales grâce à son jeu agressif, elle s’est également bien défendue. « C’est un point sur lequel j’ai beaucoup travaillé. J’ai également travaillé mes jeux en retour de service, à tel point que je me sens presque plus à l’aise qu’au service. Mes déplacements étaient bons et je me sens bien sur la terre battue. Je me suis donné un peu plus de temps pour faire la transition entre le dur et la terre battue (deux tournois préparatoires) que l’an dernier.

« Mon préparateur physique (Sergey Nazarov) est ici avec moi et c’est un autre aspect sur lequel j’ai beaucoup travaillé. La saison morte a été consacrée au sprint et aux déplacements pour cueillir des amortis, ce genre de choses. Comme je suis grande (1,80 m), les joueuses pourraient penser que je suis lente et tenter d’exploiter cet aspect, mais je n’ai pas l’impression que c’est une lacune dans mon jeu en ce moment. »

Après sa victoire, on se demandait qui Marino pourrait affronter au premier tour. Un certain nombre de très bonnes joueuses se mesureront à une qualifiée en lever de rideau, notamment la favorite Iga Swiatek, Danielle Collins (9e), Emma Raducanu (12e), Belinda Bencic (14e) et Bianca Andreescu.

« Honnêtement, je n’ai pas regardé de trop près où sont placées les qualifiées. Je vais prendre ce que l’on va me donner. Je sais que je pourrais tomber sur Swiatek ou sur Bianca, mais je pense qu’il y a aussi un endroit où deux qualifiées se rencontrent. J’ai essayé de ne pas trop m’attarder à cela parce que je devais me concentrer sur mon match d’aujourd’hui. »

Elle s’est déjà entraînée sur le Court Philippe-Chatrier cette année, elle ne serait donc pas dans un environnement trop nouveau si elle devait disputer un match dans l’une des grandes enceintes.

Et même si elle a déjà occupé le 38e rang mondial dans une autre vie (2011), Marino, maintenant 116e, est consciente qu’elle s’approche du Top 100. « C’est l’un de mes mini-objectifs de cette année, mais je prends les choses une à la fois. »  

Andreescu était dans les gradins à la deuxième manche pour soutenir sa compatriote — ou peut-être même pour l’analyser, car Marino a une chance sur 19 de se mesurer à Andreescu au premier tour.

Après le match, Marino a célébré sa victoire avec Nazarov et Heidi El Tabakh, capitaine de l’équipe canadienne de la Coupe Billie Jean King.

À sa seule autre participation au tableau principal de Roland-Garros, en 2011, Marino avait signé des gains contre l’Ukrainienne Kateryna Bondarenko et l’Espagnole Maria Jose Martinez Sanchez avant de tomber aux mains de la 13e tête de série, Svetlana Kuznetsova.

Ses chances de concourir dans le tableau principal d’un quatrième tournoi du Grand Chelem de suite à Wimbledon dans quatre semaines dépendront de son classement, qui devrait être suffisamment bon pour lui permettre d’accéder directement au grand tableau.  

DENIS GAGNE… EN QUELQUE SORTE

Vendredi après-midi, Denis Shapovalov était un spectateur au Court 11 pour assister à la victoire de sa copine Mirjam Bjorklund au troisième tour des qualifications. La jeune Suédoise de 23 ans prendra part à son premier tableau principal d’une épreuve du Grand Chelem.

Shapovalov était accompagné de ses entraîneurs Peter Polansky (avec la casquette) et Adriano Fuorivia.  

La bible de Roland-Garros pour les fanatiques de tennis en France a longtemps été le quotidien sportif L’Équipe. La lecture des journaux est de plus en plus dépassée, mais L’Équipe propose encore une couverture exhaustive du tournoi, même s’il n’y a plus de chroniqueur principal comme les anciens maestros Denis Lalanne et Philippe Bouin.

L’édition de vendredi, avec Carlos Alcaraz à la une, propose un article détaillé sur le jeune prodige espagnol de 19 ans. Il comprend la photo ci-dessous d’un Alcaraz de 13 ans avec son idole Rafael Nadal. 

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