Mardi, Milos Raonic a atteint les huitièmes de finale de l’Open BNP Paribas grâce à un gain de 7-5, 4-6 et 6-2 aux dépens du Portugais Joao Sousa. Après sa victoire, il a parlé de son besoin de discipline.

« Au service, je peux me permettre d’avoir un ou deux mauvais points, mais là, j’en ai trois ou quatre », analysait-il. « Je ne suis pas assez discipliné pour m’arrêter au milieu de la partie et changer de cap. Un mauvais point ici et là, ça peut arriver, mais je crois que dans les deux cas (où il a perdu son service), je lui ai donné. Il (Sousa) a réussi quelques belles choses, mais dans ces deux parties, j’ai commis deux doubles fautes. »

Un cas flagrant de manque de discipline a été celui où il a concédé son service à 4-4 dans la première manche. Il a perdu le jeu sur six points et n’a pas réussi une seule première balle.

Heureusement pour lui, il a brisé son rival dès le jeu suivant, puis deux jeux plus tard pour empocher la manche.

Un incident plus banal survenu lors de la deuxième manche de son duel contre son compatriote Félix Auger-Aliassime, dimanche, illustre bien le genre de chose sur lesquelles il fait preuve d’autocritique. Un type dans les gradins a crié « beau chandail, Milos », à propos de ses vêtements New Balance. Quand on lui a demandé mardi s’il se rappelait d’avoir entendu cela, Raonic a souri en répondant : « C’est comme ça que je sais que je n’ai pas de discipline. Je peux entendre ce genre de choses maintenant. »

Ce gain face à Sousa, 85e mondial, porte la fiche de Raonic à trois victoires et trois défaites pour 2018 – des chiffres qui démontrent le peu de matchs qu’il a disputés et à quel point ses prestations sont en deçà des attentes depuis son retour au jeu après des blessures au mollet et au genou subies à la fin de la saison dernière.

« Je suis hésitant dans les moments serrés du match », admettait-il. « De plus, je ne reconnais pas les choses aussi vite, je suis un peu trop passif. Ce qu’il me manque, en quelque sorte, est cette liberté de m’adapter un peu plus vite durant un match. »

Il a poursuivi sur une note beaucoup plus positive : « frapper la balle et ce genre de chose, je le fais assez bien. »

« Assez bien » s’applique aussi à son service alors qu’il a remporté 93 pour cent de ses premières balles (39/42).

On a demandé à Sousa, 28 ans, qui est maintenant zéro en quatre contre Raonic, mais qui a remporté une manche dans chacun de leurs deux derniers affrontements, ce qui avait fait la différence dans le match. Sa réponse spontanée a été : « Le service, c’est toujours la même chose avec Milos. Il sert bien. Il a extrêmement bien servi à la troisième manche. Je n’ai pas réussi à servir aussi bien que je l’avais fait à la deuxième manche. »

Sousa, qui s’était hissé au 28e rang mondial il y a deux ans, n’a pas été trop impressionné par le fait que Raonic prenne une pause pour aller à la toilette après avoir perdu la deuxième manche.

« Je ne comprendrai jamais ce genre de tactique. Chaque joueur est libre de faire ce qu’il veut. Je n’ai jamais eu besoin d’aller à la toilette quand je joue parce que je transpire tellement. J’y vais si j’ai des problèmes digestifs. Cependant, je ne crois pas que c’était le cas de Milos. Il a voulu le faire, c’est son droit. C’est une tactique qu’il utilise et ça lui a réussi. »

Raonic a insisté sur le fait qu’il s’agissait de quelque chose de plus pressant. « J’avais besoin de me soulager. Je ne commencerai pas à frapper des boîtes de balles vides au milieu du terrain. Je préfère le faire à la façon d’un gentilhomme. »

En parlant de gentilhomme, Raonic en affrontera un au prochain tour, Marcos Baghdatis (mercredi, pas avant 20 h 30 – 23 h 30 HE). Mardi, le Chypriote a vaincu Dudi Sela 7-6(5) et 6-4. Il a serré la main de l’Israélien au filet, s’est agenouillé et a embrassé le terrain, puis il a encore une fois donné une poignée de main à Sela et lui a tapoté le dos alors qu’il sortait du court.

Plus tard, Baghdatis a parlé de sa grande amitié avec Sela, en invoquant le mot « frère » pour décrire leur relation.

Baghdatis, qui est âgé de 32 ans et qui occupe le 102e rang mondial, il a subi son lot d’ennuis en 2017 à cause d’une blessure au pied, puis au dos.

Il a mentionné qu’il n’avait pas pris assez de temps pour soigner ses blessures au cours de sa carrière, mais assure qu’il est maintenant en forme et très ambitieux. Bien que la fin de sa carrière approche, il vise un retour au sein du Top 10 – il a déjà été 8e en 2006, année où il a atteint la finale des Internationaux d’Australie avant de s’incliner aux mains de Roger Federer. Un de ses objectifs maintenant est de terminer parmi le Top 8 et de se qualifier pour les Finales ATP de Londres.

Il a franchi la barre du Top pour la première fois en 2005 et en a vu des puissants serveurs comme Raonic au fil des ans. « J’en ai affronté plusieurs et c’est difficile », confiait-il. « Cela ne te permet pas de trouver un rythme — et j’aime avoir un rythme. Ils y vont pour leurs coups. Je vais parler à mon entraîneur et nous trouverons une façon pour gagner. »

L’été dernier, à Washington, Raonic a eu raison de Baghdatis par 7-6(7) et 6-3 et possède une fiche de trois victoires et une défaite contre lui, mais ces autres gains ont été signés en 2012 ou avant.

Baghdatis s’est qualifié pour Indian Wells et a maintenant remporté cinq duels consécutifs – notamment face à Diego Schwartzman, 14e, au deuxième tour (7-5, 6-4).

« Il a disputé beaucoup de matchs cette semaine », notait Raonic. « Il joue donc bien. »

Raonic n’a pas eu la partie facile, lui non plus, en 2017, ayant dû jongler avec plusieurs blessures — adducteur droit (janvier), ischo jambiers droits (février), poignet gauche (août), mollet droit (octobre) et genou droit (novembre).

En parlant des incidences des divers maux, il a dit : « Je suis peut-être un peu plus prudent, car elles ne disparaissent jamais complètement. Parfois, c’est juste un peu achalant — surtout quand c’est à un endroit où tu as été opéré. Il y a toujours quelque chose qui refait surface, alors tu deviens un peu plus prudent. Supposons que mon autre poignet me fait mal et que c’est un peu agaçant — je n’y penserais pas plus que ça. Mais le gauche (pour lequel il a subi une opération en août) me cause un peu plus de stress. J’ai dû composer avec beaucoup de choses. Elles reviennent sans arrêt, mais je ne m’en fais pas et j’espère que je pourrai jouer sans douleur le plus longtemps possible. »

Pour Raonic, la dernière saison se résume à un glissement du 3e au 38e rang. Ses deux victoires de cette semaine lui permettront probablement de se situer aux alentours du 34e échelon. En extrapolant, s’il devait remporter le titre à Indian Wells, il pourrait réintégrer le Top 15.

Que ressent-il lorsqu’il voit le chiffre 38 à côté de son nom dans les classements de l’ATP ? « Je préfère ne pas en parler », mentionne-t-il avec une pointe d’humour. « Quand les gens me demandent “Quel est ton classement ?”, ce n’est pas le moment dont je suis le plus fier. »

DABROWSKI PERD, PUIS GAGNE

Mardi, Gabriela Dabrowski et sa partenaire chinoise Xu Yifan ont accédé au carré d’as du double en signant une victoire de 7-6(7), 5-7 et [12-10] face à la Slovène Andreja Klepac et à l’Espagnole Maria Jose Martinez.

Toutefois, elles sont passées à un ou deux millimètres de perdre. Alors qu’elles faisaient face à une balle de match à 8-9 du super jeu décisif, Klepac a réalisé un lob profond qui a atterri près de la ligne de fond et qui a été jugé bon. Cependant, Dabrowski et Xu ont demandé de voir la reprise instantanée et quand l’image a été retransmise sur le terrain par Hawk-Eye (ci-dessous), la balle avait semblé toucher l’arrière de la ligne. Klepac et Martinez Sanchez ont alors célébré ce qu’elles croyaient être une victoire. Xu avait aussi l’air de penser que c’était fini, mais Dabrowski n’en était pas convaincue.

Finalement, l’arbitre Manuel Absolu, de France (que l’on voit ci-dessus en train de parler à Klepac et à Martiniez Sanchez) a annoncé que l’appel avait été renversé et que le pointage était maintenant de 9-9.

« Quand je regardais l’écran, on aurait dit, de loin, que la balle était en jeu », racontait Dabrowski. « Mais plus ils agrandissaient l’image, plus on voyait qu’elle était à l’extérieur. C’est pour cela que je pense qu’elles (Klepac et Martinez Sanchez) ont célébré prématurément. J’ai attendu jusqu’à la dernière seconde pour voir si la balle était bonne ou non. Julie (Yifan) pensait que le match était terminé parce que nos adversaires fêtaient et moi je lui disais “allez”. Elle se dirigeait vers le filet et je me disais “non, non, non, on n’a pas encore fini. »

Lorsque le jeu a repris, Klepac et Martinez Sanchez ont gagné le point grâce à un smash de l’Espagnole, mais Dabrowski a évité l’élimination par un magnifique jeu au filet sur un retour de service de Klepac.

Deux points plus tard, Dabrowski et Xu avaient scellé l’issue de la rencontre et obtenu leur billet pour la demi-finale.

« C’était incroyablement serré, probablement pas le meilleur tennis d’aucune d’entre nous, mais nous nous sommes bien battues », admettait Dabrowski. « Nous avons essayé de les placer en mauvaises postures et elles ont fait de même. Martinez Sanchez a été vraiment solide – volées, smashs, elle ne nous a rien donné. Je pense que Klepac était un peu nerveuse à la première manche et c’est pour ça que nous avons réussi à la gagner. Puis, quand on menait à la deuxième, nous avons été un peu trop désinvoltes. Elles ont élevé leur niveau de jeu. Andreja s’est calmée et ça lui a permis de mieux frapper. »

« Dans l’ensemble, Julie et moi (avec leur entraîneur Scott Davidoff, ci-dessus) avons tellement bien travaillé ensemble, peu importe le pointage. Elles auraient très bien pu gagner, mais nous avons été chanceuses. »

Quand on leur a annoncé qu’elles allaient maintenant affronter les gagnantes du match opposant la Slovène Katarina Srebotnik et l’Américaine Vania King à Su-Wei Hsieh, de Taïwan et Barbora Strycova, de la République tchèque, deux équipes qui ne font pas partie des têtes de série, Dabrowksi a répondu : « Elles ne sont pas des têtes de série ? Elles devraient probablement l’être. Une autre année, elles auraient pu l’être et assez haut. Je ne préoccupe pas de leur classement, juste de leur talent. »

Ce sera Hsieh et Strycova, car elles ont battu King et Srebotnik 6-4 et 6-1.

CARTE POSTALE DE PALM DESERT

Voici les vrais « snowbirds ». Ce groupe de bernaches du Canada se nourrit de gazon sur le terrain d’un champ de pratique près de Fred Waring Drive, à Palm Desert. Elles ont tendance à manifester la même attitude à l’égard des humaines qu’elles auront quand elles arriveront au Canada d’ici un mois ou deux — belligérantes et défiantes.