Les Internationaux des États-Unis commencent lundi et l’histoire principale de l’édition 2021 du tournoi est la quête de Novak Djokovic pour réaliser le Grand Chelem et se joindre ainsi aux grands noms du tennis que sont Don Budge (1938) et Rod Laver (1962 et 1969) en tant que seuls hommes à avoir remporté les quatre épreuves du Grand Chelem la même année.

C’est en quelque sorte 127 contre 1 — tout le reste du tableau contre le Serbe de 34 ans —, mais nous savons que tous les joueurs n’ont pas les mêmes aptitudes. La société de paris britannique Ladbrokes donne à Djokovic une cote de 3/4, ce qui signifie qu’il a quatre chances sur sept — mieux que 50 % — de réaliser cet exploit. (Le deuxième favori est Daniil Medvedev à 9-2, ce qui place les chances du Russe de gagner à cinq fois moins que celles de Djokovic.)

Photo : @usopen/twitter

En toute logique, après ses triomphes aux Internationaux d’Australie, à Roland-Garros et à Wimbledon, ainsi que ses aptitudes sur toutes les surfaces, Djokovic est le grand favori. Mais mieux que 50/50 ? En revanche, il y a ses récents échecs aux Jeux olympiques de Tokyo — une défaite de 1-6, 6-3 et 6-1 en demi-finale aux mains du futur médaillé d’or Alexander Zverev et un revers de 6-4, 6-7(6) et 6-3 contre Pablo Carreno Busta dans le match pour la médaille de bronze.

Ces défaites, ainsi que les problèmes d’épaule et d’autres blessures dont il a affirmé souffrir à Tokyo, ont entaché son invincibilité. Il y a aussi le fait qu’il a parfois éprouvé des problèmes par temps chaud et humide, ce qui pourrait être un autre enjeu pour lui, ainsi que l’intense pression d’essayer de réaliser l’exploit ultime dans son sport. En ce qui concerne la météo, on s’attend à 30 degrés (86o F) lundi et mardi, mais les prévisions pour le reste du tournoi sont plus clémentes. Il sera intéressant de suivre à quel moment de la journée seront programmés les matchs de Djokovic.

Le tirage de jeudi n’a pas trop affecté les chances de Djokovic, car il amorcera son parcours contre un joueur issu des qualifications et que ses menaces possibles proviendraient de Kei Nishikori (il a eu raison de Djokovic à Flushing Meadows en 2014) au troisième tour, d’Aslan Karatsev (il a battu le Serbe à Belgrade, en avril) en huitième de finale, d’Hubert Hurkacz en quart de finale et possiblement d’Alexander Zverev (4e) au carré d’as et de Medvedev (2e) en finale.

Il n’est jamais facile de prévoir comment se déroulera le tableau ou s’il est favorable ou non à certaines joueuses, mais dans l’ensemble, Bianca Andreescu (6e) aurait probablement pu faire mieux que la 45e mondiale Viktorija Golubic au premier tour.  

La Suissesse de 28 ans connaît une bonne année — 44 victoires et 16 défaites — et a atteint trois finales, remportant celle de Saint-Malo, en France, avant Roland-Garros, en plus qu’accéder aux quarts de finale à Wimbledon. Toutefois, elle a récemment perdu au premier tour à Montréal (contre la 31e Paula Badosa), au premier tour des qualifications à Cincinnati (contre la 73e Fiona Ferro) et au deuxième tour à Chicago cette semaine (contre la 57e Rebecca Peterson).

Il s’agira d’une première rencontre entre Golubic et Andreescu, qui se remet de problèmes aux orteils, dont une infection, après être tombée au deuxième tour de l’Omnium Banque Nationale à Montréal aux mains d’Ons Jabeur, 22e mondiale, et de Karolina Muchova, 23e, à Cincinnati.

Andreescu revient sur la scène de son plus grand triomphe après avoir raté l’édition de l’an dernier à cause d’une blessure. Si elle parvient à s’imposer, elle pourrait se mesurer à Jelena Ostapenko (27e) au troisième tour et à Petra Kvitova (10e) ou Maria Sakkari (17e) en huitième de finale.

Andreescu est invaincue dans les matchs du tableau principal à Flushing Meadows après avoir signé une fiche parfaite de sept victoires en 2019.

Leylah Fernandez, qui célèbrera son 19e anniversaire de naissance le 6 septembre, participe à son septième tournoi du Grand Chelem, et aux Internationaux des États-Unis pour la deuxième fois après avoir atteint le deuxième tour l’an dernier.

En lever de rideau, la 72e mondiale affrontera une qualifiée et pourrait ensuite se mesurer à Yulia Putintseva (31e) ou à Kaia Kanepi, 70e, avant un possible duel avec la championne en titre Naomi Osaka (3e).

Fernandez a peiné lors des récentes épreuves de catégorie 1000 de Montréal et de Cincinnati — pliant bagage au premier tour dans les deux cas, bien que sa défaite de 7-5 et 7-6(4) contre la qualifiée Harriet Dart, 172e, à l’Omnium Banque Nationale était accompagnée de la pression de savoir qu’elle affronterait sa compatriote Andreescu au deuxième tour. À Cincinnati, Fernandez était opposée à Alison Riske et à ses puissants coups de fond. Bien que l’Américaine de 31 ans soit sur la pente descendante, elle s’est imposée par 6-2 et 6-2.

Dixième mondial, Denis Shapovalov est la 7e tête de série et s’amène aux Internationaux des États-Unis après avoir subi trois défaites consécutives – sur la terre battue de Gstaad après Wimbledon, à Toronto contre son bon ami Frances Tiafoe qui avait déjà disputé trois matchs, et contre benoît Paire à Cincinnati lorsque l’imprévisible, mais talentueux Français s’est ressaisi après deux bris de service dans la troisième manche pour signer un gain de 6-4, 4-6 et 7-5.

Les Internationaux des États-Unis représentent le meilleur tournoi du Grand Chelem de Shapovalov (11-4) et, entre 2017 et 2020, il a toujours atteint au moins le troisième tour. Son premier adversaire, Federico Delbonis, un gaucher argentin de 30 ans, ne possède qu’une fiche de 2-6 à New York. Il est bien meilleur sur terre battue, et cette année, sur surface dure, il est 0-4 à Melbourne, à Miami, à Cincinnati et à Winston Salem.

Shapovalov pourrait croiser le fer avec Karen Khachanov (31e) au troisième tour et Pablo Carreno Busta (9e) en huitième de finale. L’Espagnol de 30 ans a eu raison de Shapovalov dans un quart de finale mémorable de cinq manches l’an dernier.

Après avoir perdu aux mains de Shapovalov deux années de suite à Flushing Meadows, Félix Auger-Aliassime a atteint les huitièmes de finale en 2020 avant de plier l’échine 7-6(4), 6-1 et 6-1 face au futur champion Dominic Thiem.

Après une défaite surprise aux mains du substitut Max Purcell aux Jeux olympiques, Auger-Aliassime a connu de décevants revers à Washington et à Toronto. Mais il s’est bien repris à Cincinnati en éliminant Marton Fucsovics et Matteo Berrettini avant une défaite crève-cœur de 6-2, 5-7 et 6-1 face à Stefanos Tsitsipas.

Le Canadien, qui est la 12e tête d’affiche, affrontera un qualifié au premier tour avant de possiblement en découdre avec le vétéran espagnol Feliciano Lopez, qui prend part à son 78e tournoi du Grand Chelem consécutif, ou avec un qualifié avant de croiser la route de Roberto Bautista Agut (18e).

Vasek Pospisil, 31 ans, participe à ses dixièmes Internationaux des États-Unis et y a obtenu son meilleur résultat l’an dernier — un quatrième tour qui comprenait des gains aux dépens de Milos Raonic (absent cette année en raison d’une blessure au pied) et de Bautista Agut avant de s’incliner face à Alex de Minaur.

Pospisil, qui souffre de la chaleur et de l’humidité, s’amène à New York sur une séquence de trois défaites d’affilée, notamment une de 6-7(5), 6-2 et 6-3 contre Tommy Paul à Toronto.

En lever de rideau, il croisera le fer avec l’énigmatique Fabio Fognini (32e) contre qui il possède une fiche parfaite de deux victoires — une lors des Finales de la Coupe Davis en 2019, et l’autre à Wimbledon, en 2015, en route vers les quarts de finale.

Au deuxième tour, il pourrait avoir à faire avec Illya Ivashka, 63e, ou Tennys Sandgren, 91e.


Le Canada pourrait avoir une sixième représentante au tableau principal, car Rebecca Marino a atteint le dernier tour des qualifications jeudi grâce à un gain de 6-2, 4-6 et 6-4 aux dépens de la Belge Ysaline Bonaventure.

PHOTO D’ARCHIVE

Pilier du journalisme dans le domaine du tennis depuis 30 ans, l’homme que l’on voit sur cette photo aux Internationaux des États-Unis est Christopher Clarey du New York Times. Cette semaine, son livre « The Master », consacré à Roger Federer, a été publié et a fait l’objet de nombreuses critiques élogieuses.

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