Felix Auger-Aliassime winds up to hit a forehand.

Photo : Mauricio Paiz

Les trois Canadiens en action samedi ont atteint le troisième tour de l’Open BNP Paribas, à Indian Wells. Félix Auger-Aliassime a eu raison de Pedro Martinez en deux manches de 7-6(5) et 6-4, Leylah Annie Fernandez a dominé Emma Navarro 6-2 et 6-4, tandis que Bianca Andreescu a eu besoin de trois manches de 4-6, 6-4 et 6-3 pour se défaire de Peyton Stearns.

Le match d’Andreescu était le plus susceptible de se compliquer contre l’Américaine, récipiendaire d’un laissez-passer, principalement parce qu’elle a cédé la première manche à la championne 2022 de la NCAA (Université du Texas).

Elle a éprouvé de la difficulté à trouver la forme, et a semblé incapable de contrer la puissance de son adversaire de 21 ans. Stearns, 126e mondiale, est une bonne athlète qui a réussi à laisser aller ses coups pour empocher la manche initiale. Au deuxième acte, les deux joueuses sont restées nez à nez jusqu’à 2-2 et Stearns semblait sur la bonne voie pour causer une surprise. Cependant, Andreescu a ravi le service de l’Américaine et a maintenu le cap jusqu’à la fin pour reprendre le contrôle du duel. Son expérience des grands moments a paru au troisième engagement, tandis que sa rivale accumulait les fautes directes.

Les deux joueuses ont évolué dans des conditions très venteuses, ce qui n’a pas aidé leur performance. D’ailleurs, Andreescu était tellement ennuyée par les rafales qui soulevait sa jupe qu’elle s’est change après la première manche pour ne porte que son cuissard (voir ci-dessous).

Bianca Andreescu stands on the court.
Photo : Mauricio Paiz

« Elle a joué intelligemment, a mentionné Andreescu à propos de Stearns. Elle mettait de la pression sur mon coup droit et j’ai dû faire des ajustements pour trouver mon rythme. J’étais très anxieuse à la première manche, mais j’ai réussi à me calmer et à mettre de l’ordre dans mes idées. J’ai commencé à jouer un peu plus sur son revers, et elle est aussi très solide du revers. Mais je pense que commencer le point sur le revers m’a aidé un peu. »

Bianca Andreescu tosses up a ball to serve.
Photo : Mauricio Paiz

Qu’elle ait été capable de se battre pendant deux heures et 24 minutes nous laisse croire que son problème à l’épaule est chose du passé. « Rien, rien ne me gêne, tout est beau, a mentionné Andreescu en souriant. J’ai fait beaucoup d’exercices pour l’épaule et je vois vraiment une différence dans la force de mon service au niveau de l’épaule. Je dois parfois me contrôler parce que je suis tellement excitée, car d’habitude, je ne sers pas à plus de 105 (m/h), mais aujourd’hui, j’ai frappé à 113 de façon assez constante. »

Bianca Andreescu shakes hands with Stearns.
Photo : Mauricio Paiz

Lundi, au troisième tour, elle se mesurera à la numéro un mondiale Iga Świątek. Elles ne se sont affrontées qu’une seule fois et la Polonaise avait gagné 7-6(2) et 6-0 sur la terre battue de Rome, en 2022. « J’avais eu une excellente première manche, se rappelle Andreescu. C’était mon troisième tournoi après une longue absence. Ça ne compte pas tellement pour moi, et là nous sommes sur surface dure, la surface que je préfère. J’espère que cela ira en ma faveur, mais je sais qu’elle jouera très bien. Je vais bien me préparer, avoir un bon entraînement demain (dimanche) et analyser son jeu autant que possible. »

Felix Auger-Aliassime shrugs in frustration.
Photo : Mauricio Paiz

Les hauts et les bas du duel entre Andreescu et Stearns ne sont rien comparativement à ceux de la première manche du match opposant Auger-Aliassime à Martinez, 140e mondial. Il y a notamment eu les 15 occasions de bris avant qu’Auger-Aliassime ne parvienne à ravir le service de l’Espagnol. Il s’était d’ailleurs mis dans le pétrin en concédant son service dès le premier jeu à la suite de deux doubles fautes consécutives.

Il a finalement brisé Martinez à sa 15e tentative avec un passing du revers le long de la ligne pour niveler la marque à 5-5.

Auger-Aliassime a gagné la manche après un jeu décisif chaudement disputé et a tenu bon dans la deuxième jusqu’à ce qu’il marque un autre bris à l’avant-dernier jeu. Il a ensuite servi et a conclu la rencontre sur sa deuxième balle de match.

Martinez aurait pu s’épargner du trouble s’il avait eu un service plus puissant qui lui aurait permis de conserver ses offrandes plus facilement. L’Espagnol n’a réussi aucun bris comparativement au dix d’Auger-Aliassime au cours du duel de deux heures et 25 minutes.  

« C’était une première, a rigolé Auger-Aliassime à propos de toutes ses balles de bris dans une seule manche. J’ai commencé à un peu mieux jouer au deuxième jeu, mais à un moment donné, cela ressemblait à une malédiction. Je me suis dit qu’au moins, je créais des occasions. Ce n’est pas si mal, même si tu ne réussis pas à concrétiser. Si ça ne fonctionne pas dans la première manche, ça sera dans la deuxième, alors je me suis dit “reste calme, il y a encore beaucoup de tennis à jouer”. Même à 5-4 je croyais que je pouvais faire renverser la situation dans la première manche. »

A-t-il pensé au fait qu’il avait perdu ses trois derniers matchs à Indian Wells ? « J’y ai pensé un peu avant le match – un peu comme une motivation, a-t-il confié. C’est le premier tour d’un Masters 1000 et je n’ai pas gagné un match ici depuis 2019, même si c’est un tournoi que j’aime. Les conditions étaient un peu différentes – c’était venteux. C’était difficile de contrôler la balle au service et en retour. Mais en fait, j’avais cette raison supplémentaire de vouloir gagner aujourd’hui. »

Felix Auger-Aliassime raises his arms in celebration.
Photo : Mauricio Paiz

Comme beaucoup d’autres joueurs, Auger-Aliassime aime être à Indian Wells. « Le décor est magnifique – quand on regarde les montagnes avec le reflet du soleil, c’est spécial. De tous les endroits où nous jouons, il n’y en a pas d’autres comme ici. Le tournoi est organisé de manière à correspondre à l’ambiance de la région – avec les fleurs et la pelouse où les joueurs s’échauffent. Cela crée une belle image que nous apprécions. »

Au troisième tour, lundi, Auger-Aliassime croisera le fer avec le 32e mondial Francisco Cerundolo. Leur seul autre affrontement remonte à janvier, aux Internationaux d’Australie. Auger-Aliassime avait alors eu raison de l’Argentin en quatre manches de 6-1, 3-6, 6-1 et 6-4 au troisième tour.

Il disputera également son deuxième tour du double dimanche avec Denis Shapovalov.

Compagnon de route de Shapovalov depuis leur enfance chez les juniors, Auger-Aliassime se désole des difficultés qu’il éprouve en ce moment en simple.

« J’ai beaucoup d’empathie pour lui. Le circuit du tennis est complètement différent quand tu traverses une période stérile. Je l’ai vécu l’an dernier, même si c’était une super année. À Indian Wells, Miami et Monte-Carlo, j’ai perdu au premier tour. Ce n’est pas plaisant. Tu t’entraînes fort et tu essaies de faire ce qu’il faut. Tout devient un peu plus sombre et il y a un sentiment de fatalité. La vie sur le circuit et la vie de tous les jours ne sont plus les mêmes. J’ai donc beaucoup d’empathie pour lui. J’espère que prendra le temps de s’entraîner avant Miami et qu’il connaîtra un bon tournoi. Et j’espère que nous pourrons nous rendre loin en double cette semaine. »

Leylah Fernandez follows through on a forehand.
Photo : Mauricio Paiz

Fernandez (30e) a rapidement pris les devants 5-1 face à Navarro. Par la suite, le seul moment d’incertitude quant à l’issue du match a été lorsque l’Américaine s’est forgé une avance de 3-0 au deuxième acte. Bien qu’il y a eu des moments où les deux joueuses jouaient à armes égales, Fernandez frappait plus fort, avec de meilleurs angles et se déplaçait mieux. Elle a rapidement repris les rênes, remportant six des sept derniers jeux pour conclure la rencontre.

Cette victoire met la table pour un duel avec la cinquième mondiale Caroline Garcia – une occasion pour Fernandez de venger la défaite qu’elle a subie aux mains de la Française au deuxième tour des récents Internationaux d’Australie.

Malgré le pointage à sens unique, Fernandez n’était pas satisfaite de sa performance contre Navarro. « Ç’a été difficile aujourd’hui [samedi] parce que la nervosité est entrée en jeu, a-t-elle mentionné. Cela fait une semaine que je suis ici. Je ne pensais pas que j’allais faire partie des têtes de série. Je pensais que j’allais jouer plus tôt dans la semaine [peut-être dès mercredi]. J’ai eu quelques jours d’entraînement de plus, mais la nervosité ne m’a pas aidée pour ce premier match. Je suis contente d’avoir pu bien jouer dans les moments importants. »

Fernandez a une fiche de neuf victoires et cinq défaites depuis le début de l’année, mais n’a probablement pas eu les résultats qu’elle aurait pu mériter en raison de certains tableaux difficiles. Elle a choisi de participer aux tournois du Moyen-Orient à Doha (défaite contre la 19e mondiale Karolina Pliskova) et à Dubaï (défaite contre Swiatek) au lieu de retourner à Monterrey, au Mexique, où elle était la double championne en titre. Elle a donc perdu les 250 points récoltés à Monterrey et son classement a chuté au 49e échelon.

« Mon père m’a toujours dit “Ce qui est juste est injuste et ce qui est injuste est juste”. Je suis satisfaite de mon tennis en ce moment. Les tableaux n’ont évidemment pas été très tendres à mon égard, mais cela me donne de l’expérience. Cela m’a permis de voir ce que je dois améliorer. Je suis toujours capable de voir le côté positif des choses. »

Leylah Fernandez prepares to blow a kiss to the crowd.
Photo : Mauricio Paiz

Quand on lui a demandé ce que cela fait de voir le numéro 49 à côté de son nom dans le classement de la WTA, Fernandez a répondu : « Ça fait mal, mais je pense que c’est simplement une autre montagne à gravir. J’ai perdu les points de Monterrey, mais j’ai eu l’occasion de continuer à apprendre, de continuer à progresser. 49 n’est qu’un chiffre et il y a encore beaucoup à faire cette année. J’ai des objectifs à atteindre. »

En août dernier, elle occupait le 13e rang, son meilleur classement à vie.

Pour ce qui est de son duel de lundi avec Garcia, Fernandez a dit, en faisant référence à sa défaite de 7-6(5) et 7-5 contre la Française à Melbourne : « Je pense que je dois juste laisser aller mes coups un peu plus. Mais c’était un très bon match. Je vais devoir parler avec mes entraîneurs et voir ce que je peux faire différemment. »

A fan holds a cameraphone and is taking a picture of Bianca Andreescu, visible on the phone screen.
Photo : Mauricio Paiz
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