||||||||

||||DELRAY BEACH

Le tennis canadien a connu sept jours incroyables — quatre joueurs ont atteint les quarts de finale de tournois de l’ATP et Leylah Annie Fernandez, 17 ans, s’est qualifiée pour sa deuxième épreuve consécutive de la WTA.

La plus grande nouvelle nous est provenue de l’Open 13 de Marseille où Félix Auger-Aliassime a pris part à sa deuxième finale en autant de semaines. Ce fut un parcours précaire lors duquel il a effacé deux balles de match au premier tour contre l’Italien Stefano Travaglia, 85e mondial, puis trois autres face au Français Pierre-Hugues Herbert (79e) en huitième de finale.

Stefanos Tsitsipas a remporté la finale 6-3 et 6-4 alors qu’Auger-Aliassime n’arrivait pas à produire son meilleur tennis et que le Grec de 21 ans brillait du début à la fin du duel.

Auger-Aliassime a donné tout ce qu’il pouvait et la seule vraie critique serait une décision tactique qu’il a prise à 3-3 de la deuxième manche. Il a brisé Tsitsipas immédiatement après avoir concédé son service. Toutefois, sur le premier point de son service à 3-3, Auger-Aliassime a tenté un amorti avec une trajectoire beaucoup trop haute. Tsitsipas s’est élancé et a facilement réalisé un coup droit en croisé. Ce n’était pas le moment de faire un coup extraordinaire et Auger-Aliassime aurait dû continuer à frapper et à essayer d’exploiter la vulnérabilité de son adversaire.

Sur le point suivant, Tsitsipas a frappé un revers profond qui a menotté Auger-Aliassime et, trois points plus tard, il signait le bris. Il n’a perdu qu’un seul point à ses deux présences subséquentes au service et a scellé le tout après une heure et 28 minutes.

Photo : TennisTV

Lors des cérémonies protocolaires, Tsitsipas, qui n’est pas le plus populaire auprès des autres joueurs, a exprimé ses sentiments à Auger-Aliassime avec une certaine condescendance. Il avait l’air d’un joueur plus âgé et plus accompli qu’il ne l’est en réalité — son anniversaire est le 12 août comme Pete Sampras, tandis que celui d’Auger-Aliassime est le 8 août, comme Roger Federer.

Il a exactement deux ans de plus qu’Auger-Aliassime. S’adressant au Canadien sur le terrain, Tsitsipas a dit : « Le fait que nous ayons pu jouer l’un contre l’autre autant de fois rend cette rivalité si particulière. Je suis sûr que nous nous affronterons encore souvent. Tu t’es beaucoup amélioré au fil des ans. J’aime me battre sur le terrain contre toi. J’ai l’impression que tu fais de moi un meilleur joueur et j’espère qu’il en est de même pour toi. »

« Je tiens à te féliciter pour cette magnifique semaine — quelqu’un devait remporter le titre —, c’était un match très serré. Tu as grimpé au classement grâce à un excellent travail, toi et ton équipe. Je t’ai suivi même lorsque nous ne disputions pas les mêmes tournois. Continue à travailler fort, chaque jour, et je suis sûr que tu réaliseras beaucoup de choses, ce qui sera très bon pour notre sport et pour les prochaines générations. »

N’oubliez pas qu’il s’agit du même joueur qui s’est complètement effondré après avoir subi une défaite de 7-5 et 6-2 aux mains d’Auger-Aliassime (un cinquième revers consécutif en comptant trois rencontres chez les juniors) en quart de finale du tournoi de Queen’s, en juin dernier. « Ça me dérange qu’il soit meilleur que moi, évidemment », avait alors déclaré Tsitsipas. « Je dois accepter qu’il soit meilleur que moi. Je ne le battrais peut-être jamais. Mais si je pense comme ça, (je) dois juste attendre, des années peut-être, que cette chance se présente. »

Photo : TennisTV

Cette chance s’est présentée l’automne dernier, lorsqu’Auger-Aliassime s’est retrouvé dans un creux de vague, et que Tsitsipas l’a vaincu 7-6(3) et 7-6(3) au deuxième tour du Masters de Shanghai.

Une dernière observation sur Auger-Aliassime — Tsitsipas : comme Tsitsipas a deux ans de plus, voici où il était à ce moment précis en 2018 — il occupait le 82e rang mondial et n’avait jamais pris part à une finale ATP. Cela est survenu deux mois plus tard alors qu’il accédait au match ultime sur la terre battue de Barcelone avant de s’incliner 6-2 et 6-1 face à Rafael Nadal.

Un petit rappel : à 19 ans et 6 mois, Auger-Aliassime a participé à cinq finales et est le 19e meilleur joueur mondial.

Cette semaine, Auger-Aliassime est inscrit au tournoi d’Acapulco, une épreuve du Circuit 250, ce qui est un peu surprenant dans la mesure où il joue pour une troisième semaine consécutive et qu’il a dû changer de continent. Son adversaire du premier tour est Alex Bolt, un joueur repêché des qualifications qui occupe le 137e échelon. Le mois dernier, Auger-Aliassime a battu l’Australien de 27 ans en quart de finale à Adélaïde par la marque de 6-3 et 6-0.

Cela rappelle ce qui a sans doute été le meilleur match d’Auger-Aliassime en 2020. Il a perdu 7-6(5), 6-7(7) et 6-4 au carré d’as à Adélaïde contre Andrey Rublev alors que le Russe voguait sur une séquence victorieuse de 10 matchs (qui allait d’étendre à 15). La qualité du jeu était exceptionnelle et la défaite a été décevante, car le 91e mondial Lloyd Harris attendait le vainqueur en finale. Rublev a finalement battu le Sud-Africain 6-3 et 6-0. Une Victoire en demi-finale contre Rublev aurait donné à Auger-Aliassime une magnifique occasion de mettre la main sur son premier titre. Mais, comme on dit, « c’est la vie » !

Photo : Open 13 Provence

Parmi les autres Canadiens à Marseille, Vasek Posipisil a poursuivi sur sa lancée — sa fiche est de 29-8 (qualifications, Challengers et tableaux principaux) depuis le Masters de Shanghai d’octobre 2019.

À Marseille, il a atteint les quarts de finale après avoir indiqué la sortie à Hubert Hurkacz (29e) au deuxième tour avant de subir une défaite de 7-5 et 6-3 face à Tsitsipas.

Pospisil a également conquis son premier titre de double depuis l’édition 2016 du tournoi de Rotterdam avec le Français Nicolas Mahut. Lors de la finale de dimanche, en équipe avec Mahut, 3e mondial en double, il a signé un triomphe de 6-3 et 6-4 face au Néerlandais Wesley Koolhof et au Croate Nikola Mektic. À 29 ans, Pospisil possède sept trophées de double, y compris celui de Wimbledon en 2014 avec l’Américain Jack Sock.

« Jouer avec Nico est un plaisir », confiait Pospisil à ATPTour.com. « Selon moi, il est le meilleur joueur de double du monde. [Il possède] les meilleures volées et c’est aussi un très bon gars. Nous avons beaucoup de plaisir sur le terrain et nous formons une excellente équipe. »

Cette semaine, Pospsil, 92e mondial, est le favori du Challenger Banque Nationale de Calgary. Il bénéficie d’une exemption au premier tour de ce tableau de 56 joueurs.

Photo : TennisTV

Denis Shapovalov, 4e tête de série, s’est joint à Auger-Aliassime et à Pospisil en quart de finale à Marseille après une exemption au premier tour et une victoire aux dépens de Marin Cilic (39e). Par la suite, il s’est frotté à Alexander Bublik et a raté plusieurs occasions de prendre les devants dans le match avant de tomber en des comptes de 6-4, 4-6 et 6-2. La prochaine sortie de Shapovalov, 15e mondial, sera l’Open BNP Paribas à Indian Wells.

Photo: Mauricio Paiz

Pour une deuxième semaine de suite, Milos Raonic semblait être en bonne posture pour récolter son premier titre ATP depuis Brisbane en 2017. Après être tombé dès le premier tour à l’Open de New York il y a deux semaines contre le Coréen Soonwoo Kwon (84e), il a atteint le carré d’as à Delray Beach avant d’être stoppé 4-6, 7-6(6) et 6-3 par Reilly Opelka (54e).

Raonic a gagné la première manche 6-4 et a ensuite comblé un déficit de 5-0 dans le jeu décisif du deuxième acte pour se forger une balle de match à 6-5. Opelka, qui n’avait pu réussir une seule première balle de service lorsqu’il menait 5-2, est parvenu à effacer cette balle de match par un ace. Après quelques fautes directes de Raonic, le Canadien et l’Américain se dirigeaient vers une troisième manche.

Les joueurs sont restés nez à nez jusqu’à ce qu’Opelka profite des nombreuses fautes de Raonic pour prendre les devants 4-3 et s’envole ensuite avec la victoire. Raonic a retranché cinq places à son classement, mais aura 360 points à défendre à Indian Wells dans deux semaines.

Leylah Annie Fernandez continue de s’illustrer — battant l’Australienne Lizette Cabrera (122e) par 6-3 et 6-1 au premier tour des qualifications du tournoi WTA d’Acapulco avant d’indiquer la sortie à l’Américaine Vavara Lepchenko (171e) en des comptes de 6-3 et 6-3 pour obtenir sa place à un troisième tableau principal de la WTA (Hiroshima 2019, Internationaux d’Australie 2020). On se rappellera que la jeune Canadienne avait subi une défaite de 6-1 et 6-4 aux mains de Cabrera en finale du Challenger Banque Nationale de Granby, en juillet dernier.

Mardi, Fernandez croisera le fer avec Nina Stojanovic (82e). La Serbe de 23 ans est la meilleure joueuse de son pays et pourrait très bien affronter Fernandez dans le cadre de la rencontre de la Fed Cup les 17 et 18 avril, en Serbie.

Grant Connell

Photo : @Grant_Connell

C’est avec tristesse et surprise que la grande famille du tennis a appris que Grant Connell avait été victime d’un AVC la semaine passée.

Connell, âgé de 54 ans, père de quatre filles et d’un fils avec sa femme Sarah, fait du jogging à Vancouver lorsqu’il a ressenti un malaise.

Il est actuellement dans un état stable dans un hôpital de Vancouver.

Au cours de sa carrière de joueur, Connell s’est hissé au 67e rang du simple et a occupé le sommet du classement du double durant 17 semaines en 1993. En 1991, il a remporté une victoire mémorable contre Ivan Lendl à Queen’s Club, puis a perdu en cinq manches face à Andre Agassi au premier tour de Wimbledon, l’année précédant le triomphe d’Agassi au All England Club.

En double, il a récolté 22 trophées et a été finaliste de Wimbledon à trois reprises — 1993 et 1994 avec Patrick Galbraith (maintenant président de l’USTA) et 1996 avec Byron Black. Il était également finaliste des Internationaux d’Australie de 1990 avec son compatriote Glenn Michibata.

À la Coupe Davis, il a accumulé une fiche de 23-9 et a, presque à lui seul, permis au Canada de se tailler une place au sein du Groupe mondial pour la première fois en 1991 grâce à deux victoires de simple et une de double contre les Pays-Bas, en septembre 1990, à Toronto.

Après sa carrière, Connell a connu beaucoup de succès dans le secteur immobilier de Vancouver.

L’Australien Todd Woodbridge, qui, avec Mark Woodforde, a eu raison de Connell et de ses partenaires lors des finales de Wimbledon de 1993, 1994 et 1996, a un jour plaisanté avec Connell en disant que ses triomphes lors de ces finales de Wimbledon lui avaient permis d’ajouter une aile à sa maison de Melbourne.

Plus sérieusement, voici les commentaires de Woodbridge sur Twitter lorsqu’il a appris que Connell avait fait un AVC.

Pour les plus jeunes générations qui ne connaissent pas Grant Connell, la meilleure façon de le décrire est peut-être en disant qu’il était aussi populaire sur la scène du tennis que Vasek Pospisil l’est aujourd’hui — mais avec un sens de l’humour un peu plus mordant.

Affiche de Roland-Garros

Photo : Fédération Française de Tennis

Pierre Seinturier, un artiste français né à Paris en 1988, a créé l’affiche de l’édition 2020 de Roland-Garros.

Voici ce que dit un communiqué de la Fédération française de tennis à propos de l’affiche : « L’œuvre originale de Pierre Seinturier dépeint ainsi avec intensité la préparation des courts de Roland-Garros, l’instant précédant l’entrée des joueurs comme un pendant de l’art dramatique. Sur son noble support de bois, l’affiche révèle au premier plan une végétation qui met en exergue l’action des 189 préparateurs de terrain, qui œuvre quotidiennement pour la qualité de la terre battue sur les 33 courts mis à la disposition des joueuses et des joueurs pendant le tournoi. Comme s’il offrait au grand public un moment privilégié, cache derrière la végétation des serres du court Simonne-Mathieu. »

Une question : après 40 ans d’affiches de « Roland Garros » sans trait d’union (sauf en 2006 et 2007), pourquoi en a-t-on mis un dans l’édition 2020 ?