August 9, 2022 Pascal Ratthe/Tennis Canada

Il a fait des reportages sur place à 145 tournois du Grand Chelem, à 48 Internationaux du Canada et à 20 Coupes Davis et Billie Jean King.

L’excellent journaliste-pigiste Tom Tebbutt a été intronisé mardi soir au Temple de la renommée du tennis canadien en compagnie de la très appréciée Aleksandra Wozniak devant leur public sur le Court central du Stade IGA. 

Bien que résident de Toronto, Tom est un authentique francophile de… Trois-Rivières.

Sur son compte Twitter, sa présentation le décrit bien : « An international tennis writer based in Toronto, but un trifluvien pour toujours ».

C’est clair.

Une fois décryptés, les chiffres de notre ami Tom sont uniques au Canada et rarissimes sur la planète tennis.

Que ce soit au Globe and Mail, à RBS, à TSN, à RDS, à Radio-Canada, à CKAC ou comme chroniqueur à Tennis Canada jusqu’à tout récemment, on l’a vu, lu ou entendu partout, que ce soit en français ou en anglais, toujours aussi pertinent.

Notre globe-trotter des plus grands rendez-vous a cultivé sa recette gagnante d’efficacité et d’humilité.

Avant d’échanger les rôles pour qu’il réponde aux questions plutôt que de les poser, il faut dire un grand merci à Tom Tebbutt pour ces cinq décennies ou presque. 

Combien d’années à faire des reportages ? 

« Sur les 145 tournois du Grand Chelem, 48 étaient en provenance de Roland-Garros », reconnaît celui qui se déclare à la retraite… mais est toujours présent.

« Les Omniums canadiens (maintenant l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers) sont 48 de suite, sauf en 2020 avec l’annulation en raison de la pandémie, 20 Coupes Davis et plusieurs Coupes Fed devenues Coupes Billie Jean King. Les premiers Internationaux du Canada (à Toronto) et mon premier tournoi du Grand Chelem (Forrest Hills sur gazon) remontent tous les deux à 1974. »

Un Grand Chelem, c’est quatre Jeux olympiques la même année

« Un journaliste britannique m’avait dit ça. C’est presque vrai sauf qu’au tennis, on s’habitue à retourner aux mêmes endroits tous les ans. C’est plus facile qu’aux JO. »

Ta famille était composée d’entrepreneurs à Trois-Rivières. Pourquoi avoir choisi l’insécurité de journaliste-pigiste ?

« Contrairement à Claude Dubois dans Le blues du business man, je n’avais pas le sens des affaires ! »

Comment juges-tu les succès de Tennis Canada après les années de misère ?

« On a embauché de bons entraîneurs comme Louis Borfiga, mais il y a un côté chance. Je n’ai jamais compris la pénurie de bons joueurs suédois après des années de succès fabuleux avec Borg, Wilander, Edberg et de nombreux autres du top 20 ou top 10. À un certain moment, 4 des 11 premiers du monde étaient Suédois. Il y a quelques années, il n’y avait plus un seul de leurs joueurs dans les 400 premiers, ce qui n’est assurément pas à cause d’un manque d’entraîneurs avec tous les bons joueurs qu’ils ont produits (Larsson, Gustaffson, Norman, Soderling, Sundstrom, Jarryd). Je pense que la chance joue un rôle, mais aussi les Raonic, Pospisil, Bouchard, Andreescu, Fernandez, Félix, Denis et compagnie qui se sont inspirés les uns les autres. »

Trois grands noms que tu choisirais pour un double amical ?

« Roger, Rafa et Mats Wilander. »

Ton club à Trois-Rivières était le Radisson ?

« Plus jeune à Trois-Rivières, je jouais surtout au basket et un peu au tennis. J’ai gagné le double mixte de la paroisse Saint-Sacrement vers 1964 avec Geneviève Ménard. Sachez que c’est 100 % parce qu’elle était la meilleure joueuse du tournoi. »

C’est un honneur pour nous, mais pourquoi avoir choisi Montréal pour ton intronisation au Temple de la renommée plutôt que Toronto où tu résides ?

« Montréal et Trois-Rivières seront toujours chez moi. Pourquoi aussi ne pas en profiter pour vivre ces instants avec Aleksandra (Wozniak), une femme sympathique ? »

Enfin, c’est quoi la sensation de devenir une légende ?

« Il s’agit certes d’un honneur. Je pense surtout au défi d’essayer chaque jour de bien faire son travail quand on couvre un tournoi et au privilège d’avoir eu la chance de voyager pour rencontrer des gens de partout dans le monde. »

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