Photo: Mathieu Belanger

Ce cri de ralliement a retenti à de nombreuses reprises pour la deuxième journée d’affilée dans l’enceinte du court central, au Stade IGA, mercredi. Et, sous ces vivats, la Montréalaise a encore une fois mené la charge au grand plaisir des milliers de spectateurs venus l’encourager.

Et du comité organisateur qui se félicitait de voir la fille du pays animer son tournoi.

Leylah Fernandez, 81e au classement WTA, a accédé au troisième tour de l’Omnium Banque Nationale 2023 en surprenant la 12e joueuse mondiale, la Brésilienne Beatriz Haddad Maia, 7-5, 5-7, 6-3. Les deux gauchères avaient divisé les honneurs de leurs deux duels précédents.

Photo: Pascal Ratthé

La demi-finaliste du récent tournoi de Roland-Garros a immédiatement affiché ses couleurs en brisant la favorite locale dès le jeu initial et confirmé son bris lors de la partie suivante. Mais, au fil des jeux rythmés par de longs échanges assortis de coups puissants et disséminés, voilà que Fernandez renversait la vapeur et remportait quatre parties de suite.

La clameur dans le stade était belle à entendre.

Puis, au terme d’une interminable partie de 18 points, la Montréalaise était brisée à nouveau. Les joueuses ont tenu bon jusqu’au 12e jeu quand, contre toute attente, Fernandez a brisé la Brésilienne à zéro, se sauvant avec la première manche 7-5.

Photo: Pascal Ratthé

Après une longue pause-vestiaire, les duellistes reprenaient là où elles avaient laissé, enchaînant de longs échanges ou les balles profondes étaient légion. Un peu avant la 90e minute, une première porte s’est ouverte pour Leylah au quatrième jeu, quand sa rivale lui a accordé le bris sur une double faute, un bris qu’elle a immédiatement récupéré.

La Montréalaise s’est même offert une balle de match au 10e jeu, sans succès. À partir de ce moment, Haddad Maia a enchaîné huit points consécutifs… Pour ensuite mettre la manche en poche : 7-5

Photo: Pascal Ratthé

Quant à la strophe décisive, elle était du même calibre. Élevé !

Et les prouesses défensives des deux belligérantes n’avaient d’égal que leurs coups d’une précision chirurgicale. (Ce dernier commentaire est peut-être un cliché rédactionnel, mais c’était l’unanimité dans les gradins comme dans la salle de presse).

C’est au huitième jeu que le toit du stade (s’il y en avait eu un…) aurait levé. À sa deuxième tentative, Fernandez a obtenu le bris, enfin.

Photo: Pascal Ratthé

Dans la dernière partie, au terme d’un échange électrique, Leylah s’est donné trois balles de match et a mis le point d’exclamation dès la première, soulevant l’hystérie les spectateurs, après une formidable bagarre de 2 h 57 min.

Compte tenu de l’atmosphère dans l’enceinte, de la prestation de la joueuse locale, le Stade IGA venait de connaître ses plus impressionnantes vibrations depuis longtemps.

« Comment fais-tu ? », lui a demandé l’intervieweur Stéphane Turcot, de TVA Sports sur le court, quelques secondes après son triomphe. « J’étais ici pour donner un bon spectacle. J’espère que vous avez aimé. Je le fais parce qu’il y a des gens comme vous pour m’encourager et que vous m’envoyez de l’énergie. »

Et, compte tenu de ses succès de 2021, ou plaçait-elle la performance d’aujourd’hui ? « C’est mon match préféré ! », a-t-elle répliqué, souriante, sans attendre une seconde, déclenchant la dernière salve d’applaudissements de sa journée.

Photo: Pascal Ratthé

La poussière retombée, l’héroïne du jour s’est prêtée à l’habituelle conférence de presse d’après-match.

Comme personne ne met en doute ses habitudes de travail et son sérieux, une journaliste lui a demandé quelle était la différence avec ces périodes moins fructueuses, au cours des deux dernières années.

« Patience, confiance, destin et beaucoup de positivisme, résume Leylah, d’entrée. Au cours de l’année, il y a eu beaucoup de hauts et de bas… des victoires et des défaites… des fois vous faites les bonnes choses, mais les résultats ne viennent pas, mais vous devez continuer à faire confiance au processus. Et je suis contente qu’aujourd’hui toutes les pièces se soient placées ensemble. Cette victoire représente beaucoup pour moi et ça m’aidera pour l’avenir. »

Photo: Paul Rivard

Fernandez aurait pu écourter son match si elle avait pu convertir la première de ses balles de match, alors qu’elle mentait 5-4 dans la deuxième manche. Elle a expliqué comment elle avait pu rester forte mentalement après cette déception.

« En fait, c’était dur. Quand j’ai perdu cette balle de match, je m’en voulais et ensuite j’ai perdu cette deuxième manche. Là, je me suis dit : “Ce sera difficile… allez, on se bat et on oublie ça.” J’ai regardé du côté de ma loge et ils m’ont tout simplement dit de repartir à zéro. Ce que j’ai réussi à faire. »

Ces deux victoires, contre des joueuses mieux classées qu’elle, assurent également Fernandez de remonter près de la 70e place mondiale.

Au troisième tour, jeudi, c’est à l’Américaine Danielle Collins (48e) que notre compatriote aura affaire. 

Dabrowski éliminée

Photo: Patrice Lapointe

En double, la Canadienne Gabriela Dabrowski a vu son tournoi se terminer.

Faisant équipe avec la Néo-Zélandaise, originaire du Canada, Erin Routliffe, le tandem s’est incliné en trois manches de 2-6, 6-2 et 10-4 face au duo composé de la Chinoise Zhaoxuan Yang et de Latisha Chan de Taipei.

Stakusic et Zhao créent la surprise

La paire formée de l’adolescente ontarienne Marina Stakusic et la vétérane Carol Zhao ont créé la surprise en défaisant le tandem formé de la Tchèque Marie Bouzkova et de la Chinoise Lin Zhu, 6-4, 3-6 et 11-9 en 1 h 19 min de jeu.

La journée des Fiertés

Photo: Paul Rivard

Après le gris des nuages, au jour 1, puis le bleu du ciel au jour 2, c’est la réunion des couleurs les plus éclatantes qui a décoré le jour 3 de l’OBN.

Car le 9 août est la date réservée par l’organisation pour y tenir sa Journée des Fiertés, tant à Montréal qu’à Toronto. Plusieurs activités étaient donc programmées afin de célébrer les communautés 2SLGBTQI+ dont la remise de 1500 petits drapeaux et de poignets de tennis aux couleurs des Fiertés à l’intention des premiers spectateurs arrivant sur le site.

Photo: Paul Rivard
Photo: Paul Rivard
Photo: Paul Rivard

« Depuis plusieurs années, Tennis Canada investit temps et ressources pour rendre notre sport encore plus inclusif et accessible. Malgré les avancements des dernières années, nous croyons qu’organiser une Journée des Fiertés demeure d’actualité. Non seulement pour offrir davantage de visibilité aux communautés 2ELGBTQI+, mais aussi parce qu’on veut que tous sentent qu’ils ont leur place au tennis. » Rappelle Tétreault tout en soulignant que ces journées sont préparées conjointement avec l’organisation torontoise.

« Les activations que nous avons proposées le 9 août… je parle ici des drapeaux, bracelets ou poignets de tennis si vous préférez, ainsi que les animations sur les écrans géants et les uniformes spéciaux pour les chasseurs de balles… ont un objectif clair : que les amateurs sur place ou à la maison sachent qu’ils ont une place dans notre sport, et ce, sans exception. »

Photo: Paul Rivard
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