Le fait que les dirigeants de Tennis Canada aient essayé de protéger Félix Auger-Aliassime au cours des dernières années est un secret de Polichinelle. Son talent exceptionnel est connu depuis longtemps, mais on a sagement déterminé d’éviter d’en faire tout un plat.

Sa défaite en finale de Roland-Garros junior au printemps — alors qu’il n’était âgé que de 15 ans — était probablement une bénédiction. Dans un même ordre d’idée, ce n’est peut-être pas mauvais que son exploit ait été mis dans l’ombre par le triomphe de son bon ami et compatriote Denis Shapovalov, 17 ans, qui a remporté le titre junior de Wimbledon, cinq semaines plus tard.

Felix Auger-Aliassime
Photo: USOpen.org

Toutefois, après sa domination en finale des Internationaux juniors des États-Unis, qu’il a gagnée en 58 minutes en deux manches de 6-3 et 6-0 aux dépens du Serbe Miomir Kecmanovic, il ne fait aucun doute que le Montréalais de 6 pieds 3 n’est plus un illustre inconnu sur la scène mondiale du tennis.

Auger-Aliassime était dans une classe à part — grâce principalement à l’absence de Shapovalov qui évolue maintenant chez les professionnels — et les autres joueurs s’en sont rendu compte au fur et à mesure de ses victoires.

La confiance de la sixième tête de série n’a cessé de croître. « Au fil des tours, je sentais qu’il n’y avait rien pour me déstabiliser, peu importe la qualité de mon adversaire, les conditions météorologiques et même ma propre condition physique », confie-t-il. « J’étais là pour chaque point. Je crois que mes rivaux s’apercevaient très tôt de mon état d’esprit et cela les a peut-être intimidés un peu. »

Le triomphe de dimanche a mis un terme à une formidable saison de Grands Chelems juniors. « Cela a été quatre tournois totalement différents », analysait-il. « Je n’étais pas à mon mieux en Australie (4e tête de série). J’étais sans doute un peu trop nerveux — comme c’était le premier Grand Chelem de l’année, je voulais faire aussi bien que l’année précédente. Je ne m’attendais pas à être aussi nerveux. Cela n’a pas été un bon tournoi pour moi. (Il a perdu 6-3 et 6-1 face à l’Estonien Kenneth [15e], un gaucher.)

“À Roland-Garros (11e tête d’affiche), j’ai bien joué et j’étais à un point de remporter le tournoi, ce qui a été difficile à avaler.”

“Je crois que je me suis amélioré à chaque tournoi.”

felix-toronto

À l’instar de Shapovalov, 236e mondial, qui est un candidat pour disputer le simple dans le cadre de la rencontre de la Coupe Davis opposant le Canada au Chili, le week-end prochain, à Halifax, Auger-Aliassime arrive à une fourche : continuer d’évoluer chez les juniors ou se concentrer sur les tournois professionnels des circuits Futures et Challenger.

“Ça se pourrait, car j’ai déjà signé quelques bonnes victoires sur le circuit professionnel”, a-t-il répondu quand on lui a demandé si le temps était venu de faire le saut chez les professionnels. “Je sais que je peux rivaliser avec ces gras-là.”

“Maintenant que j’ai réussi à gagner un Grand Chelem et à atteindre une finale sur deux surfaces différentes, je crois qu’il est temps de passer à la prochaine étape. Mais on ne sait jamais ce qui peut arriver l’an prochain. Si je veux retourner pour participer aux Grands Chelems juniors, je le ferai.”

Dans l’avenir immédiat, il se dirige vers Budapest où il aidera le Canada à défendre sa couronne de la Coupe Davis junior. Malheureusement, Shapovalov et Benjamin Sigouin, ses coéquipiers de l’an dernier, ne seront pas de la partie, car ils sont trop vieux.

Il y a un an, Shapovalov et Auger-Aliassime ont conquis le trophée du double des Internationaux juniors des États-Unis. Cette année, Auger-Alissime et Sigouin sont tombés 6-3 et 7-6(4) en finale aux mains du Bolivien Juan Carlos Manuel Aguilar (qui vit à Montréal) et du Brésilien Fernando Meligeni Rodrigues Alves.

Bon joueur, Stan the Man

Lundi soir, Stan Wawrinka, champion des Internationaux des États-Unis, était à l’émission Jimmy Fallon Show et s’est fait battre au tennis sur la Wii par l’animateur.

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