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Samedi, Félix Auger-Aliassime a atteint le quatrième tour de Wimbledon en battant Nick Kyrgios 2-6, 6-1 abandon lorsque l’Australien a dû arrêter de jouer en raison d’une douleur abdominale.

Kyrgios a dominé la première manche, ravissant le service du Canadien au troisième jeu, puis pour faire 5-2 après qu’Auger-Aliassime ait réduit l’écart au sixième jeu — le jeu lors duquel Kyrgios a dit avoir ressenti un certain inconfort.

Kyrgios a été fidèle à lui-même dès le début du match — devant se faire livrer ses chaussures de match sur le terrain avant le tirage du service parce qu’il les avait oubliées. À sa première présence au service, il a fait un service par en dessous et a feint d’en faire un autre deux jeux plus tard.  

Photo : Martin Sidorjak

Dans la deuxième manche, il y a également eu un échange de coups entre les jambes, que l’Australien a perdu, mais à ce moment-là, il avait commencé à grimacer et à placer fréquemment sa main sur le côté de son abdomen. Il devenait de plus en plus évident qu’il ne pourrait pas terminer le match.

Alors que Kyrgios commençait à s’inquiéter de sa forme physique, Auger-Aliassime trouvait son rythme et prenait le contrôle.

Photo : Martin Sidorjak

« Pour rivaliser avec un joueur aussi bon que Félix, j’avais besoin que ma meilleure arme — mon service — fonctionne à plein régime », a expliqué Kyrgios lors d’une courte entrevue sur le terrain. « J’ai ressenti une douleur à mes abdominaux, j’ai dû me blesser vers la fin de la première manche. »

Ce n’est évidemment pas la façon dont Auger-Aliassime voulait gagner, mais au moins, il avait surmonté un mauvais début de match et jouait bien lorsque Kyrgios a dû abandonner.

« Je n’ai pas très bien servi au début de la rencontre », a expliqué la 16e tête de série. « Je pense qu’il faisait un peu plus froid aujourd’hui. Les conditions ne m’étaient pas favorables au début. Mais j’ai commencé à revenir à la normale dès le premier point de la deuxième manche. J’étais prêt à jouer. J’avais l’impression d’avoir retrouvé le niveau que j’avais atteint ces dernières semaines. »

Ce niveau se traduit par une fiche de neuf victoires et deux défaites sur le gazon en 2021, ce qui comprend les tournois de Stuttgart, de Halle et Wimbledon. Pour un joueur qui, il y a trois ans, était considéré comme à son meilleur sur terre battue, Auger-Aliassime a été éliminé au premier tour de Roland-Garros à deux reprises au cours des huit derniers mois. Il a toutefois atteint le quatrième tour de trois épreuves du Grand Chelem, soit ceux des Internationaux des États-Unis en 2020 ainsi que des Internationaux d’Australie et de Wimbledon en 2021.

Lundi, il tentera de se tailler une place en quart de finale d’un tournoi majeur pour la première fois lorsqu’il se mesurera à Alexander Zverev, quatrième tête de série. Auger-Aliassime a affronté l’Allemand de 24 ans sur trois surfaces différentes : sur une surface dure à l’intérieur à Cologne, en octobre dernier, sur surface dure à l’extérieur à Pékin, en 2019, et sur la terre battue de Monte-Carlo en 219 également. Zverev a remporté les trois duels sans perdre une manche.  

Ils croiseront maintenant le fer sur ce qui est devenu la meilleure surface du Montréalais de 20 ans, et aussi pour la première fois dans un trois de cinq.

« Il est sans doute l’un des meilleurs joueurs de notre génération », a mentionné Auger-Aliassime à propos de Zverev. « Son service est très bon. Même si tout le monde parle de ses problèmes avec son deuxième service, je pense qu’il est l’un des meilleurs serveurs du circuit. »

« Il est aussi très solide dans les échanges. Il possède l’un des meilleurs revers. Il a tout ce qu’il faut. Je vais essayer de trouver des façons de me donner des chances, mais je dois commencer par protéger mon propre service et ensuite jouer de manière agressive et essayer de dominer. »

Samedi, Zverev a eu besoin de quatre manches pour se débarrasser de l’Américain Taylor Fritz, 40e mondial, en des comptes de 6-7(3), 6-4, 6-3 et 7-6(4).

« Je vais essayer de gagner mon prochain match et d’obtenir mon meilleur résultat dans un Grand Chelem. On verra pour la suite », a mentionné Auger-Alassime. « C’est mon tournoi préféré depuis ma participation chez les juniors en 2016. Je n’en garde que de bons souvenirs. J’aime le côté prestigieux. J’aime les spectateurs. »

Photo : Martin Sidorjak

À la façon dont Kyrgios a quitté ce Wimbledon, on ne peut que remettre en question son professionnalisme.

Il a certes frappé de magnifiques coups dans la première manche contre Auger-Aliassime ; son coup droit compact est génial et il rappelle la façon qu’avait John McEnroe de générer autant de puissance sans effort apparent.

« J’ai vraiment fait tout ce que j’ai pu pour me préparer pour Wimbledon », confiait Kyrgios. « Je me suis entraîné un peu à la maison. J’aurais pu arriver ici plus tôt, mais je ne voulais pas. Je ne voulais pas être obligé d’entrer dans la bulle plus tôt. Je ne voulais pas imposer ça à ma copine, à mon meilleur ami, à mon gérant. »

Les athlètes et les équipes sportives font beaucoup de sacrifices pour concourir dans leur sport — et gagner leur vie — depuis environ un an en cette période de pandémie. Le problème est que si les équipes (dans d’autres sports) montraient le même manque de volonté de sacrifice et de préparation que Kyrgios, elles perdraient rapidement leurs supporters. Pour l’instant, Kyrgios s’en tire bien.

« J’ai fait beaucoup de sacrifices pour être ici, pour essayer de jouer, pour être capable de rivaliser et causer des surprises. Je ne serais pas venu si je ne pensais pas être capable de jouer à un bon niveau. J’ai même mieux joué que ce que je pensais pouvoir faire. »

Il aurait au moins pu participer à un tournoi préparatoire sur gazon, surtout après tant de mois sans disputer de matchs. Sur le terrain, ce que beaucoup considèrent comme du spectacle, d’autres le voient comme un enfant gâté qui cherche à attirer l’attention.   

Il est super talentueux. Sa défaite de 7-6(9), 6-7(9) et 7-6(5) aux mains de Roger Federer au carré d’as de l’Open de Miami de 2017 est un bel exemple du tennis qu’il peut produire.

Tous les joueurs ne peuvent pas être aussi sérieux et disciplinés comme les Federer ou Novak Djokovic, mais il existe des normes minimales pour être un professionnel. Pour l’instant, pour utiliser une analogie que Kyrgios, un amateur de basketball, comprendrait, il est plus un Harlem Globetrotter qu’un vrai joueur de la NBA.

Photo : Martin Sidorjak

Avant le « Lundi fou », il y aura une rivalité amicale entre Auger-Aliassime, qui espère accéder à son premier quart de finale d’un Grand Chelem, et son compatriote Denis Shapovalov, qui tentera de participer à son deuxième après avoir fait partie des huit derniers survivants des Internationaux des États-Unis de 2020.

L’Espagnol Pablo Carreno Busta l’avait alors privé d’une présence au carré d’as en le battant en cinq manches de 3-6, 7-6(5), 7-6(4), 0-6 et 6-3. Cette fois, c’est l’Espagnol Roberto Bautista Agut, huitième tête de série, qui se trouve sur son chemin.

« Je me suis senti super bien aujourd’hui », a mentionné Shapovalov dans une entrevue avec TSN vendredi, après avoir vaincu Andy Murray. « Mais ça ne veut pas dire que je vais me sentir comme ça dans deux ou trois jours. Je vais donc continuer de me concentrer, de récupérer et de faire de mon mieux pour essayer de gagner chaque match. »

PHOTO D’ARCHIVES

Absent cette année, voici Milos Raonic à Wimbledon, en 2014, avec son père Dusan.

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