L’argent, c’est le nerf de la guerre.

C’est ce qui permet aux organisations professionnelles de fonctionner, que ce soit pour les sports individuels ou collectifs.

À l’Omnium Banque Nationale, comme dans la plupart des autres tournois, les revenus proviennent de trois sources principales : la vente des billets, les droits de télé et les partenariats publicitaires.

Et ces ententes commerciales se matérialisent par tous ces logos et emblèmes sur le site.

LOGOS À GOGO

Qu’il s’agisse de IGA et Sobeys, dont le nom titre les stades principaux, ou de Rogers et de la Banque Nationale, partenaires de longue date, ils sont partout.

Photo: Tennis TV

Ou même disséminées partout aux abords du stade où, d’un seul regard, vous percevez de trois à quatre emblèmes. Ici, par exemple, Rogers, Peroni, IGA et BMW.

Le responsable de cette quête vitale (et éternelle), c’est Claude Savard.

Lui, il est bon. Très bon. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que Savard a passé 29 de ses 32 années à Tennis Canada (TC) comme vice-président des partenariats d’affaires.  

MONTRÉAL ET TORONTO NE FONT QU’UNE

Deux stades, un même partenaire, entreprise du domaine alimentaire (Sobeys/IGA) qui a acheté les droits de dénomination de Montréal et de Toronto à 18 mois d’intervalle.

Vous comprenez que Savard et son vis-à-vis torontois, Rob Swann, chef de la direction commerciale, se parlent. Et souvent. Car lorsqu’ils rencontrent les grandes agences, selon les catégories de visibilité (et d’exclusivité) à offrir, ils ont deux marchés à offrir.

« Nous partons du fait que nos partenaires visent à toucher leur clientèle. Et la nôtre est large, reconnaît le vice-président. D’abord, elle est composée d’environ 50 % de femmes et 50 % d’hommes — un des seuls sports où le partage est quasi égal. Ainsi, nous divisons nos offres en catégories et nous tentons de trouver le mariage idéal pour nos partenaires. Sur le site et à l’écran. »

LA TÉLÉ AUSSI

Claude Savard gère une autre des sources de revenus pour TC, les droits de télédiffusion. Deux chapeaux qui, sans s’interchanger, peuvent bien se chapeauter. C’est évident qu’il s’assurera que les logos de ses partenaires soient visibles.

« Ça se fait tout naturellement. C’est sûr qu’on demande à ce que certains plans de caméra puissent être légèrement modifiés pour permettre à une marque d’être visible à l’écran, à gauche, à droite, en haut ou en bas du cadre. C’est tout à fait normal et ils collaborent toujours. »

Savard s’assure que les partenaires de Tennis Canada soient bien servis sur le site et à la télévision.

« Quand je regarde la télé et qu’un logo n’est pas visible, par exemple si un joueur met sa serviette à la mauvaise place, je descends sur le terrain pendant une pause et je m’assure de régler ce petit problème. En fait, contrairement à vous et au public, moi, je ne regarde pas l’échange. Ne me demandez pas le score, moi je regarde les logos, pas la balle. Je ne suis pas payé pour ça », conclut-il avec un sourire entendu.

MARKETING ET EXPÉRIENCE CLIENT

C’est bien beau, ce qui se passe sur les courts, mais il faut tout de même penser à divertir le client lorsqu’il y a des pauses entre les matchs ou quand le mauvais temps se met de la partie. C’est là que le service du marketing vient appuyer celui des commandites pour maximiser la visibilité des partenaires tout en contribuant à ce qu’on appelle l’expérience client.

C’est le rôle de Julie Gravel, directrice du marketing, que nous avons rencontrée près d’une réplique géante du nouveau trophée du tournoi.

« Je suis fière de cet immense trophée, comme de l’original que mon équipe a aidé à penser et à développer », dit Julie. Un trophée qui suggère deux grandes raquettes, entrecroisées avec une balle qui, elle-même, est soutenue par des cordages.

Ne soyez pas surpris de voir les gens se faire photographier devant ce type d’objet surdimensionné. Car c’est exactement l’objectif.

« C’est ce qu’on appelle dans notre jargon des éléments “instagrammables”. Au marketing, notre but est de faire voir la marque grâce aux médias sociaux, mais également d’amuser les gens qui veulent garder des souvenirs de leur visite sur le site. C’est la même chose avec l’immense mot-clic #OBN2022 qui se trouve un peu plus loin sur le site. »

D’autres moyens de jumeler visibilité et moments ludiques, c’est la diffusion de cet « avant-match », où l’on crée du contenu intéressant fait d’entrevues avec des joueurs ou des organisateurs du tournoi ainsi que des analyses. Le tout retransmis sur l’écran géant du stade quand le public attend le match.

Sans oublier cette façon de jumeler agréablement la visibilité du commanditaire avec le fait de faire gagner des prix aux spectateurs, comme la question-quiz posée depuis le haut des gradins, entre deux manches.

En affaires, tout est question de visibilité.

Imaginez, à l’été 2023, quand les femmes s’amèneront à Montréal… la favorite pourrait bien porter le même prénom que le Stade… IGA.

Photo: WTA TV
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