En principe, rien n’était en faveur d’Équipe Canada présentée par Sobeys avant la première rencontre du tournoi à la ronde de la Coupe Davis. 

Les Canadiens affrontaient une solide équipe italienne à Bologne, sans Félix Auger-Aliassime et avec Denis Shapovalov sur le banc. Le troisième meilleur joueur de l’Italie était classé plus de 100 places au-dessus du meilleur Canadien. Et bien sûr, ils devaient composer avec une foule italienne très partisane. 

Tout était censé aller à l’encontre de l’équipe canadienne.  

En principe.  

Même l’équipe canadienne connaissait l’ampleur du défi.   

« Honnêtement, je ne m’attendais pas à ce que nous gagnions 3 à 0 », a admis le capitaine Frank Dancevic.  

« Gagner 3 à 0 est une surprise pour tout le monde, je crois », a ajouté Alexis Galarneau, qui a participé à deux des trois points du Canada.  

Néanmoins, comme Dancevic a dit lors de la conférence de l’équipe : « Nous nous battons toujours férocement contre n’importe quelle équipe et nous nous plaçons toujours en position de gagner les matchs et les rencontres, quel que soit le pointage. » Et c’est exactement ce qu’ont fait les Canadiens mercredi.  

Les champions en titre ont remporté la rencontre grâce aux premières victoires de Galarneau et de Gabriel Diallo et à une autre superbe performance de Vasek Pospisil en double.  

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Galarneau et Diallo n’avaient encore jamais gagné un match de Coupe Davis, et les deux croisaient le fer avec des adversaires beaucoup mieux classés qu’eux. 

« C’était vraiment plaisant de regarder leur match, a commenté Pospisil. Je les connais depuis quelques années, ils étaient avec nous l’an dernier. Il y a 12 mois, c’est eux qui nous regardaient à partir du banc, qui nous encourageaient. Les rôles étaient inversés aujourd’hui et ils ont obtenu d’incroyables victoires. Des victoires très importantes pour l’équipe. Je suis vraiment fier d’eux. » 

Vasek Pospisil (back to camera) puts his arm around Alexis Galarneau.
Photo : Martin Sidorjak

Plus de 160 places au classement séparaient Galarneau et son rival Lorenzo Sonego, et à certains moments dans la première manche, il semblait que le Canadien ne tenait qu’à un fil. Pourtant, il a toujours trouvé le moyen de se sortir du pétrin. 

Mais une fois qu’il a empoché la première manche et qu’il s’est emparé d’un bris précoce au deuxième acte, rien n’aurait pu arrêter le Lavallois.  

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Même s’il avait l’air tout à fait détendu sur le terrain, Galarneau a avoué qu’il était nerveux, mais que la présence de ses coéquipiers l’avait aidé à se calmer.  

« Mes coéquipiers m’ont beaucoup aidé. Ce genre d’énergie m’a motivé et m’a aidé à gérer le dernier jeu. »  

La performance de Galarneau a sans doute aussi motivé Diallo pour le deuxième duel de simple.  

« Cela a mis la barre haute, car il a été solide du début à la fin, a commenté Diallo. Il a fait face à beaucoup d’adversité dans son match. J’étais dans le vestiaire et je regardais son match. C’était vraiment inspirant. Cela m’a donné la chair de poule et j’avais vraiment hâte de sauter sur le terrain à mon tour. »  

Si Galarneau a placé la barre très haut, Diallo l’a franchie avec aisance. Il était difficile de croire que 140 rangs séparaient Musetti et le Canadien, car Diallo a été presque parfait pour signer le gain.  

« Je suis très satisfait de la façon dont j’ai servi et de la façon dont j’ai joué derrière mon service. J’ai réussi deux bris importants et c’est tout ce dont j’avais besoin aujourd’hui pour terminer le travail », a mentionné Diallo. 

Selon la Coupe Davis, les victoires de Galarneau et de Diallo constituent les plus grandes surprises en termes de classement dans l’histoire du tournoi.  

Gabriel Diallo celebrates his Davis Cup win.
Photo : Martin Sidorjak

Ce ne sont pas seulement des adversaires du Top 40 que les Canadiens ont dû affronter. Il y avait aussi les partisans italiens et leurs tambours. La foule explosait chaque fois que l’équipe italienne gagnait un point, mais restait silencieuse sur les gains du Canada.  

Cela n’a toutefois pas ébranlé les Canadiens.  

« C’était une ambiance incroyable, a avoué Galarneau. J’ai eu beaucoup de plaisir sur le terrain même si la foule n’était pas de mon côté. J’apprécie leur présence et leur passion. »  

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« J’ai beaucoup aimé ça. J’ai toujours voulu disputer ce genre de match dans ce genre d’ambiance. »  

Fait intéressant : Galarneau et Diallo ont tous deux mentionné que leur expérience au tennis universitaire les avait aidés à faire face à des foules hostiles. 

« Mes cinq ans de tennis universitaire m’ont aidé à gérer cette situation », a expliqué Galarneau, un diplômé de l’Université de la Caroline du Nord.   

« C’est très bruyant, mais ce l’est encore plus à l’université, expliquait Diallo, un ancien membre du Wildcat du Diallo. Il y a 500 ou 1000 personnes et elles sont toutes dans ta face. C’est plus difficile à gérer qu’ici. »  

Comparativement à l’ambiance de la NCAA, gérer les Italiens a été un jeu d’enfant.  

« Ils encourageaient évidemment les leurs, mais ils étaient très respectueux, a poursuivi Diallo. Ils ont aussi applaudi les bons coups que nous faisions. À la fin, ils avaient l’air heureux d’avoir assisté à des duels de haut niveau. » 

Le Canada n’aura probablement pas à faire face à une foule hostile jeudi, contre la Suède. Après sa victoire de mercredi, le Canada occupe le deuxième rang du groupe A et pourrait assurer sa place en quart de finale en battant les Suédois. Cette rencontre sera présentée à compter de 9 h (HE).  

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