Davis Cup - Daniel Nestor vs Slovakia

Photo: Jean Nichols

Équipe Canada présentée par Sobeys se prépare à affronter la Suède en lever de rideau des Finales de la Coupe Davis 2021 ce jeudi 25 novembre, à 10 h (HNE). Ce sera seulement la deuxième fois dans l’histoire de la compétition internationale que les deux pays croiseront le fer.

La première fois ?

Cela remonte à janvier 1992, alors que le Canada avait reçu le pays scandinave à l’Agrodome de Vancouver dans un match de premier tour du Groupe mondial. Lors de cette rencontre, l’équipe canadienne menée par le capitaine Pierre Lamarche avait la chance de miser sur deux membres du Temple de la renommée du tennis canadien : Grant Connell (Regina, SK) et Glenn Michibata (Toronto, ON). Toutefois, c’est une nouvelle recrue prometteuse nommée pour la première fois sur l’équipe unifoliée qui avait finalement volé la vedette au cours de cette rencontre : l’Ontarien et roi incontesté du double canadien, Daniel Nestor (Toronto).

Pour cette rencontre du premier tour, Nestor, alors 238e raquette mondiale, était le joueur numéro 2 de simple d’Équipe Canada après Connell qui occupait quant à lui le 76e rang au classement général. De l’autre côté du filet, l’équipe suédoise comptait plusieurs vedettes dans ses rangs, notamment le 15e mondial Magnus Gustafsson, qui avait fait partie du top 10 quelques mois plus tôt, et le numéro un mondial Stefan Edberg — déjà quintuple champion de Grands Chelems.

Daniel Nestor - Davis Cup 1997
Photo: Jean Nichols

Malgré son statut de négligé, le Canada a étonnamment bien amorcé la rencontre. En effet, Connell, qui se mesurait à Gustafsson, a remporté un jeu décisif chaudement disputé avant de s’imposer face au Suédois en des comptes de 7-6 (5), 6-4 et 6-4. Une victoire de Nestor contre Edberg permettrait ainsi au Canada de prendre une confortable avance de 2-0 après la première journée de la compétition.

La foudre pourrait-elle vraiment frapper deux fois ?.

Cela ne semblait pas vouloir être le cas après le premier acte. Après avoir concédé la manche 6-4, il semblait, selon toute vraisemblance, que l’adolescent allait offrir une belle opposition avant de finalement plier l’échine.

Mais Nestor avait une autre idée en tête.

Ripostant tout d’abord 6-3 lors de la manche suivante, il a ensuite résisté à un retour en force d’Edberg (6-1 au troisième acte) pour empocher un nouveau gain de 6-3 et forcer la tenue d’une cinquième manche. Faisant preuve d’une détermination sans faille que les amateurs de tennis canadiens allaient apprivoiser au cours des 26 prochaines années, il a par la suite établi la marque à 5-2, prenant par le fait même une sérieuse option sur la victoire.

Il a fallu cependant attendre le dixième jeu pour que l’Ontarien guide un habile revers le long de la ligne, hors de portée de son rival et scelle l’issue de cette rencontre que personne n’avait vu venir. Nestor, que nous avons rencontré en entrevue il y a quelques jours, se souvient d’ailleurs très bien de ce match qui fut décisif pour sa carrière.

L’équipe canadienne s’est finalement inclinée 3-2 aux mains des Suédois, et ce, malgré l’avance de 2-0 que Connell et Nestor avaient établie au début de la compétition. Toutefois, l’incroyable prestation de l’Ontarien, qui est également aujourd’hui membre du Temple de la renommée du tennis canadien, demeure à ce jour l’une des grandes surprises sportives dans les annales du pays.

Près de 30 ans après cet exploit, alors qu’une deuxième lutte entre le Canada et la Suède aura lieu cette semaine, nul ne pourrait dénier que le monde du tennis a changé drastiquement et qu’il n’est plus tout le même. Par contre, s’il y a bien une chose qui est demeurée la même depuis cette victoire inespérée de Nestor et que les Pospisil, Schnur, Diez et Polansky ont encore tout intérêt à retenir à l’aube du début des Finales, c’est celle-ci :

Tout est possible.

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