Il y a 12 mois, le Canada n’avait pas encore remporté une grande compétition internationale de tennis par équipe.

Aujourd’hui, il règne sur le monde.

Grâce à la victoire d’Équipe Canada présentée par Sobeys contre l’Italie en finale de la Coupe Billie Jean King, après le triomphe des hommes à la Coupe Davis l’an dernier, le Canada est devenu le 11e pays à remporter les deux prestigieuses compétitions.

De plus, comme les hommes sont encore les champions en titre pour au moins deux semaines, le Canada devient le sixième pays à détenir ces deux titres simultanément.

« Je suis également extrêmement fière de chaque fille ici, a confié El Tabakh. Ce fut un plaisir de partager le terrain avec elles toute la semaine, et toutes celles qui sont ici ont été un incroyable atout pour l’équipe canadienne au fil des ans. Nous ne serions pas ici en ce moment sans chacune d’entre elles. »

Ne jamais capituler

Compte tenu de la domination du Canada cette semaine, à Séville, il est incroyable de penser qu’il était à deux doigts d’être éliminé en avril dernier.

Le Canada tirait de l’arrière 1-2 contre la Belgique lors de la rencontre de qualification et Leylah Annie Fernandez était menée par une manche et un bris dans le dernier duel de simple contre Ysaline Bonaventure. Une défaite aurait mis fin au parcours du Canada.

Cependant, Fernandez a une fois de plus trouvé une autre vitesse lorsqu’elle était dos au mur. Et même si sa saison sur le circuit de la WTA ne s’est pas déroulée aussi bien qu’elle aurait souhaité, elle n’a jamais baissé les bras lorsqu’elle défendait les couleurs de son pays.

Fernandez a terminé la saison 2023 avec une fiche parfaite de huit victoires à la Coupe Billie Jean King, soit six gains en simple et deux en double. Au cours de ces huit matchs, elle n’a perdu que deux manches.

Des efforts récompensés

Équipe Canada trouve des moyens de gagner, peu importe qui est sur le terrain.

« Nous sommes les championnes du monde et nous le méritons à juste titre, a déclaré Fernandez. Nous avons travaillé très fort ces dernières années et nous nous sommes beaucoup améliorées, a mentionné Fernandez. Ça se voit sur le terrain. Ça se voit dans les compétitions, dans les tournois individuels. Maintenant, nous l’avons montré sur la plus grande scène du monde. »

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Cette semaine, l’équipe canadienne était composée d’un heureux mélange de jeunes comme Fernandez et Marina Stakusic, et de joueuses plus aguerries qui faisait partie du groupe depuis plus d’une décennie, comme Gabriela Dabrowski, Rebecca Marino et Eugenie Bouchard. Pour elles, ce triomphe est l’aboutissement d’années de travail acharné.

« C’est un incroyable moment à partager avec tous ceux qui sont ici et avec notre équipe qui nous attend dans le vestiaire, a mentionné Dabrowski. Au fil des ans, tout le monde a versé du sang, de la sueur et des larmes. C’est un très grand soulagement. C’est comme si on venait d’enlever un poids de sur nos épaules. »

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Marino, qui est la plus ancienne membre de l’équipe, a évoqué son parcours depuis ses débuts en 2011 : « Passer de ce moment [défaite contre la Serbie en 2011] au titre de championnes du monde, c’est tout un revirement de situation en 12 ans. Je suis vraiment fière des femmes qui sont assises à mes côtés, du travail qu’elles ont accompli pour nous conduire jusqu’ici. Cela représente de très grands efforts et je vous en suis reconnaissante. »

En quelque sorte, on pourrait dire que le triomphe du Canada est la fin d’un parcours que Bouchard a tracé pour le pays, car sa percée de 2014 a grandement contribué à mettre le Canada au premier plan. La Montréalaise a également joué un rôle essentiel pour sortir Équipe Canada des compétitions de zone et son retour parmi l’élite de la Coupe Billie Jean King.

« Pouvoir ajouter ceci à ma feuille de route est très spécial, a indiqué Bouchard. Je suis fière de toutes ces filles. Je suis fière des rencontres de la Coupe Billie Jean King que j’ai disputées pour le Canada pendant une décennie, et de ma participation aux Jeux olympiques. Tous les moments où j’ai pu défendre les couleurs de mon pays ont été spéciaux. Pouvoir dire que nous sommes championnes, c’est vraiment la cerise sur le gâteau. »

L’audace rapporte gros

Il faut reconnaître que sur papier, ce n’était pas l’équipe la plus forte que le Canada aurait pu déléguer à la compétition. En effet, elle était privée de sa joueuse de simple la plus titrée, Bianca Andreescu, qui est encore ennuyée par une blessure.

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L’équipe a également pris la décision audacieuse d’envoyer une recrue au front — Marina Stakusic — au lieu d’une joueuse ayant plus d’expérience.

Le tennis est habituellement un sport individuel et dans le contexte de la Coupe Billie Jean King, la plus grande influence que la capitaine peut avoir est dans le choix de son alignement.

« Ce n’est jamais facile de décider qui va jouer, a expliqué El Tabakh. Nous avons attendu la fin de la semaine pour voir comment les filles se débrouillaient. J’étais nerveuse pour Marina. Je me demandais ce que j’allais lui dire si elle était nerveuse. Je préparais tout ce que je pourrais dire dans ma tête. Et puis son premier retour, je savais qu’elle allait être correcte. »

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El Tabakh a résumé l’essentiel du dialogue en ondes et sur les réseaux sociaux tout au long de la semaine à propos de Stakusic en disant : « Je pense que l’on peut dire qu’une championne est née cette semaine. Elle a surpassé toutes les attentes. »

La performance de Stakusic à Séville reflète bien la mentalité de l’équipe selon laquelle les classements et l’expérience ne veulent plus rien dire une fois sur le terrain. Tout ce qui compte, c’est l’intensité de la lutte et la qualité des coups.

Au cours des 12 derniers mois, Équipe Canada l’a mieux fait que quiconque.

Ce n’est qu’un début

Ne soyez pas surpris si ceci n’est que le premier d’une longue série de titres pour le Canada. Fernandez n’a que 21 ans, Stakusic 18. À 31 ans, Dabrowski vient de connaître l’une des meilleures saisons de sa carrière et la longévité des joueuses de double est habituellement plus longue de celle des joueuses de simple. Même Andreescu n’a que 23 ans.

Ajoutez à cela une équipe masculine qui a remporté la Coupe Davis en 2022 avec quatre de ses cinq membres âgés de moins de 24 ans et vous comprendrez que ce n’est que le début pour le Canada.

Au-delà de l’équipe actuelle, la capitaine El Tabakh croit que cette victoire renforcera l’importance du tennis au pays de l’érable.

« J’espère que nous inciterons beaucoup de jeunes filles et d’enfants à sauter sur le terrain et à se dire qu’un jour, ils pourront eux aussi réussir. En ce moment, le tennis est un des principaux sports au Canada, et grâce à ce que les filles ont accompli, j’espère que nous continuerons à inspirer et à motiver les jeunes. »

Peu importe le point de vue que l’on adopte actuellement, le Canada est le meilleur exemple d’un pays de tennis.

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