Photo: Pascal Ratthé

Un bel après-midi avec une alternance soleil-nuages attendait les amateurs en ce début de mardi, à l’Omnium Banque Nationale (OBN) 2023. Mais il n’y avait aucun nuage au-dessus du jeu de Leylah Fernandez.

Deuxième sur le court central après la victoire de la revenante, Caroline Wozniacki, Leylah a joué avec confiance et dominé sa rivale, l’Américaine Peyton Stearns pour accéder au deuxième tour de son tournoi, dans sa ville.

Fernandez, 81e mondiale, aurait pu être impressionnée par une adversaire installée au 57e échelon de la WTA et qui, de surcroit, livrait des coups droits d’une puissance impressionnante. Toutefois, la Montréalaise répondait presque coup pour coup en plus de diriger des placements croisés ou long de ligne qui lui permettaient de contrecarrer les plans de la cogneuse d’en face.

Photo: Pascal Ratthé

Au quatrième jeu de la deuxième manche, en arrière 0-40, Fernandez a remonté la pente et remporté les cinq points suivants, sous les clameurs de la foule, pour confirmer qu’elle était en pleine possession de ses moyens. En avant 4-0, désormais, elle n’a plus regardé derrière et a conclu ce match 6-3 et 6-2 en une heure et 16 minutes.

« La foule était extraordinaire, aujourd’hui. Je sentais leur positivisme et leurs émotions et j’étais heureuse d’avoir la chance de jouer devant tant de gens dans les estrades. Les matchs de premier tour sont toujours difficiles et j’étais nerveuse parce que je voulais bien faire devant eux. »

Il s’agissait de son deuxième match en carrière face à Stearns qui l’avait emporté en trois manches, en mai dernier, au Maroc.

Photo: Pascal Ratthé

Plusieurs amateurs disaient reconnaître en cette démonstration la Leylah Fernandez de 2021, lorsqu’elle avait connu son ascension vers la finale d’un tournoi du Grand Chelem. Curieusement, Fernandez ne souscrivait pas à cette assertion. En fait, elle croit qu’elle est maintenant une meilleure joueuse qu’il y a deux ans.

« En 2021, j’étais une personne complètement différente. Maintenant, j’ai de l’expérience et je crois que je suis en réalité meilleure que je ne l’étais en 2021. Et nous essayons de bâtir là-dessus… de continuer à travailler fort… d’avoir confiance dans le processus. Il y aura encore des erreurs et des défaites, mais le plus important, ce sera d’apporter les corrections nécessaires. »

Photo: Pascal Ratthé

Qui plus est, il s’agissait de la toute première victoire à Montréal en WTA. En 2018, alors âgée de 16 ans, elle avait remporté son premier match de qualifications, sur un court annexe, en défaisant la vétérane polonaise Alicja Rosolska.

L’adversaire de Fernandez, au deuxième tour, sera la Brésilienne Beatriz Haddad Maia, 12e joueuse mondiale et gagnante de son match face à la Polonaise Magdalena Frech, 6-4, 6-2. Haddad Maia a atteint la demi-finale de Roland-Garros et les huitièmes de finale à Wimbledon.

Sortie rapide pour Bianca

Photo: Mathieu Belanger

En début de soirée, toujours sur le court central, c’était au tour de Bianca Andreescu d’entrer en scène. Et la gagnante de l’OBN 2019 affrontait la gagnante de l’OBN 2021, l’Italienne Camila Giorgi, 51e au classement WTA.

Et comme dans l’après-midi, avec sa compatriote, la 41e joueuse mondiale recevait un appui sans condition d’une foule embarquée à cent pour cent.

Mais le scénario, par la suite, allait s’écrire différemment.

Après un début enlevé, Andreescu a été brisée à 2-3. Puis, elle s’était donné trois balles de bris dès le jeu suivant, mais a vu sa rivale marquer les cinq points suivants pour confirmer son bris et éventuellement filer vers la manche, 6-3.

Photo: Mathieu Belanger

Au-delà de leur préférence envers leur compatriote, la plupart des spectateurs devaient rendre hommage à Giorgi qui avait tout simplement été d’une puissance et d’une solidité à toute épreuve. Non seulement dictait-elle la plupart des échanges, mais elle forçait constamment à la faute une Andreescu débordée.

La deuxième manche a été encore plus expéditive. Menée 4-0 après avoir cédé ses deux premières parties au service, la Canadienne a capitulé 6-2 et son tournoi était terminé.

Beau joueur, le public local a tout de même réservé une belle main d’applaudissement à Giorgi qui a répondu en français aux questions de l’intervieweur.

De son côté, Bianca a rencontré les médias pour tenter d’expliquer ce qui s’était passé. Et la première question portait sur le fait qu’elle pouvait être blessée, car, visiblement, elle n’était pas à cent pour cent.

Et c’était le cas.

« La semaine dernière, pendant mon match à Washington, j’ai ressenti un peu de douleur au dos. Une douleur à l’articulation sacro-iliaque pour être exacte. Ça m’était déjà arrivé. En fait, j’ai eu à négocier avec ça à plusieurs reprises », a-t-elle expliqué.

Photo: Pascal Ratthé

« Ça allait mieux pendant quelques jours et, vous savez, j’ai recommencé à jouer. J’éprouvais un peu d’irritation, mais je voyais la lumière au bout du tunnel. Mais avec ce type de blessure, c’est très difficile parce que ce n’est jamais très sérieux, mais si vous poussez, ça devient très douloureux. Et c’est ce que j’ai ressenti il y a quelques jours, lors d’entraînements avant le tournoi. Et là, vous savez, l’entraînement et la compétition sont deux choses totalement différentes. Alors, clairement, je l’ai ressenti un peu plus aujourd’hui et ça a impacté ma performance, malheureusement. »

Inutile de dire que la déception de la Canadienne était palpable.

Photo: Paul Rivard

Quant à la suite, elle dit remettre en question sa présence à Cincinnati, la prochaine étape du calendrier avant la tenue du quatrième et dernier tournoi majeur.

« C’est tellement nul que ça commence pendant ce tournoi. Oui, c’est vraiment nul. Je ne sais pas si je vais jouer à Cincinnati. L’objectif, évidemment, ce sont les Internationaux des États-Unis. »

Dabrowski passe aussi au deuxième tour

Photo: Mathieu Belanger

En double, l’Ontarienne Gabriela Dabrowski faisait équipe avec la Néo-Zélandaise d’origine canadienne, Erin Routtliffe

Le duo a pu accéder au deuxième tour à la suite d’une victoire aux dépens de la paire formée de la Tchèque Karolina Pliskova et de la Croate Dona Vekic.

Photo: Mathieu Belanger

Après avoir gagné la première manche 6-3, puis cédé la seconde 6-4, nos représentantes ont scellé l’issue de cette rencontre par le pointage de 10-8 dans la strophe finale. Le match a duré une heure et 22 minutes.

Bouchard et Marino passent près de la surprise

Photo: Mathieu Belanger

Dans le dernier match du programme impliquant des Canadiennes, c’est l’improbable duo formé des vétéranes Eugenie Bouchard et Rebecca Marino qui a créé de l’effervescence à l’autre extrémité du Parc Jarry.

Opposé aux sixièmes têtes de série, la Lettone Jelena Ostapenko et l’Ukrainienne Lyudmyla Kichenok, le tandem canadien a remporté la première manche au bris d’égalité 7-6 (6). Brisées à deux reprises au cours de ce premier engagement, Rebecca et Eugenie ont remis la monnaie de leur pièce aux opposantes, chaque fois, dès le jeu suivant pour s’adjuger le tout lors du bris d’égalité.

La deuxième manche s’est déroulée en deux temps. Les Canadiennes, menées 5-1, ont remonté la pente jusqu’à 5-4 avant de s’avouer vaincues. Un jeu décisif allait être nécessaire. Et c’est à la limite que, finalement, Bouchard et Marino ont dû s’incliner, 10-8. Non sans avoir fait passer une belle fin de soirée aux spectateurs qui se trouvaient dans les estrades du court numéro 9.

Photo: Mathieu Belanger

Rappelons que Marino avait été éliminé en simple, en fin de soirée lundi, aux mains de la Britannique Katie Boulter, 6-3, 6-1.

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