Photo : Joe Toth/PA

Journaliste – « Félicitations pour votre victoire ! »

Joueuse – « (…) J’ai perdu ! »

Journaliste – « Parlez-nous de votre condition physique et de votre niveau de confiance. »

Joueuse – « Pour votre information, je viens juste de perdre. Je n’ai pas gagné. »

Modératrice – « Elle n’a pas gagné. »

Journaliste – « Elle n’a pas gagné ? »

Cette scène surréaliste ne vient pas d’un mauvais film comique, mais bien d’une conférence de presse à Wimbledon.

Un moment aussi gênant ne se produit pas souvent. Mais, comme on dit, une fois, c’est une fois de trop.

On dit qu’un bon journaliste doit être préparé pour ses entrevues. Peu importe qu’il s’agisse d’un face à face avec le sujet de son reportage ou d’une conférence de presse avec une multitude de ses collègues.

Et, en général, les membres de la colonie journalistiques sont plutôt fidèles à cette qualité de base du métier. Sauf en de rares occasions où des membres de la profession peuvent nous faire honte. Carrément.

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Comme ce 7 juillet dernier, lors de la rencontre médiatique suivant la défaite de Paula Badosa, 6-2, 2-1 (abandon) face à l’Ukrainienne Marta Kostyuk. Souffrant d’une blessure au dos, l’Espagnole a également dû se retirer du double mixte auquel elle était inscrite avec son amoureux Stefanos Tsitsipas.

On imagine que cette étourderie du journaliste était le fer tourné dans la plaie.

Peu importe la discipline sportive, la plupart des conférences de presse auxquelles ils sont assignés, les journalistes doivent au moins être au courant du résultat impliquant l’athlète ou l’équipe sur lequel on doit soutirer des informations.

Photo : Paul Rivard

Et si, comble de malchance ou de circonstances, on pénètre dans une salle d’entrevue sans être au courant de l’identité – ou des performances – de la personne qui se tient en avant, on supplie n’importe quel reporter, chevronné ou pas, de la boucler et de ne pas poser de question. Il y aura toujours suffisamment d’autres collègues, mieux renseignés, qui le feront pour vous.

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Comme l’a dit le célèbre écrivain Mark Twain, « Mieux vaut se taire et passer pour quelqu’un de stupide que d’ouvrir la bouche et ne laisser aucun doute à ce sujet. »

Mais, on le sait, ce n’est pas la première ni la dernière fois que ce genre de bourde se produit.

La gaffe la plus célèbre dans le genre est survenue il y a six ans, à Miami, et elle impliquait un vétéran compatriote de Badosa, nul autre que Rafael Nadal.

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Contrairement à l’homme qui a questionné Paula en 2023, la journaliste de 2017 qui s’est adressée à Rafa, a tout de même réagi rapidement pour se replacer. Et Nadal, gentleman, a poursuivi la conférence de presse.

C’est ici, dans les 15 premières secondes de ce compte-rendu.

La folle semaine d’un célèbre retraité

Photo : Adrian Dennis/AFP

Roger par-ci, Roger par-là…

Il a beau être parti à la retraite à l’automne 2022, Federer était partout. Particulièrement à la veille et au cours de cette première semaine du tournoi majeur où il détient le record de huit titres, celui de Wimbledon.

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En Suisse, en Angleterre, sur scène ou sur gazon, le Maître a multiplié les sorties publiques au point où il a occupé autant d’espace médiatique qu’à l’époque où il était encore actif.

Ou plus ?

Voici un aperçu de ce qui s’est passé entre les 2 et 8 juillet derniers pour celui que d’aucuns considèrent encore comme le plus grand de l’histoire même s’il a été dépassé par ces deux épiques rivaux au niveau des titres en Grand Chelem.

Photo : Getty

Le tout a commencé par une sortie à Zurich, le dimanche 2 juillet, afin d’assister à la prestation de Cold Play, acceptant même de participer à une de leurs pièces, sur scène. Ne craignez rien… Roger étant Roger, il ne s’est pas risqué à chanter, car il sait qu’à ce jeu, il n’est pas au niveau. Mais ça ne l’a pas empêché d’apporter son aide au groupe avec ce qu’il pouvait faire de mieux.

Par la suite, le lendemain, il est allé payer une visite à une autre célèbre personnalité de la musique qui, tout comme Federer, sera bientôt à la retraite. Nul autre que le « Rocket Man », Elton John, présent au même festival musical.

Pas de repos le mardi. Le 4 juillet, il était de retour dans le court central, lieu de ses multiples exploits londoniens, avec la Princesse de Galles. Lui, le Roi de Wimbledon, s’est retrouvé dans la loge royale et a reçu une ovation digne de la grandeur de son parcours tennistique.

La familiarité semblait acquise entre les deux personnalités royales, car deux semaines plus tôt, elles s’étaient retrouvées sur le même site pour échanger quelques balles et payer une visite au groupe de chasseuses et chasseurs de balles du prestigieux tournoi.

Et, le 8 juillet, de retour près d’une autre rockstar, le « Boss » lui-même, Bruce Springsteen qui, utilisant une raquette comme guitare, aurait pu, le temps d’un instant, s’appeler Bruce STRINGsteen…

(Désolé… elle était facile, mais je n’ai pu résister)

Roger Federer a bâti cette aura qui fera de lui une personnalité courue et aimée pendant de longues années encore. Et c’est en sachant cela que ses commanditaires lui restent fidèles et continue de lui verser de petites fortunes pour être associé au grand RF.

Mannarino se fait jouer le même tour

Photo : Thomas Samson/AFP

Daniil Medvedev n’a eu aucun mal à remporter son match de troisième tour, à Wimbledon, face à Adrian Mannarino.

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Il s’agissait de son deuxième match en trois semaines face au vétéran français et une douce revanche face à celui qui l’avait surpris au deuxième tour du tournoi sur gazon de Bois-le-Duc, aux Pays bas. Lors de cette rencontre, toutefois, c’est le grand Russe qui a réalisé le coup du match, une demie volée spectaculaire, extrêmement coupée, de sorte que la balle est revenue toute seule de son côté en raison de l’effet rétro.

Et Mannarino n’a eu d’autre choix que d’applaudir.

Ce n’était qu’un juste retour des choses pour Adrian.

Car il avait fait un coup semblable au Belge David Goffin, à Astana au Kazakstan, en octobre 2022. Cette fois, qui plus est, Mannarino avait réussi cet exploit sur un retour de service, ce qui n’est pas banal.

Disons que Goffin avait été moins souriant que Mannarino ne l’a été face à Medvedev.

Séparés à la naissance (10)

Photos : Getty/EPA

Ça faisait un an et demi que ça me trottait dans la tête.

À qui pouvait bien ressembler le tennisman russe Roman Safiullin, tombeur de Denis Shapovalov au quatrième tour à Wimbledon ?

Dès qu’il a été révélé au monde lors de la Coupe ATP, en janvier 2022, alors que la Russie a été battue par nos Canadiens, Denis et Félix, ce visage me disait quelque chose. Sans que je puisse mettre le doigt dessus.

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Et c’est mon épouse, le 9 juillet, qui l’a trouvé, quelques secondes après avoir aperçu l’adversaire de Shapo.

Law. Jude Law.

« Élémentaire, mon cher Watson ! », aurait dit Sherlock Holmes, à Jude Law lui-même, quand il a notamment joué le fameux Dr John Watson dans la plus récente mouture des aventures du détective londonien.

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