Milos Raonic waves to the crowd at the Davis Cup.

Photo : Tennis Canada

Milos Raonic a-t-il disputé son dernier match ? 

Lui seul le sait, bien entendu, et nous aimerions pouvoir admirer le « Missile » pendant encore quelques années. Mais dans le cadre de la récente Coupe Davis, le principal intéressé a lui-même évoqué le fait qu’il ne lui reste plus beaucoup de balles à frapper chez les professionnels. 

Ce récent match, inattendu, à Malaga, était-il son chant du cygne ? 

La réponse, bien sûr, n’est connue que de Raonic, mais la compétition où il a déjà été le fer de lance de son pays et au terme de laquelle il n’avait jamais soulevé le trophée était peut-être l’ultime tournoi inscrit au calendrier de sa carrière. 

L’expression « chant du cygne », qui nous vient de la plus haute antiquité grecque, est toujours utilisée pour désigner, par exemple, un discours ou un récital d’adieu. Et comment espérer un plus bel adieu que d’inscrire son nom sur le plus prestigieux trophée du tennis que son pays tentait de remporter pour une deuxième fois consécutive.   

Le tout avait pourtant bien débuté alors que Raonic était l’invité surprise du premier match de la rencontre face à la Finlande en raison d’une blessure au joueur numéro un du pays, Félix Auger-Aliassime.  

Photo : Marilu Baez/Sur 

Encore mieux, il affrontait un joueur classé 782e à l’ATP, puisque le joueur numéro un de la Finlande, Emil Ruusuvuori, était également sur le carreau.  

Les dieux du tennis avaient-ils organisé à Milos un scénario de rêve ? 

Raonic a commencé son match en lion, enchaînant quatre as dès le jeu initial. Au terme d’une confrontation de 69 minutes, il disposait de Patrick Kaukovalta, 6-3 et 7-5. Et si ce rôle de réserviste allait se changer en un dernier baroud d’honneur pour l’Ontarien ? 

Malheureusement non, car on connaît la suite. Le Canada a été éliminé d’entrée par le pays scandinave qui a ensuite été sorti en demi-finale par l’Italie, future gagnante. Cette victoire de Milos aura été la bouffée d’air frais de la semaine

Après deux années sans frapper une balle, le retour de Raonic a été aussi spectaculaire qu’inattendu.  

Il a d’abord ébahi la planète en disposant du 39e joueur mondial, le Serbe Miomir Kecmanovic, au premier tour d’un tournoi sur gazon aux Pays-Bas. Il a ensuite remporté son match initial à Wimbledon avant de combler ses compatriotes par une victoire surprise au premier match de l’Omnium Banque Nationale, à Toronto, aux dépens de l’Américain Frances Tiafoe, alors 10e mondial.   

Photo : Zuma / Panoramic 

Après une invitation à la Coupe Laver, puis une autre à la Coupe Davis, ces deux dernières sorties sous les couleurs de son pays pouvaient être considérées comme le signe d’un au revoir au sport qui l’aura passionné et fait connaître.  

Car, comment oublier qu’il a atteint la finale de Wimbledon en 2016, puis qu’il s’est hissé au 3e rang de l’ATP pendant deux mois, entre novembre 2016 et janvier 2017 ? 

Mais rien n’est encore joué. Laissons-le poursuivre sa réflexion. 

Forza Italia ! 

Photo : Getty 

Grâce à sa jeune étoile émergente, Jannik Sinner, l’Italie a remporté la Coupe Davis en balayant l’Australie 2 à 0.   

Après la victoire en simple de Matteo Arnaldi sur Alexei Popyrin, Sinner a aisément battu Alex de Minaur pour sceller cette victoire historique. 

Oui, historique puisqu’il s’agissait seulement du deuxième titre dans l’histoire de ce pays, après celui de 1976. Ses vedettes s’appelaient alors Corrado Barazzuti, Adriano Panatta et Paolo Bertolluci. 

Il y a deux ans et demi, j’avais écrit un segment de ce blogue, intitulé : « Les Italiens arrivent » et, devant la lente disparition des Fabio Fognini et Andreas Seppi, je soulignais l’apparition de plusieurs jeunes et prometteurs tennismen de ce pays.  

Dans ce segment, situé à la fin de cette édition de mai 2021,… 

… déjà, les noms de Berrettini, Sinner, Sonego et Musetti s’alignaient comme une nouvelle armée prête à redonner à l’Italie sa grandeur… tennistique, pour reprendre une formule connue. 

Force est d’admettre que l’invasion de l’ATP par cette nouvelle Squadra Azzurra n’était pas un feu de paille. S’est joint entretemps Matteo Arnaldi, inspiré par les autres, assurément.  

Classement ATP (27 nov. 2023) 

  • 4 (4) – Sinner (22 ans)    
  • 27 (15) – Musetti (21)  
  • 44 (41) – Arnaldi (22)
  • 47 (21) – Sonego (28)
  • 90 (6) – Berrettini (27)   

 *(Sommet à vie) 

Et on peut présumer que le cinquième membre de ce groupe talentueux devrait en être le deuxième si les blessures (poignet, abdominaux, cheville) n’étaient pas venues le freiner dans son élan en 2022. Auparavant, le colosse romain venait de passer deux ans et huit mois sans interruption dans le Top 10 de l’ATP. 

Quant à Sinner, nouveau Capitaine Italie, il semble parti pour la gloire. 

Photo : Getty 

Maintenant quatrième joueur mondial, il vient de conclure une année phénoménale et semble justifier les attentes mises en lui il y a déjà quelques années alors qu’on le voyait comme un futur gagnant de tournois du Grand Chelem et, qui sait, numéro un mondial. 

Demi-finaliste à Wimbledon, il a empoché un premier titre du Circuit Masters 1000, chez nous à Toronto, avant d’ajouter deux ATP 500 (Pékin, Vienne) cet automne. Puis, finaliste des Finales de l’ATP, il vient de guider son pays vers ce deuxième titre de Coupe Davis, si attendu. 

Au cours de cette quête, je retiens cette photo qui illustre le moment décisif de la semaine dans la conquête italienne. Le 25 novembre, Jannik Sinner venait de battre Novak Djokovic, coup sur coup, en simple et en double et, ici, il lui serrait la main pour une deuxième fois en quelques heures, comme vainqueur. 

Photo : Manu Fernandez/AP 

Ce n’est pas rien. 

Une autre coupe pour Eugenie 

Photo : Necker Cup 

Après avoir connu les frissons d’une conquête à la Coupe Bilie Jean King, Eugenie Bouchard est passée de l’Espagne aux îles Vierges britanniques pour aller disputer une autre « coupe » plus… modeste, celle-là.  

Et ce, même si l’organisateur de la compétition était plus riche, à lui seul, que tout le Top 10 de la WTA réuni. 

Sir Richard Branson. 

Le tournoi de six jours se tient sur l’île Necker, propriété du multimilliardaire dans les îles Vierges britanniques, ainsi que sur l’île voisine, Moskito, qui lui appartient également. 

Un coup d’œil à la liste des athlètes, actifs ou retirés, ayant participé à cette fête du tennis est plus qu’impressionnante.  

Pensez à un gros nom… il y est allé

La Coupe Necker regroupait, du 12 au 18 novembre, des tournois pro-am de tennis et de golf, ainsi que des spectacles musicaux. Mais l’objectif ultime était de nature caritative et visait à amasser des fonds pour diverses organisations, dont Virgin Unite et la National Tennis Foundation. Depuis 2012, c’est un total de 4 000 000 en dollars américains qui ont été distribués. 

Outre Genie, Vasek Pospisil était un des invités, en 2022, en compagnie des Heather Watson, Kevin Anderson, Mike Bryan et Juan Martin del Potro, notamment. 

Photos : Necker Cup 

Comme vous le savez, l’aspect tennis est secondaire dans ce type d’événement puisque les vedettes du tennis qui y sont invitées doivent avant tout faire plaisir à l’organisateur, divertir les gens avec qui elles sont jumelées — tout comme les spectateurs — et passer du bon temps, elles aussi.  

Photo : Necker Cup 

Vous ne serez donc pas trop déçu d’apprendre que Genie a perdu sur le terrain. Mais qu’elle s’est bien amusée aussi, comme en fait foi ce reportage du New York Post, quelques jours après le début du tournoi. 

Comme bien d’autres de ses semblables, Bouchard n’en était pas à sa première invitation à la Coupe Necker.  

Il y a quelques années, elle faisait partie du groupe de personnalités du tennis à s’y être présentées, dont Bjorn Borg. 

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Courriel : privard@tenniscanada.com 

Twitter : @paul6rivard 

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